Gevald

Un hymne à l’amour et au droit à la différence

Affiche : Gevald

Année de Production : 2009

Date de Sortie : 06 Février 2009

Réalisation : Netalie Braun

Scénario : Netalie Braun

Avec : Elisha Alexander (Skinny Shuki), Adili Liberman (Naama), Noga Meltzer (Tal), Gil Naveh (lui-même), Samira Saraya (Samira)

Nationalité : Israélienne

Genre : Court-Métrage, Documentaire

Durée : 16 : 00 minutes

Titre Original : Gevald

Gevald : Résumé

En 2005, lors de la Marche des Fiertés de Jérusalem, trois personnes sont poignardées,  victimes de l’accès de folie d’un déséquilibré radicaliste. L’année suivante, la Gay Pride est cantonnée dans un stade fermé, pour la propre sécurité des participants. Première œuvre israélo-palestinienne queer jamais réalisée, ce docufiction nous raconte cette période charnière du mouvement LGBT face aux attaques répétées des religieux fondamentalistes.

En 2005, lors de la Marche des Fiertés de Jérusalem, trois personnes sont poignardées,  victimes de l’accès de folie d’un déséquilibré radicaliste. L’année suivante, la Gay Pride est cantonnée dans un stade fermé, pour la propre sécurité des participants. Première œuvre israélo-palestinienne queer jamais réalisée, ce docufiction nous raconte cette période charnière du mouvement LGBT face aux attaques répétées des religieux fondamentalistes.

L'avis d'Univers-L

Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité

Résumé : Un incontournable.

Note des lectrices : Soyez la première !
86

Pour comprendre toute la force de ce court-métrage israélien, il faut bien avoir en tête le contexte. Depuis plusieurs années, le climat homophobe se renforce à Israël (agressions, discours extrémistes, etc.) ; une intolérance grandissante qui rend la vie moins facile pour les personnes homosexuelles. La communauté LGBT israélo-palestinienne a donc décidé de tourner un film pour dénoncer ces dérives, avec une équipe de bénévoles et un budget quasi nul.

En saisissant les raisons qui ont conduit à l’élaboration de cette œuvre, on en comprend alors mieux le titre. « Gevald », c’est en effet un mot Yiddish que l’on pourrait traduire par « miséricorde » en français. Il est répété à plusieurs reprises au cours des premières minutes et met en exergue l’absurdité de certains comportements extrémistes qui, sous couvert de religiosité, s’avèrent être tout sauf empreints de philanthropisme.

Concrètement, Gevald consiste en la juxtaposition de trois pistes de lectures différentes : fiction (avec l’histoire d’amour contrariée de deux ex-amantes), documentaire (au travers de courts extraits bien choisis montrant la férocité de l’homophobie) et performances artistiques (tout le contraire de ces poussées de violence). C’est là une construction originale et peu courante, mais aussi diablement efficace car cela permet de faire apparaître des contrastes, qui font encore plus ressortir cette haine dont fait l’objet une communauté pacifique.

Puisque justement, cette douceur et ce pacifisme, qui transpirent de ces performances ainsi que de l’histoire d’amour contrariée entre ces deux femmes, tranchent avec la dureté et l’agressivité des images d’archives mettant en scène des mouvements homophobes. C’est une façon très sobre et judicieuse d’amener, l’air de rien, le spectateur à s’interroger sur l’absurdité de la situation et à s’intéresser aux revendications des homosexuels.

Difficile de mettre des mots sur les émotions que provoque le visionnage de Gevald, tant le film déborde d’humanité. Les spectacles y sont pour beaucoup : sensibles et porteurs d’une envie, d’un besoin viscéral de liberté et d’égalité. Les artistes se succèdent et chantent tous comme si leur vie en dépendait. Je reste d’ailleurs bouleversée par la force émotionnelle qui se dégage de la performance de ce chanteur transgenre qui parvient à faire passer sa double identité (féminine et masculine) à la fois physiquement et au travers de sa voix.

À l’image des paroles des chansons et des voix des différents interprètes, la musique contribue grandement à la réussite du film. Le mélange musique électronique et classique fonctionne à merveille et n’est pas étranger au fait que pas un instant la chair de poule ne nous quitte. À présent, jamais plus je n’entendrai la chanson Why d’Annie Lennox de la même manière…

Si la force émotionnelle de Gevald est indéniable et palpable tout au long de ces seize minutes, il n’en reste pas moins qu’il recèle également des touches d’humour appréciables et bien choisies. Cela est notamment dû à la qualité du montage. Je pense en particulier à ce moment où, après que des manifestants aient comparé l’homosexualité à des alliances entre hommes et animaux, un artiste chante et danse habillé… en vache…!

J’ai eu l’occasion – pour mon plus grand plaisir – de voir ce film deux fois lors du Festival de Cineffable, où il a reçu le prix du meilleur court-métrage documentaire. Il va sans dire que j’avais voté pour lui, car – et cela n’engage que moi – si je n’avais dû retenir qu’un film de cette édition, cela aurait été sans aucune hésitation celui-là ! Indéniablement mon coup de cœur cineffabuleux 2011.

En résumé Gevald est un court-métrage d’une rare force, profondément empreint d’humanité. Une œuvre sublime et bouleversante, qui ne vous laissera pas insensible, vous hantera longtemps et que je vous conseille de voir absolument.

Gevald : Critiques Presse et Récompenses

Meilleur Court-Métrage documentaire 2011 à Cineffable, le Festival du Film Lesbien et Féministe de Paris.

Gevald : Extraits

MAÎTRE DE CÉRÉMONIE : En l’honneur de cette liberté, je vous invite à crier avec moi : GEVALD !!!

TAL : Pourquoi es-tu là Namaa ?
NAMAA : En fait… C’est à cause de demain. Je ne veux pas que tu participes à la marche. Je sais que ça va être dangereux.
TAL : Je le crois pas. T’es pas là pour me voir mais pour me sauver. J’avais oublié que tu es une sainte. Pour gagner un peu plus de paradis. Pas parce que le manque te rendait folle.

FOULE DANS UNE MANIFESTATION HOMOPHOBE : Jérusalem n’est pas Sodome. Arrêtez l’abomination !

UN REPRÉSENTANT RELIGIEUX : Dieu a créé Adam et Eve et n’a pas créé Adam et Steve.

PERFORMEUR : Ne tente pas de le combattre. Ne tente pas de le changer. Ça reviendra toujours quand tu ne t’y attendras pas. C’est comme ça que la nature t’a créé sans beaucoup d’imagination et avec un esprit libre.

EXTRAIT DE LA CHANSON « WHY » D’ANNIE LENNOX, CHANTÉE LORS D’UN SPECTACLE :
How many times do I have to try to tell you
That I’m sorry for the things I’ve done
But when I start to try to tell you
That’s when you have to tell me

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