Le Genre Qui Doute

Chris, entre deux

Année de Production : 2011

Réalisation : Julie Carlier

Scénario : Julie Carlier

Avec : Chris Cullus, Charlotte Ledent

Nationalité : Française

Genre : Documentaire

Durée : 18 : 00 minutes

Titre Original : Le Genre Qui Doute

Le Genre Qui Doute : Résumé

Certaines personnes ne se définissent ni comme femme ni comme homme et refusent d’entrer dans des cases. La réalisatrice est partie à la rencontre de certaines d’entre elles.

Certaines personnes ne se définissent ni comme femme ni comme homme et refusent d'entrer dans des cases. La réalisatrice est partie à la rencontre de certaines d'entre elles.

L'avis d'Univers-L

Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité

Résumé : La question des cases homme et femme...

Note des lectrices : Soyez la première !
66

Julie Carlier nous dresse le portrait de Chris, transgenre belge, qui ne se reconnaît pas dans la binarité homme/femme. Néanmoins, instinctivement, l’emploi du masculin est utilisé dans son discours.

Le début de ce témoignage intimiste nous montre une transformation physique : Chris, devant une glace, se colle des poils sur le visage pour obtenir un semblant de barbe. Pour lui, le poil est l’apanage des hommes, et le doute n’est donc plus permis lorsqu’il les porte. Tout en appréciant de pouvoir les mettre et les enlever à sa guise.

Très vite, cet exercice de grime conduit Chris à nous parler de son expérience de clown. Pour lui, ce déguisement est une libération : une fois en tenue, son genre ne compte plus, et personne ne se préoccupe de savoir s’il est un homme ou une femme.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit : le poids du regard des autres. Même après s’être fait enlever les seins, Chris est toujours identifié comme une femme lorsqu’il est dans un lieu public. Cette transformation-ci n’aurait donc rien changé, en ce qui concerne les autres en tout cas. Pour lui, par contre, c’était une libération. Une renaissance même, semble-t-il.

Son rêve ? Être enfin identifié en tant qu’homme par la société. Et pourtant, il ne se considère pas vraiment comme tel. Cette absence de phallus le perturbe au plus haut point, le frustre, lui donne un sentiment de manque. Comme s’il n’était pas complet.

C’est très étrange de se pencher sur cette question du genre à travers un témoigne si intime. On comprend que la personne transgenre, elle-même, ne sait trop où se situer. Et force est donc de constater que l’usage de ces deux cases, H/F, ne correspond pas à la réalité. Ne reste qu’à espérer, pour Chris et toutes les personnes dans son cas, que cette binarité disparaîtra rapidement de nos formulaires.

Le Genre Qui Doute : Critiques Presse et Récompenses

Sélection Officielle au Festival de Cineffable 2012.

Le Genre Qui Doute : Extraits

CHRIS : Au niveau du corps, je ne me sens pas vraiment une femme. Maintenant, de là à dire que je me sens un homme…je ne sais pas ce qu’est un homme !

CHRIS : Je pense que ça m’a vraiment libéré le jour où une personne m’a dit « Je te vois comme un homme », parce qu’alors, du coup, je me suis dit « Je peux vivre ». C’est un peu comme si elle m’avait donné la vie.

CHRIS : Moi j’peux pas me sentir belle, malheureusement. Parfois, ça peut m’aider de me sentir parfois beau, ou que quelqu’un me trouve beau…jamais personne ne me dit que je suis belle. De toute façon, ça ne va pas aller, puis je ne sais pas, on ne me le dit pas de toute façon.

CHRIS : On est marginal, et marginal ça veut dire différent des autres. Mais, parfois, même souvent, c’est pesant. On a envie d’avoir des groupes d’appartenance, d’appartenir à des choses…si je me mets dans cette case, ce sera vraiment en connaissance de cause, de ce que c’est que ces deux cases, et que c’est seulement le jeu des apparences. Qu’est-ce que c’est un homme, qu’est-ce que c’est une femme ? C’est ce qu’on en voit !

CHRIS : Quand on est trans, on rêve tous d’être complet…mais personne n’est complet.

A propos de Audrey Vilf

Chroniqueuse Occasionnelle & Animatrice de la communauté Univers-L - a.k.a. "Pam"

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