Holy Smoke

La victime qui se fait manipuler n'est pas celle que l'on croit

Affiche : Holy Smoke

Année de Production : 1998

Date de Sortie : 24 Novembre 1999

Réalisation : Jane Campion

Scénario : Jane Campion, Anna Campion

Avec : Harvey Keitel (PJ Waters), Kate Winslet (Ruth Barron), Pam Grier (Carol), Julie Hamilton (Miriam Barron), Sophie Lee (Yvonne), Daniel Wyllie (Robbie), Paul Goddard (Tim)

Nationalité : Américano-Australienne

Genre : Drame

Durée : 1h 55min.

Titre Original : Holy Smoke

Holy Smoke : Résumé

Dans Holy Smoke, Ruth est une jeune Australienne qui durant un voyage de fin d’année se rend en Inde avec une amie. Là, elle est bouleversée et profondément touchée par un gourou. Elle décide de rester là-bas et brûle son billet de retour.

Prévenue, la famille de Ruth est très inquiète. Elle imagine un stratagème ingénieux pour la faire rentrer en Australie et demande à un spécialiste du déconditionnement, P.J. Waters de la déprogrammer spirituellement.

Chargé de ramener Ruth à une culture plus occidentale, P.J. l’isole dans une maison perdue au cœur du désert australien. Il est persuadé de pouvoir régler l’affaire en moins de 24 heures. Seulement plus l’intimité grandit entre eux et plus le pouvoir change de camp. Touchée par la beauté et la candeur de Ruth, le professionnel du désenvoûtement se retrouve désarmé et sous l’emprise de sa passion pour la jeune femme.

Dans Holy Smoke, Ruth est une jeune Australienne qui durant un voyage de fin d'année se rend en Inde avec une amie. Là, elle est bouleversée et profondément touchée par un gourou. Elle décide de rester là-bas et brûle son billet de retour. Prévenue, la famille de Ruth est très inquiète. Elle imagine un stratagème ingénieux pour la faire rentrer en Australie et demande à un spécialiste du déconditionnement, P.J. Waters de la déprogrammer spirituellement. Chargé de ramener Ruth à une culture plus occidentale, P.J. l'isole dans une maison perdue au cœur du désert australien. Il est persuadé de pouvoir…

L'avis d'Univers-L

Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité

Résumé : Un film sans intérêt lesbien.

Note des lectrices : Soyez la première !
44

Un très beau film, un superbe road-movie à découvrir. Le scénario est extrêmement bien construit. On découvre ce renversement de pouvoir au fur et à mesure qu’il s’opère. C’est fait en finesse, en douceur et tout est mené avec une superbe efficacité par deux acteurs extraordinaires, Harvey Keitel et Kate Winslet qui livrent un combat phénoménal.

C’est un long-métrage fort et bouleversant sur la quête de soi, les croyances, la spiritualité et la philosophie. S’ajoutent à cela la manipulation, le pouvoir, le désir et le sexe. Un film réussi de Jane Campion qui ne méritait certainement pas d’être descendu ainsi par la critique.

Holy Smoke possède un baiser lesbien et une belle scène de danse sensuelle entre deux femmes. Seulement il s’agit d’une provocation de la part de Ruth pour attirer l’attention de P.J. Elle est totalement paumée et cherche à se perdre en se saoulant et en draguant. En plus, à peine le baiser terminé et/que Ruth disparaît pour se retrouver pelotée dans un coin sombre par deux hommes qui abusent de la situation. Le désir de provoquer, de choquer et d’exciter mêlé à une cuite mémorable entraînent un baiser lesbien. Cliché quand tu nous tiens !

Malgré tout, il y a une représentation positive d’homosexuel en la personne du grand frère de Ruth, Tim, un homo en couple depuis quelques temps. Il a une relation stable, la seule du long-métrage d’ailleurs.

Un film à découvrir pour le charme de ses interprètes, la beauté du désert australien et ce scénario bien construit et efficace.

