Interview de Renée Olbert et Rose Rowe, les créatrices de la Websérie

Interview liée à la websérie Seeking Simone

Interview de Renée Olbert et Rose Rowe, les créatrices de la Websérie

Interview accordée à Reese Breen le 10 Août 2011 pour le site Shewired.com

Si vous n’êtes pas déjà accro à l’hilarante websérie Seeking Simone, alors, dès que vous aurez fini de lire cette interview, il faut vous précipiter pour regarder les déboires comico-sentimentaux fictifs de Simone Selkin sur le net.

Simone, incarnée par la désopilante Renee Olbert, est une adorable lesbienne en quête d’amour se frottant périodiquement à tous les spécimens de lesbiennes dingues que la formidable ville de Toronto a à offrir. La saison 2 vient juste de démarrer, avec son lot de nouvelles filles et de fous rires. Ainsi, vous ne pouvez pas vous empêcher de vous réjouir de votre propre vie amoureuse, parce qu’aussi nulle qu’elle soit… Eh bien, vous serez juste reconnaissante de ne pas être à la place de Simone.

SheWired s’est entretenu avec la star et la créatrice de la série, Renee Olbert et Rose Rowe, pour voir si nous pouvions dénicher quelques indiscrétions venant de l’intérieur pour savoir dans quel genre d’éblouissant pétrin Simone irait se mettre cette saison… Et si elle allait enfin trouver la femme idéale ?

La diffusion de la saison 2 vient de débuter. Pouvez-vous nous dire ce qui attend notre Torontoise préférée adepte des sites de rencontres entre filles?

RENEE OLBERT : Eh bien, j’adorerais vous dire que nous allons voir une Simone plus calme et plus sage cette saison… Mais en quoi est-ce que ce serait drôle ?! Je pense que la beauté de ce personnage et de cette saison, c’est que Simone continue d’y aller franco, sans filet. Elle est vraiment intrépide, de ce point de vue, et je pense qu’on la voit encore et encore se relever et aller de l’avant malgré quelques revers assez cuisants. Ceci étant dit, notre Simone va passer à l’action cette année. Et quand je dis “action”… Eh bien, je pense que vous comprenez ce que je veux dire. Mais au cas où ça ne serait pas assez clair, je sous-entendais ACTION !

Chaque épisode suit-il strictement le script ou autorisez-vous l’improvisation ?

ROSE ROWE : Au départ, les épisodes ont un script – et j’ADORERAIS dire que chaque moment marquant de Seeking Simone est uniquement dû à mon écriture de génie, mais ce n’est pas le cas. Quand vous disposez d’une star hilarante, de guest stars, d’une réalisatrice, et d’une équipe technique toutes hilarantes…  Parfois, ce que j’ai écrit paraît bien fade comparé aux plus-values ajoutées sur le fil par les actrices, ou d’une idée brillante de notre réalisatrice. En fin de compte, le script nous offre une bonne feuille de route de l’épisode, mais nous laissons assurément de la marge pour des détours non prévus – comme le passage sexy de l’épisode 2.2 où Simone n’arrive pas à enlever sa veste à Sylvia, ou le coup de fil largement improvisé à l’agent de Simone, dans l’épisode 1.4, où elle laisse échapper : « Je suis une brouteuse de minous. »

Je ressens toujours un petit frisson quand je visionne le montage final et que je découvre que toutes les répliques ont survécu telles qu’elles avaient été écrites.

Nous avons vu Simone descendre une bouteille de vodka bon marché, et clairement, elle a l’air d’avoir un penchant pour le vin… Simone aurait-elle un problème avec l’alcool ?

RENEE OLBERT : [Rires] Eh bien, je pense que Simone aurait plutôt un problème de modération. Nous, l’équipe de Seeking Simone, ne préconisons certainement pas les paradis artificiels de l’alcool comme un moyen de régler les problèmes… Mais, dans le même temps, je pense que beaucoup d’entre nous se reconnaîtront dans le fait de s’envoyer quelques boissons bien frappées de trop quand les temps sont durs. On pourrait croire que Simone aurait retenu la leçon après l’épisode 1.2, mais hélas, notre intrépide héroïne n’apprend visiblement PAS vite. Du point de vue d’un acteur, rares sont les choses aussi drôles que de jouer quelqu’un de saoul. Donc secrètement, je saisis toujours volontiers l’occasion de picoler.

Question sur le passé : Le fait que les lesbiennes aient tendance à rester amies avec leurs ex n’est pas un secret. Audrey et Simone ont-elles déjà été plus “proches” ?

