Les gender studies
- monolithe
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- Enregistré le : ven. 25 mai 2012 17:52
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Re: Les gender studies
Ce serait un plaisir de participer mais pour le moment, je n'ai pas encore matière. Soit mes lectures sont trop loin, soit elles ne sont pas encore faites.
En fait, j'espère revenir vite vu que je crois que c'est ce topic qui m'a vraiment motivée à m'inscrire
Je crois que je vais essayer de prendre du temps ce soir pour re-parcourir ce topic, Silverring, et vous donner ce que je conserve encore aujourd'hui en mémoire de La pensée straight.
En fait, j'espère revenir vite vu que je crois que c'est ce topic qui m'a vraiment motivée à m'inscrire
Je crois que je vais essayer de prendre du temps ce soir pour re-parcourir ce topic, Silverring, et vous donner ce que je conserve encore aujourd'hui en mémoire de La pensée straight.
Re: Les gender studies
Heu, sérieusement, c'est ce genre de sujet qui t'a motivé pour ton inscription ? (s'en va te souhaiter la bienvenue tardivement)
On n'est pas sur une estrade à la Sorbonne, hein Si le sujet, t'intéresse/te touche, tu as certainement beaucoup à dire, au moins sous une forme interrogative
On n'est pas sur une estrade à la Sorbonne, hein Si le sujet, t'intéresse/te touche, tu as certainement beaucoup à dire, au moins sous une forme interrogative
Re: Les gender studies
Victoire! Ce sujet crée des émules!monolithe a écrit :Ce serait un plaisir de participer mais pour le moment, je n'ai pas encore matière. Soit mes lectures sont trop loin, soit elles ne sont pas encore faites.
En fait, j'espère revenir vite vu que je crois que c'est ce topic qui m'a vraiment motivée à m'inscrire
N'hésite pas à poster ici, on est là pour discuter et débattre et la multiplicité des points de vue c'est intéressant!
- monolithe
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Re: Les gender studies
Avant tout chose, je dois corriger ce que j’ai dit tout à l’heure.
J’ai découvert les Gender Studies avec La pensée straight et j’ai en fait lu Trouble dans le genre en entier. Par contre, j’avais commencé mais pas terminé Déconstruire le genre, de Judith Butler.
En fait, La pensée straight a été une révélation pour moi. C’est le premier livre que j’ai lu sur ce thème, il m’a probablement ouvert à des idées que je ressentais mais que je n’avais jamais mises en mots. Mais la réflexion va tellement loin que j’ai souvenir d’avoir ressenti une sorte de vertige par moments.
Je ne vais pas rentrer dans les détails parce que j’en suis complètement incapable mais ce sujet me fascine par sa remise en cause de ce qu’il y a de plus fondamental dans notre société : les genres et l’hétérosexualité. Et je crois que la question du genre en tant que tel est encore plus épineuse que celle de l’hétérosexualité. On commence à accepter que des gens du même sexe puissent s’aimer mais je pense que la plupart des gens ont du mal à concevoir, si l’on prend une idée basique, que nous ne sommes pas « homme » ou « femme » en raison de nos organes sexuels.
Je vais m’arrêter là car malheureusement je manque cruellement d’éléments pour continuer…
Bravo, vous m’avez donné envie de relire La pensée straight et Trouble dans le genre ! Je ne vous félicite pas
J’ai découvert les Gender Studies avec La pensée straight et j’ai en fait lu Trouble dans le genre en entier. Par contre, j’avais commencé mais pas terminé Déconstruire le genre, de Judith Butler.
En fait, La pensée straight a été une révélation pour moi. C’est le premier livre que j’ai lu sur ce thème, il m’a probablement ouvert à des idées que je ressentais mais que je n’avais jamais mises en mots. Mais la réflexion va tellement loin que j’ai souvenir d’avoir ressenti une sorte de vertige par moments.
Je ne vais pas rentrer dans les détails parce que j’en suis complètement incapable mais ce sujet me fascine par sa remise en cause de ce qu’il y a de plus fondamental dans notre société : les genres et l’hétérosexualité. Et je crois que la question du genre en tant que tel est encore plus épineuse que celle de l’hétérosexualité. On commence à accepter que des gens du même sexe puissent s’aimer mais je pense que la plupart des gens ont du mal à concevoir, si l’on prend une idée basique, que nous ne sommes pas « homme » ou « femme » en raison de nos organes sexuels.
