Je te rejoins pour ma part, Pam.
J'avais un peu hésité à réagir suite à l'article que tu as posté, pour plusieurs raisons. D'abord parce que le ton de l'article ne me parlait pas trop, en ceci je rejoins Snowball. L'auteure m'a effectivement donné l'impression d'être assez.. radicale dans son approche. Elle utilise également, trop souvent, le " nous ". Pour moi, ça a un effet fédérateur qui n'est pas toujours forcément indiqué et par là-même, elle prend le risque de tomber dans le travers qu'elle dénonce pourtant mais à l'envers cette fois-ci, à savoir l'imposition d'une vision unilatérale de ce que devrait être " un couple ". Plus simplement, elle ne m'a pas spécialement donné envie d'adhérer à son article, et pourtant je partage assez la vision de Pam.
La deuxième raison, c'est que ses exemples ne m'ont pas semblé bien probants. Voire pas du tout. Je n'ai pas compris le lien avec Ross et Rachel de F.R.I.E.N.D.S, ou l'insistance plutôt, car elle reprend ce même exemple deux fois pour illustrer son propos. Elle emprunte également la métaphore de Phoebe sur le fait que Rachel " soit le homard de Ross " et vice-versa, et cite également Lois et Clark (?!).
Si je comprends bien le côté " il faut croire au destin, chaque personne est promise à une autre de façon sûre et figée " dont elle se départit clairement, malgré l'exemple du homard de Phoebe, Ross et Rachel ne constituent pas ( pour moi ) l'exemple le plus flagrant non plus. Même si l'idée est de dire qu'ils finiront par se retrouver car ils sont destinés à être ensemble de toute façon, pour qui connaît un minimum la série, leur parcours est loin d'être une ballade de santé.
Et surtout, ils ont connu d'autres amours, chacun de leur côté. Avant, pendant ( " mais on avait ROMPU ! " : p ) et après leurs relations entrecoupées. Ces personnes, ils les ont d'ailleurs réellement aimées. Alors, dans cette optique, que viennent faire Ross et Rachel dans cette illustration ? Ils entrent plutôt en pleine contradiction avec son propos, pour rappel :
Il suffit également de voir les séries TV dans lesquelles le fil rouge reste la grande histoire d’amour (hétéro, évidemment) : Ross et Rachel dans FRIENDS, Lois et Clark etc. De nombreux montages sur Youtube regroupent les histoires d’amour au fil des saisons et expriment cette fascination pour l’âme sœur, ou le homard (cf Pheobe Buffay dans FRIENDS raconte que chacunE à son homard, c’est à dire sa moitié et uniquement une unique moitié à vie).
Alors s'il "suffit" de regarder les séries TV, autant choisir les bonnes aussi. Parce qu'il y en a certainement une pelletée qui auraient mieux illustré son propos, à mon sens. De plus, merci la véracité : des montages YouTube. La plupart étant fanmade, on peut leur faire dire un peu n'importe quoi dans la mesure où ces " regroupages ", pour reprendre son expression, ne sont pas forcément effectués dans le bon ordre, ni orientés dans le sens initial de la série qu'ils concernent. La seule manière d'éviter les raccourcis, c'est encore de s'en référer à l’œuvre de base. Pas à des appréciations ou des interprétations libres trouvées sur YouTube.
Je vois bien que ce qui la titille, c'est l'aspect déterministe qu'elle oppose à la liberté finalement. Je vois bien qu'elle galère avec l'idée de l'âme sœur, ou plus précisément, " la fascination pour l'âme sœur " comme elle le dit. Et je vois bien qu'elle dénonce le fait que la culture populaire valorise davantage les mœurs du couple ( sur le schéma âme sœur - couple - mariage - enfants ) plutôt que tout autre mode de vie différent. En cela, je ne pense pas qu'elle ait tort, vu qu'il y a un lien avec la construction même de la société hétéro patriarcale. On revient encore au modèle de la famille, et j'imagine que c'est pour ça qu'elle a évoqué le mariage pour tous.
Bon, pour me décoller un peu de cet article ( mais finalement pas tellement : p ), dans une vision plus personnelle, je rejoins Pam. La question de la liberté est essentielle, car c'est vrai que parmi les phobiques du couple, on va souvent retrouver cette peur de se retrouver " enfermé ", d'être restreint par autrui dans sa liberté individuelle d'exister sans amputation de sa personne. Il est peut-être davantage question de se retrouver avec une personne sachant accepter l'autre comme il est, sans vouloir le changer, plutôt qu'une question de maturité ?
Car à l'inverse, c'est vrai que l'on oppose souvent aux phobiques du couple qu'ils sont immatures, qu'ils ne sont pas prêts à être en couple car ça nécessiterait une certaine maturité en terme de projection ( on revient encore sur la question des " projets " finalement, peu importe la forme qu'ils prennent ? ). Il faut avouer que cette tendance, même si celle-ci peut s'avérer vraie dans certains cas, peut être assez agaçante et réductrice. En plus, il y a également la question non moins négligeable de ceux rangés dans la catégorie " autres " ? Qu'en est-il de ceux et celles qui conçoivent des modes de vie totalement différents, comment s'y retrouvent-ils en terme de positionnement social ?
Bon, voilà. Je pense que c'est dommage d'avoir employé un ton aussi tranché ( enfin, je l'ai ressenti comme tel ), ça donne moins envie de chercher à comprendre ce qu'elle veut faire passer comme message alors même que c'est intéressant.