Interview de l’actrice Nicole Pacent, l’interprète d’Aster

Interview liée à la websérie Anyone But Me

Interview de l'actrice Nicole Pacent, l'interprète d'Aster

Interview accordée à Shannon Connolly le 21 Avril 2009 pour le site Shewired.com

Une nouvelle webserie, avec pour slogan « Une nouvelle génération de l’ère post 9/11 à la recherche de l’amour » explore ce que c’est que d’être un jeune hors du placard de nos jours. La série, Anyone But Me, suit les vies de divers groupes d’adolescents à New York City, dont certains sont homosexuels, et qui ont tous en commun de voir leur vie leur échapper complètement.

Susan Miller, qui a écrit pour The L-Word et est l’une des créatrices de Anyone But Me avec Tina Cesa Ward, explique le concept de la série comme « une exposition de ‘ces moments’. Anyone But Me est un moyen d’explorer les relations entre les adolescents gays et les hétéros, blancs et noirs, un groupe divers de personnes avec lesquels je marche dans les rues à New York tous les jours. Nous n’existons pas seuls, nous sommes une partie de la vie de quelqu’un d’autre et Tina et moi voulions montrer cela. »

SheWired a parlé avec Nicole Pacent cette semaine à propos de son rôle d’Aster, une moitié du magnifique couple lesbien qui vit un amour à distance dans Anyone But Me. […]

Votre personnage est extrêmement populaire pour plusieurs raisons évidentes. Dites-nous en plus sur Aster.

Eh bien, quand j’ai commencé avec le personnage j’ai été piégée dans un « type ». Je pense que c’est vraiment facile, particulièrement quand il s’agit de lesbiennes, de regarder un personnage comme un « type Shane » ou le « type untel »… The L-Word a définitivement aidé à cela. Je voulais savoir, était-elle femme ? Était-elle du genre à prendre les choses à main ? Mais, j’ai laissé tomber tout cela après le premier épisode parce je me sentais moi-même trop préoccupée par cela. Depuis je suis capable de l’avantager car je fais d’elle une personne qui ne peut pas être catégorisée. Donc, je l’ai apprécié beaucoup plus depuis que j’ai cessé de trop me soucier autant du reste. Je pense qu’elle est vraiment cool à cause de cette ambigüité.

Eh bien, il semble que vous en connaissiez beaucoup sur les différents types de catégories et les stéréotypes dans The L-Word… cela veut-il dire que vous êtes une fan de The L-Word  ?

Oui, ça veut dire ça (rires). Et ça signifie aussi que je suis une fille-qui-aime-les-filles. J’ai suivi The L-Word dès qu’elle a été diffusé. Je me rappelle avoir été à la Gay Pride de New York, l’été 2003, et il y avait un grand char faisant la publicité et je me rappelle m’être dit « Qu’est-ce que c’est que ça ?!? La seule chose qui était ‘out’ à cette époque était Queer As Folk (US). Donc quand cette nouvelle série lesbienne est arrivée, c’était vraiment très excitant. J’ai vraiment suivi celle-ci depuis le début.

Alors qu’est-ce que cela vous fait aujourd’hui d’être dans une série à thématique gay ? Est-ce comme une transition ?

C’est incroyablement excitant. Quand j’ai vu le détail des personnages la première fois et l’idée de ce drame adolescent différent, j’ai adoré. Et ayant été une jeune queer, je savais que je voulais faire quelque chose que je pourrais trouver et qui m’attacherait à cette culture, tout particulièrement dans la banlieue. Donc l’idée d’apporter cela dans ma vie de tous les jours était vraiment excitante. J’ai vu le potentiel de cette série. Et je pense qu’il y a un grand nombre de personnes qui font de même, ce qui est incroyable.

Donc maintenant que vous travaillez dessus depuis un petit moment et que votre « rêve » s’est réalisé, quelle a été la réaction des personnes qui vous entourent ? Vos amis ? Votre famille ?

Eh bien, ma tante est gay, donc sa partenaire depuis 25 ans et elle ainsi que leurs amis sont tous extatiques à propos de la série. Mes parents sont vraiment excités aussi même si ma mère commence toujours chaque conversation concernant la série par « Mais juste pour que vous sachiez, il y a des filles qui s’embrassent dedans. Juste pour que vous sachiez… »

Et elle envoie cela juste comme ça, ce qui est intéressant parce que je sors juste d’une relation de trois ans avec une femme. C’est amusant qu’après trois ans à avoir touché cela de près, ma mère soit toujours mal à l’aise avec la proximité physique entre deux femmes, mais elle l’est totalement. Mes amis m’ont soutenue de manière incroyable. J’ai eu beaucoup de personnes à qui je n’avais pas parlé depuis des années qui m’ont contactée, pour me dire qu’ils regardent la série et qu’ils aiment vraiment.

Comment sont les autres membres du casting ? À quoi cela ressemble-t-il de travailler avec eux ?

