Billy’s Dad Is A Fudge Packer

Un court-métrage qui se moque des rôles prédéfinis

Année de Production : 2004

Réalisation : Jamie Donahue

Scénario : Jamie Donahue

Avec : Spencer Daniels (Billy), Robert Gant (le père), Cady Huffman (la mère), Alex Borstein (Betty Henderson), Gina Rodgers (la sœur), D.C. Douglas (la voix off)

Nationalité : Américaine

Genre : Comédie, Court-Métrage

Durée : 7 : 00 minutes

Titre Original : Billy’s Dad is a Fudge Packer

Billy’s Dad Is A Fudge Packer : Résumé

Dans l’Amérique bien pensante des années 50, le jeune Billy semble être né dans l’archétype de la famille parfaite. Comme tous les petits garçons de son âge, il hésite entre une carrière de policier ou de cow-boy. La journée des métiers et surtout le devoir qu’il doit rendre sur ce sujet sera l’occasion de jeter sur ceux qui l’entourent un regard neuf qui lui ouvrira de toutes nouvelles perspectives…

Dans l’Amérique bien pensante des années 50, le jeune Billy semble être né dans l’archétype de la famille parfaite. Comme tous les petits garçons de son âge, il hésite entre une carrière de policier ou de cow-boy. La journée des métiers et surtout le devoir qu’il doit rendre sur ce sujet sera l’occasion de jeter sur ceux qui l’entourent un regard neuf qui lui ouvrira de toutes nouvelles perspectives…

L'avis d'Univers-L

Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité

Résumé : Un court-métrage réussi à découvrir.

Note des lectrices : Soyez la première !
49

Ça commence aussi innocemment qu’une publicité Kellog’s : maman, papa et leurs deux rejetons. Papa travaille à la fabrique de chocolats. Maman est femme au foyer, comme il se doit. La fille ainée se fait joyeusement draguer en prenant un air cruche tandis que le petit dernier s’interroge sur son avenir. Tous sont propres sur eux, avec la raie sur le côté et des sourires aux dents impeccablement blanches (en même temps, ce court-métrage est en noir et blanc, donc ça aide…).

Tout ce petit monde semble vivre en odeur de sainteté : une place pour chaque chose et chaque chose à sa place. Mais à y regarder de plus près, les apparences pourraient s’avérer trompeuses dans cet univers idyllique…
Ainsi, pourquoi Mme Henderson, la femme de l’épicier, a-t-elle l’air plus intéressée par les miches de maman que par celles que vend le boulanger ? Et maman ne met-elle pas trop d’ardeur à lui “palper les melons” ? Quant à ce brave papa, pourquoi a-t-il l’œil si brillant lorsqu’un employé s’agenouille docilement devant lui ?

Inutile de vous le cacher plus longtemps, j’ai adoré ce court-métrage qui est une vraie petite perle d’humour noir. Et tout le mérite en revient à Jamie Donahue qui dresse ici le portrait de la parfaite petite famille américaine pour mieux la dézinguer ensuite. Elle donne d’ailleurs d’emblée le ton, car le très conventionnel titre « Papa conditionne des chocolats » en argot anglais, ça se traduirait plutôt par « Papa aime se faire fourrer ». Effectivement, ça change tout (!)

Et si la réalisatrice prend ainsi le parti de parodier les films éducatifs des années 50, elle nous prouve qu’elle en maîtrise tous les ingrédients : absence de couleur qui m’a fait repenser au film Pleasantville, des acteurs hyper expressifs excellents dans leurs rôles presque muets, une voix off omniprésente (cette voix masculine qui prend un malin plaisir à mettre des sous-entendus à chaque coin de phrases)  et une musique authentiquement niaise qui vient édulcorer le tout.

Ici le modèle familial hétéronormé en prend pour son grade et on en redemande ! C’est grinçant, c’est irrévérencieux, juste de quoi passer 7 –trop courtes– minutes à voir le mal partout, en y prenant un plaisir diaboliquement coupable.

À noter la présence de Robert Gant (Ben Bruckner dans Queer as Folk) ici dans le rôle du papa.

Billy’s Dad Is A Fudge Packer : Extraits

VOIX OFF : Regarde Billy, voici ta sœur… Parfois Billy aimerait lui aussi n’avoir que des choses faciles à faire : tout ce dont elle a à se préoccuper, c’est d’être belle et avenante et de devenir un jour une bonne épouse. Mais enfin Billy, tu ne vas quand-même pas te comparer à une fille ! Bien sûr qu’il te faudra travailler plus. Les choses sont ainsi faites, car c’est ainsi qu’elles doivent être.

VOIX OFF : Qu’est-ce que c’est ? On a frappé à la porte de derrière. Oui, papa accueille toujours volontiers les visiteurs par sa “porte de derrière”. Mais maman lui fait remarquer qu’il a terminé de travailler pour aujourd’hui. C’est elle qui va s’en charger.

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