All About E : Interview de Mandahla Rose, l’interprète d’E

Mandahla Rose - All About E

Interview accordée à Daniela Costa le 23 novembre 2015 pour le site Afterellen.com

Je crois que l’on doit tous un tonnerre d’applaudissements à votre partenaire musicale, la clarinette. Saviez-vous en jouer avant ?

Je joue de la flûte depuis mes 8 ans. J’ai de la chance d’avoir un talent musical. Pour l’audition, j’ai dit à Louise [Wadley] que je jouais de la flûte, elle m’a donc demandé de l’apporter avec moi pour qu’elle puisse… vous savez, certains acteurs disent « ouais, ouais, je sais en jouer », mais en réalité ils ne savent pas. Je pense qu’elle voulait voir si j’avais un penchant musical, et heureusement, oui. Et j’ai continué d’essayer de semer des indices subtils comme quoi il fallait peut-être changer la clarinette pour une flûte, mais elle était campée sur la clarinette.

Lorsque j’ai eu le rôle, ils m’ont prêté une clarinette pour que j’apprenne à en jouer toute seule. J’ai donc appris à en jouer seule et une amie adorable de Jay [Rutovitz] et Louise qui s’appelle Kathleen McGuire m’a aussi donné quelques leçons.

Je ne sais si vous considérerez cette question très légitime, mais est-ce qu’E ne fait pas que des choses rapides et faciles ? Sa carrière de DJ semble sans aucun doute motivée par la facilité avec laquelle cela lui parvient et à quel point le public dévore ses prestations. Et après Trish, ses relations avec les femmes semblent être rapides et sans aucune attache émotionnelle. En plus, et c’est trop facile, il y a cette scène où E emmène E dans les toilettes.

Tout à fait. Je crois qu’il y a ce sentiment de juste être capable de lâcher prise et de ne pas avoir à s’en faire avec des relations ou des attaches émotionnelles, ou devoir tout le temps faire plaisir aux gens. Je crois donc que c’est probablement ce qui a attiré E dans cette vie nocturne en particulier.

C’est juste que sa vie est un masque permanent. Elle porte constamment un masque et essaie de faire ce que tout le monde veut qu’elle fasse, plutôt que de vraiment faire ce qu’elle veut elle. Mais le truc c’est qu’elle ne sait même pas ce qu’elle veut.

Oui, ça complique les choses. Lorsque j’ai vu le film pour la première fois il y a quelques mois, je me souviens avoir trouvé la scène d’amour entre E et Trish incroyablement sensuelle, mais aussi étonnamment longue. Louise m’a beaucoup parlé de ce qui était représenté dans cette scène, parce que ce ne sont pas deux étrangères qui couchent ensemble pour la première fois. Ce sont deux femmes qui connaissent déjà bien le corps de l’autre, et il existe encore un amour persistant et du ressentiment entre elles. Sachant tout cela, en tant qu’actrice, comment vous êtes-vous préparée à une telle scène d’amour ?

En réalité, on a en quelque sorte essayé de trouver le courage de la faire. Concernant la manière dont nous en avons parlé, nous nous sommes juste posées et avons discuté. La conclusion à laquelle nous sommes arrivées, avant même d’essayer de s’intéresser à la chorégraphie de la scène, était : depuis combien de temps ne se sont-elles pas vues ? Ça faisait un an. Elles étaient follement amoureuses l’une de l’autre, et lorsque vous avez ce genre d’amour, vous oubliez ce que c’était d’explorer le corps de l’autre et ce genre de choses. Il s’agissait donc juste de se reconnecter l’une avec l’autre et d’explorer de nouveau le corps de l’autre. Elles ont été ensemble longtemps, et elles… vous savez lorsque vous êtes amoureuse de quelqu’un vous connaissez son corps parfaitement, il y a des parties dont vous vous souvenez et qui sont en quelque sorte imprimées dans votre esprit. Donc, nous voulions montrer ça aussi.

Il y a des petites choses dont je me saisis : lorsque E faire courir sa main le long du cou de Trish, je pense que c’est la partie que beaucoup de scènes d’amour oublient, c’est l’intimité et la connexion qu’elles ont.

Pour contextualiser tout ça pour vous, nous sommes allés à Trundle, qui est la ville de province dans laquelle nous avons tourné, et où nous y sommes restés deux semaines, il me semble. Le jour où nous sommes arrivés à Trundle c’était le jour où nous devions tourner la scène de sexe. Il faisait super chaud. Il faisait dans les 50 °C dans la pièce. La caméra s’est même coupée. J’ai un tatouage qui me prend tout le dos. Enfin, pas tout le dos, mais un tatouage le long de ma colonne vertébrale. Et il a fallu deux heures pour le recouvrir, mais à cause de la chaleur ça fondait de mon dos et coulait sur les draps du lit. Nous ne pouvions, bien sûr, avoir aucune climatisation à cause du bruit. Et nous avons tourné la scène en trois heures.

Je me souviens juste être dans la pièce et fermer les yeux et nous étions, vous savez, en train de faire le truc, genre s’embrasser ou quoi.

En train de faire « le truc ».

En train de faire le truc. Et en plein milieu et tout, j’entends Louise dire « Mandahla, est-ce que tu peux ouvrir un tout petit peu plus la bouche ici, et pencher la tête comme ça ? ». Donc c’était aussi très gênant. Et il a fallu que je refasse mes doublages aussi parce que je ne parlais pas assez fort. Comment vous préparez-vous pour ça ? Je ne sais pas.

Pour ramener la conversation sur le genre du road-movie, j’ai remarqué que vous marchiez beaucoup. Et en dépit de cet intérieur en léopard super cool, ce n’est pas comme s’ils vous avaient fait conduire une grosse cylindrée racée. Pour votre premier road-movie, avez-vous des regrets de ne pas avoir totalement rempli tous les stéréotypes ?

Vous savez, pour un road-movie, je me suis carrément amusée. J’ai pu conduire un tracteur. J’ai pu tenir un fusil. J’ai pu sauter dans un avion. Bien sûr, j’aurais adoré conduire une grosse cylindrée. Je suis une vraie fana de grosses bagnoles. Ça aurait été carrément génial. Mais je crois que la responsabilité de conduire une grosse berline avec une caméra super chère dessus pour mon tout premier long-métrage aurait peut-être été un peu effrayante. Je l’aurais fait, mais ça aurait été effrayant.

Et donc, vous venez aux États-Unis ?

Je pars pour New York le 1er décembre et je serai là pour la projection d’All About E du 2 décembre. Et aussi, c’est également la sortie du DVD d’All About E sur le site de Wolfe. Et puis je m’envole pour Los Angeles le 5 et je tourne une websérie, La Douleur Exquise. Je crois que c’est juste le pilote pour commencer. J’ai l’impression que 2016 va être une très grosse année.

Interview Originale sur le site Afterellen.com

A propos de Lou Morin

Traductrice Anglais/Français

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