Holy Smoke : Critiques Presse et Récompenses

« (…) au bout de deux heures, vous aurez l’agréable sensation de revenir d’une sorte de road-movie philosophique, d’un voyage intensément poétique » Stéphanie Thonnet (CPlanète)

« Guerre philosophique et sexuelle sur fond de spiritualité, menée jusqu’aux tréfonds de l’enfer par deux monstres sacrés. » Sandra Benedetti (Ciné Live)

« (…) la cinéaste signe ici une oeuvre cohérente, qui semble répondre directement à Portrait de Femme tout en adoptant, formellement, des caractéristiques inverses. Art de la variation et de l’approfondissement (…) » Olivier de Bruyn (Positif)

« (…) nous avions été emportés par la quête d’absolu des héroïnes de Jane Campion. Holy Smoke nous brise net dans notre élan. Une impression permanente d’inaboutissement se dégage, en effet, du film. » Nathalie Piernaz (Chronic’art.com)

« (…) un face-à-face digne de La Mégère apprivoisée entre deux Comédiens qui révèlent toute leur monstruosité (…) Reste notre fascination pour l’intention, l’engagement des acteurs, les déserts australiens (…) Et notre ardente déception. » Jean-Philippe de Tonnac (Le Nouveau Cinéma)

« Holy Smoke est un film virulent, tapageur, bordélique. Parfois fulgurant, parfois exaspérant. Et souvent dans le même mouvement. Jane Campion se hasarde à des approximations risquées (…) » Jean-Claude Loiseau (Télérama)

« (…) le film, parti du métaphysique pour aller au physique, s’en retourne finalement au métaphysique (…) alors ce film (…) révèle soudain un côté “réglons leurs comptes aux hommes” un rien passé d’époque. » Jean-Jacques Bernard (Première)

« Jane Campion (…) semble hésiter à délirer vraiment alors que les moments de déglingue du film sont les meilleurs, et surtout livre un film beaucoup trop monocorde » Pascal Mérigeau (Le Nouvel Observateur)

« On prend un temps plaisir à cette débauche de rythmes et de couleurs, puis on se lasse. Reste le couple d’acteurs : Kate Winslet (…), Harvey Keitel (…). Leur confrontation est formidable. » Françoise Maupin (Le Figaroscope)

« Une oeuvre en lévitation, visuellement superbe. » L.D. (FHM)

« Avec son premier long métrage, Sweetie (1989), la cinéaste avait réussi ce difficile dosage de l’excès qui ici lui échappe, plongeant le film dans l’impasse d’un grotesque sans enjeu. » Jean-Michel Frodon (Le Monde)

« A l’issue de ces deux heures, on est d’autant plus déroutés par tant de stérilité inepte que Jane Campion ne nous a jamais habitués à cela. » Sophie Bonnet (Les Inrockuptibles)

« Campion voudrait cacher son absence de véritable sujet derrière une pointe (une sacrée pointe et bien appuyé même !) de burlesque, pour ne déboucher finalement que sur un brouillon complètement informe. » Yves Le Corre (Fluctuat.net)

Holy Smoke : Extraits

STAN  : Sophie s’est fait stériliser à 23 ans pour se consacrer à son éveil spirituel. À 34 ans, elle a voulu avoir un enfant. Irréversible.
MIRIAM  : Bon, alors comment on la récupère ?
STAN  : Rusez. Il faut l’appâter.
ROBBIE  : Et contacter l’ambassade et la faire rapatrier, non ?
STAN  : Vous n’avez pas le droit. Si elle avait moins de 18 ans, je vous dirais oui tout de suite parce qu’on pourrait faire jouer les conventions internationales. Mais vous n’avez aucun droit sur votre sœur tant qu’elle n’a pas été déclarée irresponsable. Et ça, c’est quasiment impossible. Ce qu’on fait souvent c’est qu’on les enlève. Les sectes ne se gênent pas pour utiliser des méthodes coercitives. On les enlève. Mensonge contre mensonge. Ils se racontent leurs petites histoires, nous, on invente les nôtres. Mais on la récupère. Et c’est là que commence la vraie difficulté. Vous avez capturé le corps de votre fille mais non son esprit.
MIRIAM  : Alors, qu’est-ce qu’il faut faire, Stan ?
STAN  : On engage l’homme actuellement considéré en Amérique comme le numéro un des consultants en déconditionnement. Les lois en la matière l’obligent à être un jour ici et un jour ailleurs, toujours en déplacement.
MIRIAM  : Est-ce que ça peut-être dangereux ?
STAN  : C’est assez délicat. L’esprit humain reste très mystérieux. Pourquoi la plupart des gens croient-ils en Dieu ? Pourquoi la plupart des gens croient-ils être amoureux ? Pourquoi est-ce que je me répète chaque matin « tu deviens obèse, aujourd’hui pas de gâteau ni de beurre ni de pain » et une fois à table, je ne suis plus qu’un ogre.

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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