Camellia Rose de Cy Jung

Camellia Rose de Cy Jung

Titre Français : Camellia Rose

Titre Original : Camellia Rose

Auteur : Cy Jung

Date de Sortie : 25 Mai 2009

Nationalité : Française

Genre : Roman d'Amour

Nombre de Pages : 124 pages

Editeur : Éditions Gaies et Lesbiennes

ISBN : 978-2356800138

Camellia Rose : Quatrième de Couverture

Marcelline a nagé dans le bonheur pendant des années, grâce à son métier d’institutrice et surtout grâce à son histoire d’amour avec Laure. Tendresse éternelle, sexualité intense, et passion commune, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Jusqu’à ce plongeon dans le vide…
Disons-le, Camellia rose est un roman d’amour franchement déjanté. Grands sentiments et érotisme, comédie et transgression se mélangent dans ce roman à la fois émouvant et désopilant. Sans doute, parce qu’elle a déjà de nombreux romans roses à son actif, Cy Jung ne recule devant rien, mais alors, rien… pour le plus grand plaisir de ses lectrices et lecteurs.

Cy Jung a reçu le Prix d’honneur du Roman lesbien 2008 pour l’ensemble de son œuvre. Il faut dire qu’en dix ans, elle a écrit plus d’une dizaine de romans (Once upon a poulette, Mathilde, je l’ai rencontrée dans un train, Un roman d’amour, enfin, etc.) et de nombreuses nouvelles.

Camellia Rose : Avis Personnel

Ce que la couverture de ce roman ne montre pas et qui représente à mon avis tout l’intérêt du roman, c’est que cette histoire d’amour concerne deux femmes de plus de 60 ans. Même si les robes à fleurs se veulent défraîchies, on ne ressent en rien l’amorce du tabou qui va être levé au fil des pages.

Cy Jung a l’habitude de surprendre à chacun de ses romans. Plus uniquement à travers ses scènes de sexe si osées, surprenantes et détaillées mais également avec sa manière d’écrire et les sujets qu’elle aborde. Camellia Rose a beau être décrit comme un roman d’amour, c’est un roman d’amour aux héroïnes oubliées des harlequins, hétéros ou lesbiens.

Marcelline prend sa retraite. Elle fête son départ auprès de tous ses collègues et amis de l’Éducation Nationale et abandonne son métier d’institutrice qui lui a tant donné. Elle a décidé de voyager avec sa compagne de longue date, Laure. Oui mais un accident au milieu du désert bouleverse ses projets de bonheur. Laure meurt et Marcelline est grièvement blessée. Rapatriée en France, elle est opérée puis placée en maison de repos jusqu’à ce qu’elle récupère. Obligée d’affronter le deuil brutal de son amante, Marcelline préfère mourir que continuer à souffrir…

Ce qui est fort dans la manière dont le roman est écrit c’est que la gravité côtoie en permanence l’humour. Un exemple ? La manière dont les personnages sont désignés par leur prénom suivi de leur nom de famille avec une parenthèse : « Marcelline Berthold – avec un h et un d, s’il vous plaît – Laure Boitillart – avec un t, s’il vous plaît – Françoise Faon – comme le petit de la biche, s’il vous plaît – la professeure Schbounzalovski – comme cela se prononce, s’il vous plaît… » c’est ainsi du début à la fin, et oui, c’est drôle.

Ensuite, ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant ce sont les sujets abordés et la manière dont ils le sont. Le deuil n’est pas nié, loin de là, il est traité de manière assez romanesque alors même que Marcelline fait tout pour mourir, se laissant dépérir. Pareil pour les questions de maltraitance en institution de soins et de dépendance qui sont effleurées alors qu’on pourrait dire qu’il ne s’agit que d’un roman d’amour. J’aime ces perches tendues vers une critique de la société qui ne deviennent pas lourdes. Oui c’est effleuré mais ce n’est pas le sujet principal après tout.

Un très bon roman qui se dévore du début à la fin. Faites-vous plaisir et au lieu de vous payer un kebab cet été, offrez-vous ce petit livre qui ne coûte que 5 euros.

Camellia Rose : Extraits

« Elle l’avait méritée, sa retraite, ce qui ne l’empêcha pas, en quittant l’école ce dernier soir, de pleurer de nouveau sur le chemin qui la menait chez elle, un joli duplex au dernier étage d’un bel immeuble bourgeois avec vue imprenable sur le cimetière du Père Lachaise.
Là, Laure Boitillart, qui avait connu ce moment de rupture quelques années plut tôt, l’accueillit avec la tendresse et la chaleur que les circonstances imposaient. Elle savait combien la joie du repos mérité ne pouvait chasser la douleur d’abandonner ce pour quoi l’on avait ardemment œuvré pendant près d’un demi-siècle, ce d’autant que la maîtresse de son cœur avait aimé son travail et l’avait exercé avec foi et dévouement, convaincue de participer à cette œuvre grandiose qu’était la diffusion du savoir et de la connaissance. Marcelline réclama un verre de muscat — de Lunel, s’il vous plaît. Elle avait besoin d’être grise pour supporter le moment. Laure lui servit son verre. Elle l’agrémenta d’un paquet de biscuits salés, d’une coupelle d’olives vertes au piment d’Espelette et de quelques caresses qui rapidement transportèrent les deux femmes dans le confort crapuleux de leur lit conjugal.
Que c’était bon, faire l’amour des heures durant sans se soucier du réveil car il ne sonnerait pas au petit matin ! C’était encore mieux que des vacances, car il n’y avait pas de fin, pas de crainte du retour à la vie laborieuse, pas de corrections, de préparations ni de révisions du cahier-journal ; il n’y avait que la perspective de prendre du bon temps, celui qui avait manqué et mieux encore, celui que la prégnance des obligations professionnelles empêchait même d’imaginer.
À l’instant, il se présentait sous la forme oblongue d’un jouet en latex rose bonbon dont Marcelline raffolait quand Laure avait l’obligeance de marteler de deux doigts son clitoris pendant qu’elle introduisait l’objet dans son fondement.
Le jeu, vu de l’extérieur, aurait pu sembler indigne de deux femmes de plus de soixante ans, surtout si l’on remarquait les pinces argentées auxquelles pendaient des poids miniatures serrant les tétins et les petites lèvres de Laure. Et que dire également de ces deux boules planquées en son vagin ou de cette manière incongrue qu’elle avait de débiter des propos salaces quand elle sodomisait son amante ? » (Page 12)

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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