Je vais m’arrêter là car malheureusement je manque cruellement d’éléments pour continuer…
Bravo, vous m’avez donné envie de relire La pensée straight et Trouble dans le genre ! Je ne vous félicite pas
Re: Les gender studies
merci pour les bravos
tu es revenue bien vite monolithe, à demain!
tu es revenue bien vite monolithe, à demain!
Re: Les gender studies
Monolithe, sur la remise en cause de l'hétérosexualité, tu peux lire L'invention de la culture hétérosexuelle de Louis-Georges Tin. J'ai lu le début quand il est sorti et c'est assez intéressant (oui je pensais le finir et puis j'ai été prise par d'autres lectures ).
Voici la présentation du livre par l'éditeur : "Depuis des siècles, des milliers d'ouvrages ont été consacrés au mariage, à la famille, à l'amour ou à la sexualité des hétérosexuels, mais en fait, l'hétérosexualité en tant que telle n'apparaissait guère dans ces écrits : elle était en général le point de vue, et donc le point aveugle de toute vision. Partout présente, mise en scène, exaltée, elle échappait cependant à toute interrogation, comme si elle était transparente à elle-même, comme si elle était en-deçà de toute réflexivité. En ce sens, l'absence de réflexion sur l'hétérosexualité est en elle-même un fait remarquable, quoique rarement remarqué. Dans ces conditions, comme le sujet est à la fois très original (dans le monde, les ouvrages sur l’hétérosexualité elle-même sont rarissimes) et très commun (dans le monde, beaucoup de personnes sont concernées de près ou de loin par l’hétérosexualité), cet ouvrage devrait susciter l'intérêt général. L’originalité du livre réside non seulement dans le thème choisi (l’hétérosexualité), mais aussi dans la thèse défendue : l’hétérosexualité a une histoire. En effet, comme le montre Louis-Georges Tin, il convient de la faire sortir de « l’ordre de la Nature », pour la faire entrer dans « l’ordre du Temps ». L’auteur nous invite donc à suivre l’émergence du couple homme-femme dans les représentations culturelles en Occident à partir du XIIe siècle, et surtout les résistances que les groupes dominants, le Clergé, la Noblesse, puis le corps médical, n’ont cessé d’opposer à cette évolution. Cette vaste fresque historique conduit ainsi le lecteur de Chrétien de Troyes jusqu’à Sigmund Freud, et elle invite à revisiter sous un angle inédit les grands mythes issus du Moyen Âge comme Tristan et Yseult, des événements historiques marquants comme le procès des Templiers, les auteurs classiques comme Corneille et Molière, et des problématiques sociales comme le mariage ou la maladie d’amour… C’est ici le premier livre écrit en France sur l’Histoire de l’hétérosexualité !"
Voici la présentation du livre par l'éditeur : "Depuis des siècles, des milliers d'ouvrages ont été consacrés au mariage, à la famille, à l'amour ou à la sexualité des hétérosexuels, mais en fait, l'hétérosexualité en tant que telle n'apparaissait guère dans ces écrits : elle était en général le point de vue, et donc le point aveugle de toute vision. Partout présente, mise en scène, exaltée, elle échappait cependant à toute interrogation, comme si elle était transparente à elle-même, comme si elle était en-deçà de toute réflexivité. En ce sens, l'absence de réflexion sur l'hétérosexualité est en elle-même un fait remarquable, quoique rarement remarqué. Dans ces conditions, comme le sujet est à la fois très original (dans le monde, les ouvrages sur l’hétérosexualité elle-même sont rarissimes) et très commun (dans le monde, beaucoup de personnes sont concernées de près ou de loin par l’hétérosexualité), cet ouvrage devrait susciter l'intérêt général. L’originalité du livre réside non seulement dans le thème choisi (l’hétérosexualité), mais aussi dans la thèse défendue : l’hétérosexualité a une histoire. En effet, comme le montre Louis-Georges Tin, il convient de la faire sortir de « l’ordre de la Nature », pour la faire entrer dans « l’ordre du Temps ». L’auteur nous invite donc à suivre l’émergence du couple homme-femme dans les représentations culturelles en Occident à partir du XIIe siècle, et surtout les résistances que les groupes dominants, le Clergé, la Noblesse, puis le corps médical, n’ont cessé d’opposer à cette évolution. Cette vaste fresque historique conduit ainsi le lecteur de Chrétien de Troyes jusqu’à Sigmund Freud, et elle invite à revisiter sous un angle inédit les grands mythes issus du Moyen Âge comme Tristan et Yseult, des événements historiques marquants comme le procès des Templiers, les auteurs classiques comme Corneille et Molière, et des problématiques sociales comme le mariage ou la maladie d’amour… C’est ici le premier livre écrit en France sur l’Histoire de l’hétérosexualité !"
