Si Peu d’Endroits Confortables de Fanny Salmeron

Si peu d'endroits confortables de Fanny Salmeron

Titre Français : Si peu d’endroits confortables

Titre Original : Si peu d’endroits confortables

Auteur : Fanny Salmeron

Date de Sortie : 2010

Nationalité : Française

Genre : Roman Contemporain

Nombre de Pages : 158 pages

Éditeur : Stéphane Million Editeur

ISBN : Stéphane Million Editeur

Si peu d’endroits confortables : Quatrième de Couverture

Si Peu d’Endroits Confortables est un roman de Fanny Salmeron sorti en 2010.

Il y a Hannah, qui erre dans Paris en écrivant à la fille qu’elle aime et qui est partie. Il y a Joss, garçon étrange aux cheveux bleus, débarqué dans cette ville inconnue pour oublier son passé. Et puis un jour ils se rencontrent. « Je ne sais pas si deux solitudes s’annulent, je ne sais pas si elles se consolent. Je ne sais pas si au contraire elles ne forment pas un vide encore plus grand. » Une histoire d’amour où l’amour n’est pas toujours un endroit confortable.

Si peu d’endroits confortables : Avis Personnel

Si peu d’endroits confortables a été pour moi une très très bonne surprise. Je ne connaissais pas du tout ce roman publié il y a pourtant plusieurs années déjà, pas plus que je ne connaissais son auteur. Eh bien je ne suis pas près de les oublier désormais !

Si peu d’endroits confortables est un roman bouleversant, et force est de constater qu’il laisse une empreinte en soi après lecture. La route de l’héroïne, éperdument amoureuse de la femme qui a partagé sa vie pendant plusieurs années avant de la délaisser pour un homme, croise celle d’un jeune homme fraîchement débarqué en France, pour qui Paris symbolise tous les espoirs et tous les possibles, mais qui se trouve bien vite confronté à l’écrasante réalité de la capitale.

Histoires de désillusions, de vaines attentes, d’espoirs déçus mais toujours vivaces, d’errances dans les rues de Paris, d’amitié et d’amour… Il y a tout cela – et plus – dans ce bref récit dont la lecture est aussi touchante qu’agréable, tant la plume de l’auteur parvient à trouver les mots exacts pour se placer au plus près de l’intime de ses personnages. Écriture “facile” reprocheront sans doute certains… Mais réussir à obtenir une justesse de ton est un exercice plus difficile qu’il n’y parait et Fanny Salmeron remporte le défi brillamment, c’est tout ce qui importe.

Autre petit détail : l’héroïne est une jeune fille dont toute l’existence, sur la période de sa vie que décrit le roman, est mue par son amour pour une autre femme. Pourtant, jamais le terme d’homosexualité n’est employé, et jamais une situation typique de celles que peuvent parfois vivre les homosexuel-le-s (discrimination, marginalisation, fréquentation du milieu…) n’est mise en scène. Pour une fois, j’ai trouvé reposant que le lesbianisme du personnage central ne soit pas le fil conducteur du récit. C’est l’amour qui la guide, point. Que ce soit une femme qui soit l’objet de cet amour est clairement établi, mais pas outrageusement exploité. De même, j’ai craint un instant que l’héroïne ravagée par son chagrin d’amour ne se jette désespérément dans les bras du gentil garçon qui passait par là : quitte à vous enlever un millième de suspens, je peux vous dire tout de suite que ce n’est pas le cas. On n’aura pas droit ici à une énième histoire de lesbienne convertie parce que les-femmes-sont-trop-cruelles, et heureusement. Ne pas tomber dans l’écueil de la facilité d’intrigue fait aussi partie de la qualité du roman.

Quoi qu’il en soit, il y a de fortes chances que vous retrouviez un peu de vous ou de votre vécu dans ce livre…

Pour moi, c’est un vrai coup de cœur et je risque fortement de l’offrir à pas mal de monde autour de moi à l’avenir !

À découvrir absolument.

Si peu d’endroits confortables : Extraits

« Je suis venu me fabriquer une mémoire neuve. Propre. Tolérable.

J’ai pensé à Paris à cause de sa démesure. Je voyais Paris comme ma toute nouvelle inspiration.

Je voyais Paris comme une vierge sublime, attendant que je la prenne de force.

Je voyais Paris comme un projecteur, un tapis rouge, un tremplin un nouveau départ, tous ces clichés qu’enfante l’espoir.

Mais en sortant de l’avion, j’ai été surpris de voir que Paris est sombre, Paris est brouillon, Paris est bruyante. […]

Paris est minuscule et sa moquette est trouée.

Paris est non-fumeur et ça fait chier.

Les fenêtres de Paris ferment mal.

Il fait froid dans les draps de Paris.

Paris déborde de solitude.

Je suis un étranger. »

« Tu comprends, j’ai besoin d’un autre nous. De quelque chose de plus doux. De plus simple. Sans les complications du corps. Sans la sueur et sans la faim, sans toutes ces choses épuisantes. Juste les jolies lumières de l’amour élémentaire. Je n’ai plus envie d’être amoureuse. De toute façon tu prends toute la place. Je veux juste aimer simplement. Sans plus jamais mêler le ventre à ça. »

« Je n’aurais jamais dû lui donner ton prénom en cadeau.

Il en a fait n’importe quoi.

Il l’a épelé d’une drôle de façon, qui n’avait rien à voir avec la perfection qui s’en dégage d’habitude quand on le prononce normalement.

Quand ton prénom roule sur la langue, c’est pour venir couronner les lèvres, et quand ton prénom s’échappe, c’est dans un soupir majestueux. Ton prénom seul est une déclaration.

Dans sa bouche, non. C’est un assassinat. Il l’a massacré comme ça plusieurs fois, et puis très fort pour que tu te retournes.

Dans le regard que tu lui as fait, j’ai compris que tout était foutu. »

A propos de Julia Clieuterpe

Chroniqueuse occasionnelle

Répondre