Les Amants du Spoutnik d’Haruki Murakami

Les Amants du Spoutnik

Titre Français : Les amants du Spoutnik

Titre Original : Supûtoniku no koibito

Auteur : Haruki Murakami

Date de Sortie : 1999

Nationalité : Japonaise

Genre : Science-Fiction & Fantastique

Nombre de Pages : 272 pages

Éditeur : Belfond

ISBN : 9782264039323

Les amants du Spoutnik : Quatrième de Couverture

K. est amoureux de Sumire, mais celle-ci n’a que deux passions : la littérature et Miu, une mystérieuse femme mariée. Au sein de ce triangle amoureux, chaque amant est un satellite autonome et triste, et gravite sur l’orbite de la solitude. Jusqu’au jour où Sumire disparaît… Les Amants du Spoutnik bascule alors dans une atmosphère proprement fantastique où l’extrême concision de Murakami cisèle, de façon toujours plus profonde, le mystère insondable de l’amour.

Les amants du Spoutnik : Avis Personnel

Après avoir commenté le premier tome de la trilogie 1Q84 de Murakami, une de nos fidèles lectrices m’a contactée pour me conseiller la lecture des Amants du Spoutnik. Je la remercie beaucoup pour ce partage car je viens de dévorer ce livre avec lequel j’ai voyagé et passé un super moment.

Comme toujours l’écriture de Murakami est poétique, désarçonnante, unique, en un mot superbe. Personnellement, à chaque fois, et sans que je puisse vraiment l’expliquer, ça touche une corde sensible chez moi. Parfois je ne comprends pas tout, mais ce n’est pas grave, j’aime les images choisies et la musicalité du texte. J’apprécie les longueurs de temps en temps présentes. Je crois que Murakami est un génie littéraire et que même les flottements dans ses lignes sont placés volontairement, comme ces balades que l’ont fait parfois sans aller nulle part. Ça fait partie du charme.

Sumire se plaint de ne jamais tomber amoureuse, ni de ressentir d’attirance pour quiconque. Jusqu’au jour où elle fait la rencontre de Miu. Elle devient vite éperdue d’amour pour cette femme superbe et raffinée. Toutes deux vont nouer une relation spéciale. La suite, je ne vous la dis pas. Sumire ne s’émeut pas de se découvrir amoureuse d’une femme. L’idée de son lesbianisme ne lui avait jamais traversé l’esprit mais elle s’en acquitte très bien, sans colère ni tristesse. Les choses sont juste ainsi, c’est aussi simple que ça. Paradoxalement, on n’aura pas beaucoup de scènes lesbiennes même si on peut dire que tout le roman tourne autour de cette question (dans la mesure où – comme l’explique la citation des premières lignes du livre recopiées ci-après – l’amour de Sumire pour Miu est le déclencheur de l’histoire, son moteur et sa conclusion).

Ce roman est donc tout sauf un roman à l’eau de rose. Le genre est plutôt à classer dans la catégorie du fantastique car l’histoire s’inscrit dans un contexte bien réel, à la fin des années 90, mais prend un tournant pour le moins déroutant, voire impossible. L’ambiance est surréaliste, les héros ont des personnalités si originales qu’on se demande s’il pourrait exister des êtres humains comme eux, et le dernier tiers du livre est sorti de toute réalité.

Du fantastique à l’état pur, comme il est rare d’en trouver aujourd’hui. Ne serait-ce que pour vivre une expérience littéraire déroutante, je vous conseille vivement de tenter le coup: vous n’aurez rien à perdre (à part du temps) et tout à y gagner !

Les amants du Spoutnik : Extraits

« Au printemps de sa vingt-deuxième année, Sumire tomba amoureuse pour la première fois de sa vie. Cet amour aussi dévastateur qu’une tornade dans une vaste plaine ravagea tout sur son passage, lançant des choses dans les airs, les réduisant en menus morceaux, les écrabouillant sans ménagement. Avec une violence qui ne connaissait pas un instant de relâchement, la tornade souffla sur les océans, réduisit sans pitié le site d’Angkor Vat à néant, incendia la jungle indienne et les malheureux tigres qui y vivaient encore, se mua au-dessus des déserts de Perse en une tempête de sable qui engloutit toute une ville fortifiée au charme exotique. L’objet de cet amour absolument mémorable était marié, avait dix-sept ans de plus que Sumire et, surtout, était une femme. C’est de là que partit toute cette histoire, et de là aussi qu’elle s’acheva (ou presque). » (page 9)

A propos de Edwine Morin

Relectrice et Chroniqueuse Occasionnelle. Passionnée par les séries télévisées, elle en dévore depuis des années dans tous les thèmes possibles et ses préférences sont si hétéroclites qu'il est difficile d’en trouver les limites. Romantique dans l’âme, elle a succombé au charme d’I Can’t Think Straight et de Loving Annabelle tout en étant fan du travail de Quentin Tarantino.

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