Lauren Lappin

Lauren Lappin

Biographie

Lauren Lappin est une joueuse américaine de softball née le 26 juin 1984 à Anaheim, en Californie. C’est dans cet État qu’elle grandit, au sein d’une famille aimante et unie où le sport occupe une place importante. Son père s’implique en effet fortement pour permettre aux élèves dans les écoles d’avoir accès au sport, et en particulier au baseball et au football américain. La jeune Lauren joue donc beaucoup avec son père, son frère et sa sœur. La famille déménage également à de nombreuses reprises quand elle est adolescente, ce qui lui donne le goût du voyage.

Les parents de Lauren l’inscrivent très tôt dans des clubs sportifs et la petite fille jette très vite son dévolu sur le softball, auquel elle voue une véritable passion. Elle est rapidement repérée par des professionnels, si bien qu’en 2002, après avoir terminé le lycée, elle intègre immédiatement l’Université californienne de Stanford, où elle suit un cursus sport/études. Elle y devient vite un élément indispensable de l’équipe universitaire de softball.

En parallèle, on lui donne sa chance dès 2003 en équipe nationale. Certes, elle joue plutôt rarement au début, et le plus souvent en tant que remplaçante, mais l’expérience est formatrice. En 2004, elle est d’ailleurs de la sélection qui se déplace à Athènes pour les Jeux Olympiques. L’équipe américaine monte d’ailleurs cette année-là sur la plus haute marche du podium.

Elle termine ses études en 2006 et quitte Stanford, son diplôme d’American Studies en poche (c’est une discipline transversale qui balaye des sujets aussi diversifiés que l’économie, la sociologie, l’histoire, la littérature, etc., afin d’étudier la population américaine et sa culture ; en bref, afin d’appréhender la société des États-Unis.). Lauren décide alors d’intégrer le circuit professionnel.

Très appréciée dans le monde du softball, la jeune femme peut occuper à peu près tous les postes, si bien qu’elle devient rapidement un membre primordial et incontesté de l’équipe nationale (elle ne la quitte plus à partir de 2007). En 2008, pour les Jeux Olympiques de Pékin, elle est cette fois-ci titulaire et l’équipe remporte la médaille d’argent. Deux ans plus tard, c’est le titre de Championnes du monde qu’elle décroche avec ses partenaires.

À partir de 2009 et jusqu’à la fin de l’année scolaire 2010/2011, Lauren occupe un poste d’entraîneuse assistante pour l’équipe universitaire de Northwestern, université située non loin de Chicago. C’est là non seulement un moyen pour elle de diversifier ses activités, mais surtout de préparer sa future retraite sportive, elle y accumule une expérience certaine qui lui permettra de devenir entraîneuse.

Aujourd’hui, Lauren Lappin évolue toujours dans le circuit du softball professionnel et joue au sein de l’équipe des USSSA Pride, à Kissimmee, en Floride (également connue sous le nom de Washington Glory).

Histoire d'un Coming-Out

Lauren Lappin prend conscience relativement jeune de ses préférences sexuelles. Pourtant elle évolue dans un contexte pas forcément facile pour les homosexuels, si bien qu’elle met plusieurs années à révéler le fait qu’elle est lesbienne. La Californie du Sud, à l’inverse de la côte et des grandes villes ouvertes d’esprit, est pour une grande partie conservatrice et il en va de même pour le monde du softball où les réflexions négatives envers les gays sont monnaie courante. C’est ce qu’a expliqué Lauren Lappin au site sportif ESPN.com en octobre 2010 : « Les gens en parlaient toujours [du fait d’être homosexuel] d’une manière assez négative, je dirais. […] Je n’ai jamais vraiment entendu beaucoup de parents en parler, mais avec mes coéquipières, il y avait des commentaires, et je pense que cela a contribué à retarder le moment où j’ai accepté ma sexualité et où j’ai pu en parler librement. Entendre parler les gens négativement des gays et des lesbiennes était plutôt habituel dans toutes les équipes de lycée et même d’université. […] Avec du recul, je crois que cela venait plus ou moins de l’idée reçue que toutes les joueuses de softball sont lesbiennes. Je pense que pas mal de personnes ressentaient de ce fait le besoin de justifier leur sexualité ou de s’assurer de celle des autres. »

