Vous êtes peut-être passés à côté de l'autoproclamée "saga de l'été 2017" de TF1 Demain nous appartient.
Contrairement aux sagas estivales des années précédentes, cette nouvelle formule a été intéressante parce que les épisodes étaient diffusés chaque jour, donnant aux téléspectateurs (dont j'avoue honteusement faire partie) leur dose quotidienne. J'ai pris la série en cours de route tout au début et malgré certaines faiblesses (répliques un peu cliché et personnages caricaturaux), j'ai été cueillie et ai commencé à suivre les épisodes et à les regarder en replay quand je les ratais.
La raison est simple : la recette est au complet pour susciter l'intérêt et l'attention, et la palette des personnages est si vaste que tout le monde peut s'identifier à quelqu'un. Il y a du mystère, des clans, des conflits, toutes les générations, des classes sociales différentes et ce petit monde évolue dans la ville de Sète au fur et à mesure que l'enquête avance (c'est une explosion et une affaire policière qui va impacter la ville et les personnages à différents degrés et qui vont les amener à se croiser).
Différents types de famille et de sexualité sont montrés, et ce sont deux arcs narratifs qui attirent précisément notre attention ici.
Tout d'abord le couple formé par Sandrine Lazzari (incarnée par la YouTubeuse Juliette Tresanini) et Laurence Moiret (jouée par Charlotte Valandrey), récemment mariées, les deux femmes élèvent ensemble leur famille recomposée. On comprend au fur et à mesure des épisodes que Sandrine n'a pas toujours été lesbienne mais qu'elle est tombée profondément amoureuse de Laurence, la juge qui occupe un rôle central pour ce qui est de la dimension judiciaire de l'intrigue. On découvre ce couple déjà formé, dans une belle cohésion et amoureux comme au premier jour, en train d'élever une famille en bonne santé dans un entourage qui ne fait aucun cas de leur sexualité. Une représentation qui fait plaisir et qui est belle justement parce qu'elle passe inaperçue, sans chichi, sans problèmes, sans remise en cause.
Le second arc narratif qui nous intéresse est celui de Yasmine. Cette dernière qui doit avoir entre 18 et 20 ans, étudiante à Paris, vient en vacances chez ses cousines Soraya et Noor Beddiar qui vivent à Sète avec leur parents (personnages importants de l'histoire). Yasmine va faire la rencontre de Sarah se sentir attirée par elle. Au début, elle ne va pas comprendre ce qui lui arrive, et va rejeter ces sentiments indésirables, jusqu'à accepter l'évidence et céder aux avances de Sarah. Le début de leur idylle est joli à voir, et progresse doucement, avec tendresse. Personnellement, j'ai trouvé que ça avait été bien traité, et j'ai doublement apprécié le fait que ça ait lieu dans un contexte familial maghrébin, encore rare à l'écran en termes de représentation de l'homosexualité féminine.
Malheureusement, l'histoire se finira aussi vite qu'elle a commencé avec le retour de Yasmine à Paris. Sans entrer dans les détails, la relation était mal partie, pas tant à cause de la question de l'homosexualité, mais à cause du passé amoureux de Sarah (elle était l'ex, voire la veuve du cousin de Yasmine, Lyes, mort dans l'explosion tragique qui va être le point de départ de l'histoire et donner lieu à l'enquête judiciaire). Cependant, malgré l'histoire expédiée et tuée dans l’œuf, les deux jeunes femmes n'étaient pas présentées comme homosexuelles, mais une fois le premier baiser échangé, l'acceptation est presque aussitôt instantanée, malgré les difficultés habituelles. Pareille pour les cousines, quand elles surprennent Sarah et Yasmine ensemble, ce n'est pas l'homosexualité qui les dérange, mais ce rapprochement particulier car Sarah était la copine de leur frère (je sais, présenté comme ça, c'est difficile à suivre !). On comprend que la sexualité de Sarah est fluide, et que Yasmine a certainement toujours été lesbienne, certainement refoulée, mais que grâce à cette rencontre, elle a compris qui elle était et ce qu'elle voulait et on espère pour son personnage qu'il continuera sur cette voie à Paris.
Encore une fois, une belle représentation, même si elle n'a fait que passer, différente de ce que l'on a l'habitude de voir, et ça se souligne.
L'homosexualité est loin d'être au centre de la saga et ces deux arcs narratifs ne sont pas portés par les personnages principaux, mais la façon dont c'est montré et la manière dont c'est intégré et fondu dans l'histoire est à mon avis à féliciter. Un beau travail tout en subtilité de la part des scénaristes, indépendamment du reste de la série que je ne jugerai pas ici !
L'avis d'Univers-L
Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité
Résumé : Plusieurs couples lesbiens bien amenés et traités