La cineffabuleuse aventure de deux Magali au festival

BDSM: it’s not what you think (Documentaire. États-Unis. 2008. Couleur. 22′)

BDSM

 Résumé Cineffable.

À travers le témoignage des différents acteurs de la scène « BDSM » (Bondage/Discipline/Sado-Masochism) de San Francisco, ce film décrit et explique avec intelligence les différentes pratiques existantes.

 Avis personnel de Pumpkin.

Ce documentaire se veut être une sorte de « BDSM pour les Nuls ». Son but avoué est de présenter, de clarifier, d’expliquer et surtout de dédramatiser ces pratiques souvent mal perçues parce que méconnues du grand public. On y apprend des choses. Par exemple que le « bondage » consiste à ligoter une personne (consentante je précise), de façon plus ou moins sophistiquée. Que les schémas d’histoires utilisés se déclinent à l’infini, avec quelques incontournables du genre : professeur/élève, prêtre/enfant de chœur (et parfois un sens discutable de la morale apparemment)… Les personnes et couples qui témoignent sont volontairement passe-partout : des Monsieur et Madame tout le monde, qui présentent le SM de façon tout à fait naturelle et décomplexée. Outre le côté douleur, adrénaline, excitation et échange de pouvoir, l’accent est mis sur d’autres éléments fondamentaux entre partenaires : la confiance, le respect, le dépassement des limites mais surtout le dialogue et l’accord mutuel. La démarche est louable, le tout est bien ficelé (si je puis me permettre). Je regrette tout de même une certaine exagération dans l’idéalisation et la vision idyllique qui nous est présentée. Pour un peu, on voudrait nous faire croire que pratiquer le SM n’est pas plus borderline que réaliser des répliques de monuments parisiens en allumettes ou collectionner compulsivement des boîtes de camembert. Les dérives, extrémismes et autres dangers n’étaient pas, selon moi, suffisamment abordés. Cela aurait apporté plus de crédibilité et d’honnêteté à mon sens. Mais comme toujours, la réalité est complexe puisqu’il existe, comme pour l’homosexualité et bien d’autres sujets, autant de sortes de BDSM que de pratiquants…

Le documentaire était suivi d’un débat animé par des personnalités évoluant dans le milieu SM et bien qu’il ait été très intéressant de pouvoir parler avec des interlocuteurs en direct, j’ai ressenti de la frustration car selon moi, les questions abordées sont restées très en surface alors qu’on aurait pu explorer davantage le sujet.

Lundi 2 novembre 2009

12h30 – Elles combattent (Red)

La séance Elles combattent, comme son titre l’indique, nous emmène à la rencontre de femmes qui luttent pour améliorer le sort des femmes. Certaines sont ordinaires, comme vous et moi, d’autres ont un passé qui est tout le contraire, mais elles utilisent toutes leur temps libre pour venir en aide aux autres, pour tenter, avec leurs (petits) moyens de changer le monde à leur échelle.

Amazonas : mujeres indomables (Documentaire. Bolivie. 2009. Couleur. 43′)

Amazonas

 Résumé Cineffable.

Elles viennent du Chili, de Bolivie, du Paraguay et d’Argentine, 5 femmes témoignent des violences qu’elles ont subies à Buenos Aires et des combats qu’elles ont menés pour mettre fin à ce fléau.

Avis personnel de Red.

Amazonas est un documentaire dont on ressent tout de suite le peu de moyens et le côté « fait à la maison avec 3 bouts de ficelle ». On le voit notamment avec ces fleurs qui se dessinent continuellement, encadrent les visages ou ces pétales qui tombent (au bout d’un moment ça devient un peu agaçant d’ailleurs…). On rencontre les membres d’une association qui lutte pour aider et améliorer le sort des femmes. Ces « Amazones » volent à la rescousse de femmes en détresse (la plupart du temps victimes de violence conjugale). Film très émouvant qui montre la solidarité, le respect et le soutien qui lie ces femmes. Ensemble, soudées, elles ont pris conscience de leur force et de la possibilité de faire bouger les choses. Ce qui frappe ici, c’est ce sentiment d’espoir qui nous envahit à la fin du documentaire.

Dishonored (Documentaire. Norvège. 2008. Couleur. 52′)

Dishonored Résumé Cineffable.

Au Pakistan, un conflit entre deux clans peut se solder par le viol d’une femme. Pour “l’honneur”. À la suite d’un jugement rendu par un conseil tribal, ce fut le sort réservé à Mukhtar, violée par quatre hommes en présence d’une centaine de personnes dont son père. “Dishonored” retrace le combat de la jeune femme contre les autorités pakistanaises et les vieilles traditions tribales afin qu’une vraie justice lui soit rendue.