C’est alors qu’elle est étudiante qu’elle révèle son homosexualité à sa famille et à ses amis (elle le dira d’ailleurs à son père un an après l’avoir annoncé aux autres, ne parvenant pas à lui en parler plus tôt, malgré la bonne relation qu’ils entretiennent). Si ce coming out se déroule bien, elle reste pourtant dans le placard publiquement.

Ce n’est que deux ans après avoir terminé ses études que Lauren Lappin décide d’en sortir. Elle a raconté les circonstances de ce coming out en juin 2011 à l’organisation AWSM (The Association for Women in Sports Media), qui a rassemblé les témoignages de quelques autres sportives avec le sien. « C’est lors des Jeux Olympiques de 2008, que j’ai décidé de faire publiquement mon coming out et c’est la première fois que j’avais une conversation à ce sujet avec un de mes entraîneurs ; je veux dire, toute mon équipe savait, ma famille aussi, c’était une étape importante pour moi. C’est quelque chose que j’ai vraiment eu besoin de faire, d’utiliser cette estrade pour vraiment partager mon [histoire] et aider d’autres personnes. »

Aujourd’hui, quand on lui demande de parler de l’homosexualité dans le sport et du fait d’être ouvertement out au niveau professionnel, Lauren Lappin porte un regard critique sur le sujet, comme dans cette interview accordée début octobre 2010 à ESPN.com : « Je dirais que c’est mieux que ce que cela a été dans le passé, et je pense que nous sommes assurément en évolution. Mais je ne pense pas que ce soit facile à vivre à 100 %. Par « facile à vivre », je pense à ces étudiants/athlètes qui peuvent en parler avec leurs coéquipiers ou ne pas avoir de secret vis-à-vis de ce qu’ils sont avec leurs coéquipiers. Je pense à ces entraîneurs qui ont une relation et qui peuvent emmener leur conjoint à des événements de leur travail. Je pense que dans une toute petite partie du pays, cela est accepté et facile à vivre. Mais je pense que le plus souvent, c’est toujours quelque chose d’assez difficile à vivre, ou quelque chose dont on ne parle pas, ou qu’on se contente de cacher. »

À l’AWSM, elle a aussi raconté que tandis que ses coéquipières plus âgées – dont plusieurs sont lesbiennes – ont en 2008 parfois tenté de la dissuader de faire son coming out, à l’inverse, les autres joueuses de son âge – le plus souvent hétérosexuelles – l’ont encouragée à le faire. L’occasion pour elle de parler encore une fois de la manière dont est perçue l’homosexualité dans le sport aujourd’hui : « Donc je pense que ce stigmate est encore présent dans cette ancienne génération, et comme Pat et Mechelle l’ont dit [Pat Griffin et Mechelle Voepel, qui ont aussi participé à la discussion de l’AWSM], le mot « lesbienne » a pour elles différents niveaux qu’il n’a pas pour moi. Et je sais que même cinq, six, ou sept ans de différence constitue un énorme fossé entre leur approche et la mienne. Je ne dis pas que je n’ai pas eu peur quand je suis sortie du placard et je ne dis pas que je n’ai pas hésité, mais je pense que ma génération a grandi en voyant des homosexuels à qui on accordait une autre place et dont on parlait quotidiennement d’une manière différente dans les médias à la différence des femmes qui sont aujourd’hui trentenaires. »

Palmarès

2010 : Médaille d’or aux Championnats du monde
2008 : Médaille d’argent aux Jeux Olympiques
2007 : Médaille d’or aux Championnats panaméricain
2007 : World Cup Champion
2004 : Médaille d’or aux Jeux Olympiques

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