Re: Les gender studies
Monolithe, ton post m'a remémoré mes propres émotions autour des lectures de Judith Butler et Beatriz Preciado. Comme toi, c'est parce que cela faisait écho à des ressentis que j'ai été si transportée par les notions développées dans ces ouvrages. Je me souviens du vertige, comme tu dis, mais aussi de l'impression que de nouveaux possibles apparaissent, que des barrières tombent. Comme si le monde était plus grand, d'un coup.
Je trouve ça hyper stimulant de pouvoir regarder autour de soi avec de telles perspectives. A tel point que parfois, j'ai du mal à comprendre la frilosité de certainEs quand on leur parle du genre en tant que construction culturelle, de la dichotomie "naturelle" comme d'une fiction. Pouvoir le penser ainsi a été tellement émancipateur pour moi, que j'en oublie la part de responsabilité qui va avec le nouvel espace de liberté, et les autres frein potentiels.
J'en profite pour aller un peu plus loin que ce que tu as indiqué :
Mais il me semble aussi qu'elle met en lumière qu'une dichotomie, même réduite au sexe anatomique est aussi une fiction. Il y a des tas d'altérations (chromosomiques, hormonales ou autres) dont la prévalence aurait tendance à augmenter avec le niveau de pollution de notre environnement. Un nombre non négligeable de nouveau nés subissent des opérations de "réassignation" afin que les organes apparents soient "conformes".
Bref, s'il y a dichotomie, elle n'est pas entièrement naturelle, elle est, au moins en partie, liée aux doctrines et technologies médicales.
Je trouve ça hyper stimulant de pouvoir regarder autour de soi avec de telles perspectives. A tel point que parfois, j'ai du mal à comprendre la frilosité de certainEs quand on leur parle du genre en tant que construction culturelle, de la dichotomie "naturelle" comme d'une fiction. Pouvoir le penser ainsi a été tellement émancipateur pour moi, que j'en oublie la part de responsabilité qui va avec le nouvel espace de liberté, et les autres frein potentiels.
J'en profite pour aller un peu plus loin que ce que tu as indiqué :
Si mes souvenirs sont bons, dès Trouble dans le genre, Judith Butler présente le genre comme une construction culturelle et les adjectifs "féminins" et "masculins" comme porteurs d'un ensemble de valeurs construites culturellement, et qu'on pourrait donc voir changer du tout au tout, etc.nous ne sommes pas « homme » ou « femme » en raison de nos organes sexuels
Mais il me semble aussi qu'elle met en lumière qu'une dichotomie, même réduite au sexe anatomique est aussi une fiction. Il y a des tas d'altérations (chromosomiques, hormonales ou autres) dont la prévalence aurait tendance à augmenter avec le niveau de pollution de notre environnement. Un nombre non négligeable de nouveau nés subissent des opérations de "réassignation" afin que les organes apparents soient "conformes".
Bref, s'il y a dichotomie, elle n'est pas entièrement naturelle, elle est, au moins en partie, liée aux doctrines et technologies médicales.
Re: Les gender studies
Bon c'est vraiment parce que je l'avais promis parce que je suis un peu perplexe face à cet ouvrage mais voici un petit compte rendu sur Queer zones . Certes, je ne peux m'en prendre qu'à moi même, le libraire m'avait un peu mis en garde mais bon, j'ai voulu tenter.
Donc pour moi ce livre est une sorte de pot pourri, on trouve un peu de tout, du bon et du moins bon. L'auteur aborde mine de rien pas mal de sujets : le mouvement queer, le post porn, les butch, le SM... Mais il y a des choses qui m'ont laissé un peu perplexes et d'autres qui s'apparentaient un peu à du règlement de compte pour moi (pas inintéressant d'ailleurs mais un peu trop long, trop virulent...).