J’apprécie de juste être à leurs côtés. Nous avons des acteurs et une équipe géniaux et dynamiques. Je suis devenue, évidemment, très proche de Rachael, qui joue Vivian. Et, au début, j’étais en fait plus maladroite concernant les baisers et le reste qu’elle ne l’était elle.

Pourquoi cela ?

Je suis très timide. En fait, un jour, je me suis assise avec elle dans le parc quand nous étions entre deux tournages de scènes et j’ai dit « À propos, je sais que je suis cette personne ‘out’ et confiante à l’extérieur mais, il y a toujours une part de moi qui est cette fille effrayée de 16 ans, prisonnière dans une pièce fermée et qui ne veut pas lever les yeux par peur de ce que les autres filles penseront si elle les regarde… »

Je lui ai dit « Juste pour que tu saches, tout ce qu’on fait dans nos scènes, c’est de la comédie et je n’ai jamais voulu que tu te sentes mal à l’aise. » Et elle n’aurait pas pu être plus cool avec ça. Elle m’a mise plus à l’aise ce qui est fantastique. Et quand nous avons cassé cette barrière, ce qui était bien avant le premier ápisode, nous avons navigué ensuite de manière fluide. Je n’aurais pas pu souhaité travailler avec de meilleures personnes.

C’est génial. Vous interprétez une lycéenne, qu’est-ce que ça vous fait ? Pour être plus claire, vous en avez terminé avec le collège et le lycée, alors qu’est-ce que ça vous fait de retourner en arrière et de revisiter cette époque ?

Quand je pense aux scénarios, je peux directement me souvenir de cette époque. Je me rappelle très bien de celle-ci. Il y ades moments, comme certains petits bouts de dialogues entre Aster et Vivian, qui me rappellent tellement ma petite amie et moi au lycée et cela me ramène là-bas. C’est nostalgique d’une certaine manière. J’espère que les lycéens pourront relever et seront capable de faire le rapprochement. Par certains côtés, je me sens très loin de cette partie de ma vie. Bien sûr, beaucoup de choses sont arrivées depuis. Mais d’un autre côté, c’est comme si c’était  hier.

Et après le lycée, vous avez déménagé pour l’école d’arts de Tish, à l’Université de New York. Avez-vous grandi dans la banlieue de New York ?

Oui, j’ai grandi à Greenwich, dans le Connecticut qui est juste au-delà de la limite de New York. Et je suis simplement tombée amoureuse de la ville quand j’étais plus jeune. Pour moi, ce sera à tout jamais Broadway. Je m’étais vraiment amourachée de tout cela. Mais quand j’ai grandi, en particulier après avoir été aux prises avec ma sexualité, c’est devenu ce lieu de liberté et ce centre libéral. Ça a fini par représenter tellement ce que je voulais dans ma vie et ce par quoi je voulais être entourée. Pas uniquement les arts mais par ce style de vie en général.

Quel âge aviez-vous quand vous avez fait votre coming-out ?

J’étais au lycée, environ 15 ans. Ça a été un lent processus, bien sûr. La graine a été plantée, je dirais, lors de l’été avant ma deuxième année. Et j’ai pris le temps de réaliser pendant quelques mois, ensuite j’ai commencé à le dire aux gens après l’avoir bien intégré dans ma tête. Et quand j’ai fait mon coming-out, c’était en tant que bisexuelle. Et techniquement, c’est toujours comme cela que je m’identifie aujourd’hui, mais après cette relation récente, je réalise que c’est ce que je veux dans ma vie adulte.

Être avec une femme vous voulez dire ?

Ouais. Je suis plus attirée par cela. Je ne suis pas vraiment certaine de ce que ça signifie pour moi. Je pense que j’essaie simplement de ne pas continuer à jouer le jeu des étiquettes.

Si la série continue à grandir et qu’ils sont capables de faire venir des guest stars… avec qui aimeriez-vous travailler ?

Hmmm, ça dépend si je sors avec elles ou non…

Vous pourriez.

(rires) Ok, j’adorerais qu’on aille à un concert de Pink. Ça me rendrait vraiment super heureuse. Je craque totalement sur elle.

Ok, mettez cela de côté. Qui admirez-vous ?

Je sais que ça va faire cliché mais j’admire totalement Kate Moennig (Shane dans The L-Word). Je pense qu’elle est une actrice incroyable et elle véhicule quelque chose de très intriguant. Je l’apprécie beaucoup. J’aime aussi Rachel McAdams. Je la trouve tellement adorable. J’adore la regarder et j’aime les rôles qu’elle choisit. Elle ne se contente pas de jouer un seul genre. Elle est très polyalente.

Dans quelle direction voulez-vous que votre carrière évolue ?

Je veux définitivement être actrice, mais j’ai un besoin de contrôle et j’aime avoir un certain pouvoir créatif. Donc, plus tard, je pense que j’aimerais produire ou diriger. J’ai toujours fait plus au théâtre, mais depuis que je travaille sur cette série, je me suis familiarisée avec les différents métiers sur un plateau. Donc, ouais, je me vois très bien faire plus que le métier d’actrice.

Interview Originale sur le Site SheWired.com

Nicole Pacent

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A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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