Avis personnel de Red.

Tout commence par une remise de prix dans un lieu prestigieux à New York ; au milieu des paillettes et des robes de soirée, une jeune femme pakistanaise vient timidement rechercher le prix qui consacre son action envers les femmes. On revient alors plusieurs années en arrière : qu’est-ce qui a amené Mukhtar, issue d’une famille ordinaire et violée « pour l’honneur » à ce destin extraordinaire ? On s’attache à cette petite femme qui, dotée d’une force de caractère impressionnante, a décidé de ne pas se laisser faire et de lutter, pour que justice lui soit rendue dans un premier temps, puis dans un second temps pour les autres (elle a fondé une école mixte puis un centre aidant les femmes victimes de violences). Surveillée et très critiquée au Pakistan (elle est considérée comme une menace et aurait sans doute déjà disparu si la médiatisation internationale n’avait pas été là), c’est ici le portrait d’une femme forte qui tente de changer la société à son échelle.

15h00 – Sexualité et plaisir : Projections (Pumpkin)

Tout un programme… C’est marrant, j’ai comme l’impression que le pourcentage de lectrices a grimpé en flèche d’un coup. Je dois certainement me tromper… Une thématique emprunte de sensualité, centrée sur les mystères et la magie du corps féminin qui n’aura jamais fini de nous livrer ses secrets.

Female Ejaculation: Perceptions (Documentaire. Etats-Unis. 2008. Couleur. 13′)

Female Ejaculation

 Résumé Cineffable.

Une enquête sur l’éjaculation féminine ponctuée de récits, personnels, drôles et directs. Un film indispensable sur un sujet trop longtemps tabou et méconnu.

Avis personnel de Pumpkin.

Remercions ce documentaire fascinant qui nous prouve, si besoin était, que les femmes n’ont décidément rien à envier aux hommes. Puisque même en matière d’éjaculation (associée à la gent masculine depuis la nuit des temps) certaines pourraient leur en remontrer. On pourrait croire l’éjaculation féminine apanage des femmes fontaines ou réservée à quelques élues. Détrompez-vous mesdames, il n’en est rien. Un simple test -pour lequel le dessert préféré du singe est requis- vous permet d’ailleurs de mesurer votre potentiel en quelques secondes (envoyez-moi un mail et je vous donnerai l’astuce…). La réalisatrice du documentaire, présente au festival et qui a eu la gentillesse de répondre à nos questions l’affirme haut et fort : « Toutes les femmes en sont capables mais toutes ne sont pas capables de lâcher prise mentalement. »

Passion and Power: the technology of orgasm (Documentaire. États-Unis. 2008. Couleur. 74′)

Passion and Power

Résumé Cineffable.

Le saviez-vous, dans les années 1920, le vibromasseur était clandestin et en 2004, on pouvait être arrêté au Texas pour la vente de vibromasseurs !! L’histoire étonnante du vibromasseur et son rôle dans l’orgasme féminin racontée, avec beaucoup d’humour, par des historiennes pionnières du féminisme, une femme texane et l’artiste New Yorkaise Reno.

Avis personnel de Pumkin.

Un documentaire extrêmement instructif où même celles qui dégainent leur vibro plus vite que leur ombre ne manqueront pas d’apprendre quelque chose. Saviez-vous par exemple que l’invention du vibromasseur datait de 1883 ? Que pendant longtemps, il fut utilisé par les médecins pour soigner ce qu’on appelait à l’époque « l’hystérie » de ces dames. Le but étant de leur provoquer un orgasme autrement appelé « paroxysme hystérique » afin de les guérir de cette maladie. Saviez-vous que cette même hystérie n’a été retirée de la liste des maladies mentales qu’en 1952 ? Édifiant ! Tout comme cette loi beaucoup plus récente au Texas qui vous permet de posséder 5 vibromasseurs seulement. Au sixième, vous risquez le passage par la case prison car on considère qu’il y a intention de vendre… Plus amusant encore, ces réunions Tupperware d’un nouveau genre qui vous permettront d’acheter le dernier gadget à la mode, ou encore cette devise humoristique d’une boutique de vente par correspondance : « We send you our love and good vibrations. » Ça ne s’invente pas !

Complément de Red : J’ai adoré ce reportage, il était visuellement sympa et j’ai appris plein de trucs. Non sans rire vous saviez vous qu’il y avait des pubs pour les vibromasseurs dans les magazines de tricot du 19ème siècle ?! En bonne historienne que je suis j’ai adoré le parallèle fait entre l’histoire du vibromasseur (et au-delà du plaisir féminin) et le mouvement d’émancipation des femmes. C’était vraiment bien trouvé et bien fait.

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