Bon après c'est quand même très documenté donc j'ai de nouvelles pistes de lectures, notamment L'épistémologie du placard, de Sedgwick qui me semble très intéressant qui parle de l'histoire du placard : être dans le placard ou sortir du placard, dire son homosexualité ou la tenir cachée et le rapport de savoir entre la personne homosexuelle et son entourage.
L'auteur parle du mouvement queer et de la dé-construction de la marge en abordant, entre autres, Judith Butler, Monique Wittig, Teresa de Lauretis, Michel Foucault (notamment le volume 1 de Histoire de la sexualité).
Qu'ajouter à cela, c'est un livre foisonnant, hyper référencé (trop peut être, il y a tellement de notes que ça en complique la lecture) qui veut peut être aborder trop de sujets... J'y ai trouvé des choses intéressantes mais au final, j'en garde une impression un peu brouillonne...
Donc pour moi ce livre est une sorte de pot pourri, on trouve un peu de tout, du bon et du moins bon. L'auteur aborde mine de rien pas mal de sujets : le mouvement queer, le post porn, les butch, le SM... Mais il y a des choses qui m'ont laissé un peu perplexes et d'autres qui s'apparentaient un peu à du règlement de compte pour moi (pas inintéressant d'ailleurs mais un peu trop long, trop virulent...).
Bon après c'est quand même très documenté donc j'ai de nouvelles pistes de lectures, notamment L'épistémologie du placard, de Sedgwick qui me semble très intéressant qui parle de l'histoire du placard : être dans le placard ou sortir du placard, dire son homosexualité ou la tenir cachée et le rapport de savoir entre la personne homosexuelle et son entourage.
L'auteur parle du mouvement queer et de la dé-construction de la marge en abordant, entre autres, Judith Butler, Monique Wittig, Teresa de Lauretis, Michel Foucault (notamment le volume 1 de Histoire de la sexualité).
Qu'ajouter à cela, c'est un livre foisonnant, hyper référencé (trop peut être, il y a tellement de notes que ça en complique la lecture) qui veut peut être aborder trop de sujets... J'y ai trouvé des choses intéressantes mais au final, j'en garde une impression un peu brouillonne...
- monolithe
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- Enregistré le : ven. 25 mai 2012 17:52
- Localisation : Paris
Re: Les gender studies
Merci pour ce compte-rendu Méluzine
Tu cites Foucault et justement, je me demandais si l'une parmi vous avait lu l'Histoire de la sexualité ? C'est dans la liste de mes lectures à venir vu qu'il est un peu une base de réflexion pour celles qui ont écrit sur le genre.
Tu cites Foucault et justement, je me demandais si l'une parmi vous avait lu l'Histoire de la sexualité ? C'est dans la liste de mes lectures à venir vu qu'il est un peu une base de réflexion pour celles qui ont écrit sur le genre.
Re: Les gender studies
... je nous verrais bien assises dans un salon rococo, je m´y sentirais bien, mieux que seule devant mon ordi dont la lumière me fait mal aux yeux j´adorerais discuter en direct avec vous, j´avoue que je suis un peu fainéante pour lire les lectures que vous évoquez ( alors je vous remercie d´autant plus d´en parler!), parce que j´ai du mal encore avec cette démarche de mettre des mots sur des sensations, des convictions intimes, et pourtant je trouve super de thématiser la notion de "genre". Jusqu´à présent j´ai toujours eu simplement beaucoup de plaisir "à me faire avoir" par ma première impression, celle de voir un homme et puis non, c´était une femme, croire voir un couple de mecs et ben non, c´étaient deux lesbiennes, le comble c´est quand je crois voir un couple un homme/une femme et que je m´apercois que la personne que je croyais être la femme est l´homme et vice versa, j´adore!
je n´apporte rien à la discussion là juste ma présence, mon écoute... et mon sourire Je me disais aussi que nous pourrions peut-être un jour assister ensemble à un festival de films queer? ce serait locasion de discuter... peut-être même dans un salon rococo?
je n´apporte rien à la discussion là juste ma présence, mon écoute... et mon sourire Je me disais aussi que nous pourrions peut-être un jour assister ensemble à un festival de films queer? ce serait locasion de discuter... peut-être même dans un salon rococo?