Kari de Amruta Patil

Kari de Amruta Patil

Titre Français : Kari

Titre Original : Kari

Auteur : Amruta Patil

Date de Sortie : 06 Novembre 2008

Nationalité : Indienne

Genre : Bandes Dessinées & Comics

Nombre de Pages : 128 pages

Éditeur : Au Diable Vauvert

ISBN : 978-2-84626-172-2


Interview(s) :

Interview de Amruta Patil pour Bande Dessinée Info

Kari : Quatrième de Couverture

C’est un jeudi que Ruth et Kari se jettent du toit d’un immeuble. Elles s’en sortiront toutes deux, mais leur tentative de suicide sonnera le glas de leur relation amoureuse. Ce sera le moment pour Kari de prendre un nouveau départ et d’affronter le quotidien de la ville enfumée, étouffante, parfois nauséabonde, mais malgré tout vivante, qu’est Bombay.

Composée de courts chapitres, ce roman graphique d’Amruta Patil narre par petites touches subtiles le quotidien d’une jeune fille décidée à assumer son homosexualité. Le personnage attachant de Kari, en quête d’un sens global à donner à sa vie, est partagé entre la modernité du XXIe siècle et les traditions d’un pays en plein développement.

Le graphisme délicat de l’auteur, qui privilégie ici l’usage du fusain tout en ponctuant son récit de quelques touches colorées, donne à ce livre une indéniable dimension poétique, à mille lieues de l’esbroufe graphique dont usent parfois ses collègues masculins. Pour son premier graphic novel, Amruta Patil livre ici une oeuvre aboutie, qui ravira les amateurs exigeants.

Kari : Avis Personnel

Kari est un roman graphique. Je ne connais pas vraiment le sujet. J’avoue même bien volontiers que je suis totalement ignorante puisque Kari est le premier que je lis. Une chose est certaine, je suis persuadée que j’ai découvert une nouvelle forme de littérature grâce à un « graphic novel » (c’est le terme exact) d’une qualité impressionnante, le premier de l’auteure soit dit en passant. Cela promet pour la suite.

N’étant pas habituée au format et à l’écriture, j’ai lu le bouquin une première fois très lentement. Je lisais et je regardais les images. Je regardais les images un long moment et quand je me perdais dedans je devais relire le texte qui les précédait pour me rappeler ou j’en étais et passer à la page suivante. Du coup arrivée à la fin, c’était un poil clair et embrouillé à la fois alors j’ai recommencé plus vite mais j’ai continué à me perdre dans les dessins.

En conclusion je dois vous avouer qu’elle dessine bien Amruta Patil. Ca va bien au delà du dessin en fait parce qu’il y a des images qui sont de vrais tableaux et d’autres qui ressemblent à des photographies. On passe du noir et blanc à la couleur comme on passe du désespoir au rire. Un monde différent éclot sous vos yeux et vous ne vous lassez pas du coup de crayon et des cadrages. Moi, personnellement, j’ai adoré.

En parallèle, ou plutôt en même temps, puisque les images ne sont rien sans le texte et vice versa, vous avez une histoire. L’histoire de Kari. Une femme au regard dur qui cherche la vérité et le réel sous tout l’artificiel qui l’entoure. Elle vit dans une ville sombre et grise, un endroit désespérant ou personne ne se regarde, personne ne se voit. J’ai beaucoup aimé la manière dont elle découvre des rues qui disparaissent le lendemain, aspirées par cette cité sans cesse en mouvement. En même temps, Kari est un personnage fort et entier qui cherche l’amour et voit la beauté des choses et des êtres sous les masques qu’ils portent.

Je ne regrette pas cette première fois très intéressante parce qu’en plus d’une découverte graphique, j’ai pu me poser des questions sur la sexualité, les conventions sociales et les métropoles dans lesquelles nous vivons.

À découvrir.

Kari : Extraits

« Nous sommes deux êtres bien distincts et non une seule entité. Malgré une opération chirurgicale pratiquée à la va-vite, nous sommes toujours reliées. » (Page 3)

« Certains privilégiés sont sauvés par la Lumière, mais je n’ai pas eu cette chance. J’ai été sauvée par les égouts, par ce fleuve fétide qui déploie ses méandres puants jusqu’aux abords de notre quartier et dont nos bâtiments détournent le regard. J’aurais dû m’abandonner à ses tendres volutes et le laisser me noyer. Au lieu de cela, je me suis hissée hors de ses miasmes pour me refondre dans la mêlée urbaine.
Extirpée du cloaque, je me suis retrouvée sur une décharge. Non seulement cette chute m’a laissée saine et sauve, mais en plus, j’y ai gagné une sorte de combinaison en vinyle comme celle de Trinity dans Matrix. » (Page 8)

Kari - Amruta Patil

 

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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