Michèle Causse

Michèle Causse

Biographie

Michèle Causse est une écrivaine, poétesse et traductrice française née le 29 juillet 1936 à Martel, dans le Lot et décédée le 29 juillet 2010 à Zurich, en Suisse.

Sitôt le lycée terminé, elle décide de monter dans la capitale pour poursuivre des études supérieures dans le domaine des lettres, de l’anglais et de l’italien. Elle fréquente ainsi la Sorbonne et en ressort avec un diplôme de traductrice en poche. Fraîchement diplômée, elle part pour la Tunisie et y enseigne pendant quelques mois avant de s’installer à Rome.

L’Italie est une étape importante pour elle, non seulement parce qu’elle y reste pendant une dizaine d’années, mais aussi car elle y développe pleinement ses qualités d’écriture, tout en continuant d’étudier (elle s’intéresse notamment beaucoup à la langue chinoise).

Au milieu des années 1970, elle revient en France et y publie son premier ouvrage en 1975, L’Encontre. Elle fréquente à cette époque la célèbre romancière radicale féministe Monique Wittig, qui l’oriente et l’accompagne dans ses premiers pas d’auteure. Quelques années plus tard, elle a de nouveau envie de voyager et choisit de s’installer en Martinique. Elle y reste huit ans et n’y reste pas inactive ; elle y écrit beaucoup et publie plusieurs ouvrages. Le ministère des droits des femmes va même lui confier l’élaboration d’une étude sur la stratification ethno-sociale des femmes martiniquaises.

Mais Michèle Causse aime bouger et découvrir de nouvelles cultures, elle décide ainsi d’aller aux États-Unis. Elle s’installe notamment pendant une brève période dans la bouillonnante ville de New York ; c’est là qu’elle rencontre de grandes figures du féminisme et/ou de la littérature féministe, telles que Djuna Barnes (romancière), Kate Millett (écrivaine activiste), Joan Nestle (fondatrice des Lesbian Herstory Archives), Jill Johnston (auteure féministe qui a mené dans les années 70 un mouvement séparatiste lesbien) ou encore Catherine Stimpson (intellectuelle féministe).

Mais elle quitte rapidement la City pour le soleil de la Floride, où elle intègre la communauté non violente de Barbara Deming. Très en vogue à la fin des années 70 et dans les années 80, ce type de communauté prônait le partage et la liberté de parole notamment. C’est là que vont se développer les pensées de plusieurs grandes activistes féministes et lesbiennes de l’époque.

Mais elle se lasse vite de cette ambiance bohème et brouillonne et s’installe finalement au Canada, où elle reste de nombreuses années. Ce n’est que vers la fin du siècle qu’elle revient s’installer en France.

Au fil des ans, outre ses très nombreuses traductions, Michèle Causse a constitué une œuvre importante et féministe. Elle s’y interroge sur de nombreux sujets et notamment sur le langage qui l’intéresse particulièrement. Elle est absolument fascinée par la parole et par les mots (et leur pouvoir). Pour elle la langue est en effet fondamentalement inéquitable et « masculine », servant l’intérêt de l’homme avant tout, c’est ce qu’elle appelle « l’androlecte ». Elle aime jouer avec les mots, en inventer ou les adapter pour les féminiser et en faire un outil d’égalité. En bref, elle souhaite « faire advenir la langue qui point n’est née ».

À la fin de l’été 2010,  elle décide de « dé/naître » selon ses propres mots, c’est-à-dire qu’elle se suicide, assistée par l’association suisse Dignitas.

Histoire d'un Coming-Out

On ne sait pas très bien à quel moment Michèle Causse a pris conscience de son homosexualité. Ce qui est certain, c’est que depuis ses études, elle n’a jamais caché son orientation sexuelle, en faisant même un élément-clef, à la fois de son œuvre et de sa culture personnelle.

Au travers de ses livres, elle tente de théoriser ses idées féministes et de les allier avec son amour des mots.

Elle a également fréquenté bon nombre de lesbiennes célèbres, et notamment de célèbres écrivaines et des activistes.

Bibliographie

Dé/figures de soi (pas encore publié)
Concept d’amour né de l’écriture de ( ) (2006)
Contre le sexage (2000)
Duelle (1996)
Quelle lesbienne êtes-vous ? (1996)
Voyages de la Grande Naine en Androssie (1993)
L’Iguane (1991)
L’Interloquée (1991)
À quelle heure est la levée dans le désert ? (1989)
(          )  (se prononce « Parenthèses ») (1987)
Lettres à Omphale (1983)
Berthe ou Un demi-siècle auprès de l’Amazone (1980)
Lesbiana (1980)
L’Intruse (1980)
Écrits Voix d’Italie (1977)
Petite réflexion sur Bartleby (1976)
L’Encontre (1975)

Michele Causse

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