Au Grand Jour de Karin Kallmaker

Au Grand Jour de Karin Kallmaker

Titre Français : Au Grand Jour

Titre Original : Touchwood

Auteur : Karin Kallmaker

Date de Sortie : 19 Octobre 2009

Nationalité : Américaine

Genre : Roman d'Amour

Nombre de Pages : 240 pages

Editeur : KTM Éditions

ISBN : 978-2-913066-43-4

Au Grand Jour : Quatrième de Couverture

La rencontre entre Rayann et Louisa était inespérée : l’une cherchait un travail et un toit après une rupture sentimentale, l’autre quelqu’un pour la seconder dans sa librairie en échange d’une chambre au-dessus de la boutique. Rapidement, la cohabitation devient un défi pour Rayann : comment résister au charme de la libraire qui a l’âge de sa mère ? Le mieux serait de se changer les idées dans les bras de la séduisante Zoraida. Du côté de Louisa, l’attirance pour cette femme, si jeune et si sûre d’elle, ravive un passé heureux mais difficile. Leur improbable histoire parviendra-t-elle à s’épanouir malgré le regard sceptique et désapprobateur de leur entourage ?

Karin Kallmaker est la reine incontestée du roman lesbien sentimental anglo-saxon. Elle vit près de San Francisco. Au grand jour est son quatrième titre traduit en français.

Au Grand Jour : Avis Personnel

Rayann est une jeune artiste trentenaire qui vit en donnant des cours pour adulte deux fois par semaine. Un jour, alors que le froid a éloigné les élèves, elle rentre plus tôt chez elle et découvre la femme qui partage sa vie depuis plus de trois ans, dans son lit, avec une inconnue. Son univers entier s’écroule alors. Rayann s’enfuit. Elle se réfugie tout d’abord chez sa mère mais cette dernière lui fait une nouvelle fois comprendre qu’elle n’accepte pas son homosexualité. Blessée, Rayann atterrit à Oakland à la recherche du lac. Là, elle découvre par hasard qu’une femme, Louisa, loue une chambre en échange d’un travail dans sa librairie. Rayann accepte cette offre et commence à se reconstruire petit à petit.

Séparée de Michelle et réconciliée avec sa mère, Rayann reprend goût à la vie et recommence à faire des projets. Elle sculpte de petits objets pour ceux qu’elle aime et se rapproche de Louisa, intriguée par cette femme de 56 ans qui l’attire de manière irrépressible. Mais 27 ans séparent Rayann et Louisa et aucune des deux n’est prête à faire le premier pas. Rayann choisit donc de noyer sa peine dans les bras d’une autre femme, Zoraida, alors qu’elle pense que Louisa poursuit tranquillement sa relation avec Danny.

Karin Kallmaker est réellement une auteure très douée en ce qui concerne les histoires d’amour lesbiennes. J’avoue, je me laisse avoir à chaque fois. J’avais déjà adoré Libera Me et c’est la raison pour laquelle je me suis jetée sur cet opus avant de réaliser que c’était le quatrième. Il m’en reste deux à lire, si c’est pas de la chance tout ça !

Ce que j’apprécie par-dessus tout c’est la fluidité de l’écriture et la psychologie fouillée de ses personnages. Rayann apparaît au début comme une victime passive qui s’est laissée enfermer dans une cage dorée parce qu’elle était amoureuse. Mais petit à petit elle révèle toute se force et son caractère bien trempé. Non, elle n’est pas faible. En plus de cet aspect-là, il y a un questionnement intéressant sur les catégories butch/fem qui interpelle. Qu’on adhère ou non, quand Louisa qui a vécu à une autre époque explique que les butch étaient celles qui se faisaient tabasser et qui ont ouvert la voie à la visibilité, on comprend qu’elle a raison. Le passé est ce qui nous permet de vivre aujourd’hui ce présent. En ça, la différence d’âge entre Rayann et Louisa est très bien amenée comme ce fossé des générations. C’est vraiment très réaliste et ancré dans une réalité intéressante.

J’ai adoré les deux vieilles dames de la maison de retraite. J’imaginais leur regard pétillant et leur chignon parfait. Bien sûr, le happy-end excessif où tout le monde s’aime, se réconcilie et forme une immense et fantastique famille est tiré par les cheveux. La vie n’est jamais aussi rose mais il n’empêche qu’en Novembre, avec la dépression saisonnière, c’est exactement ce qu’il me fallait.

Un livre qui se dévore du début à la fin. Ensuite c’est à vous de juger si vous pouvez imaginer une femme de 30 ans en couple avec une de 56 ans. Moi je l’ai pu avec une facilité déconcertante.

Au Grand Jour : Extraits

« Plus tard, douchée et l’air grave, Rayann était fin prête. Elle savait que Michelle était censée retourner au travail pour une vacation de soixante-douze heures, mais il était possible qu’elle ait posé quelques jours pour surveiller ses précieuses affaires, pendant que Rayann récupérait les siennes. Prête à la combattre, Rayann pensait que son jean et son sweat lui donnaient une allure décidée. Ce qui lui manquait maintenant, c’était une paire de revolvers à six coups, et le casque de Zoraida. Le souvenir que Zoraida l’avait trouvée attirante apaisait un peu la douleur qu’elle ressentait.
Elle descendit à la boutique.
– J’ai pensé que je pourrais aller récupérer mes affaires, dit-elle à Louisa d’une voix aussi assurée que possible.
– Tu veux que je t’accompagne ?
– Non, il faut que je fasse ça toute seule. Mais merci de me prêter la voiture. Je n’aurais jamais dû vendre la mienne.
– Pourquoi l’as-tu fait ?
J’avais besoin de matériel… et je pensais que ce n’était pas à… elle de l’acheter. Tiens, une nouvelle occasion pour Louisa de reconnaître qu’elle est homo. Elle ne peut que l’être.
Maintenant, bien sûr, tu te dis que tu aurais dû accepter, dit Louisa en souriant.
Je ne sais pas, répondit Rayann gravement. Je ne l’ai jamais considérée comme une planche à billets. Pour une fois, elle alla au devant du regard de Louisa, et poursuivit. Je n’ai jamais cherché un sugar daddy. Ou une sugar mommy… peu importe. Elle s’arrêta, réalisant à quel point cela semblait stupide.
Louisa rit.
– C’est curieux comme le concept de sugar mommy apparaît peu dans la littérature.
Rayann fit une blague en sortant de la librairie, ses suspicions à propos de la sexualité de Louisa toujours pas confirmées. Évidemment, qu’allait-elle dire ? « J’ai été une sugar mommy ? J’ai eu, une fois, une sugar mommy ? Atterrit Rayann, elle t’en parlera quand elle sera à l’aise. » (Pages 67-68)

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

Répondre