ROSE ROWE : Simone et Audrey ont été meilleures amies et, chose étonnante, des colocataires totalement platoniques pendant plusieurs années. Mais il y a eu cette nuit de beuverie après une incroyable fête en 2002 où toutes deux étaient fraîchement célibataires et où les choses ont un peu dérapé. Mais on ne parle jamais de ça, surtout pas à la femme d’Audrey, Andrea, parce que là, ça deviendrait CARRÉMENT embarrassant. Vous voyez le genre ?

Apercevrons-nous un jour la femme d’Audrey ou restera-t-elle un personnage mystère, comme Maris dans Frasier ?

RENEE OLBERT : Oh, Maris… Certainement l’un des meilleurs gags sur le long terme de l’histoire des sitcoms. Bien sûr, je ne veux rien dévoiler, mais je vous recommande de rester en alerte. On est rusées et on a peut-être quelques atouts cachés dans nos manches…

L’épisode final de la saison 2 s’intitule “Leslie”. Est-ce que cette Leslie pourrait s’avérer une bonne candidate en amour pour la pauvre Simone ? Allez, crachez le morceau !

RENEE OLBERT : Ah HA! Je vois que vous nous avez donné un faux sentiment de sécurité avant de sortir l’artillerie lourde ! Eh bien, nous ne divulguerons rien ! Nous admettons volontiers que nous l’avons cherché en choisissant un titre d’épisode aussi évocateur, mais pour autant, aucun indice. J’invoque le 5ème amendement ! Pour autant que je sache, dans cet épisode, Simone pourrait s’acheter un chat. Un chat nommé Leslie.

Ok, dites-le moi maintenant pour que j’aie le temps de m’y préparer – le dernier épisode de la saison 2 se terminera-t-il sur un cliffhanger ? Nous savons toutes que vous, les créatrices de Seeking Simone, vous aimez nous laisser sur notre faim. C’est tellement diabolique…

ROSE ROWE : Ouais, je ne vais pas vous mentir – c’est un cliffhanger assez énorme. Du genre, Simone tombant d’une falaise en vespa. Arrêt sur image… Vous allez en mourir !

Intégrez-vous des éléments de vos propres rencards cauchemardesques dans le script ?

RENEE OLBERT : J’ai vraiment le sentiment que nous avons exploité les côtés les plus minables de nos vies sentimentales dans la série – Par exemple, dans la saison 1, Rebecca, l’ex de Simone, était un réjouissant amalgame de toutes les femmes qui nous ont fait du mal au fil des années. Quant à la saison 2, l’épisode Bettina s’inspire largement de ma propre expérience de harceleuse (c’est moi qui était la victime, que les choses soient claires…)

ROSE ROWE : Ma façon de procéder habituelle – dans la vie comme dans mon travail – c’est d’améliorer la réalité. Donc souvent, je pars du récit d’un rencard – vécu par Renee, moi ou quelqu’un d’autre – et ensuite, je vais l’embellir jusqu’à ce qu’il soit méconnaissable. Histoire que la personne qui me l’a raconté ne puisse pas nous poursuivre : du grand art !

Seeking Simone est maintenant sous-titré en portugais, français, espagnol et italien. Quand les Russes et les Cantonais auront-ils leur part du gâteau ?

ROSE ROWE : Ah oui !  La “Méthode Assimil®” de Simone, comme on l’appelle a été pour nous sans conteste l’une des choses les plus cools qui soit sortie de ce projet. On a été si fantastiquement chanceuses avec nos équipes de traductrices – ça a vraiment été un honneur qu’elles prennent le temps de nous créer des sous-titres en espagnol, français, portugais, polonais et italien (en allemand aussi pour la saison 1 – pour la saison 2, on y travaille !) Comment savez-vous que des personnes aiment vraiment votre série ? Quand elles sont prêtes à consacrer des heures de leurs vies bien remplies pour traduire et sous-titrer afin de pouvoir partager ça avec leurs amis non anglophones.

Quant aux Russes et aux Cantonais – on ADORERAIT avoir ces sous-titrages ! Dès que de gentilles volontaires parlant russe ou cantonais se proposeront de traduire, nous mettrons ça en place. Aucune pression sur les lesbiennes parlant russe ou cantonais… (!)

Internet est une source immense pour accéder à des contenus LGBT absents de la télévision. Mais emmèneriez-vous Simone sur une chaîne comme here !, ou oseriez-vous rêver d’une chaîne TV généraliste ?

RENEE OLBERT : Oh, non seulement on ose rêver, mais en plus on voit grand ! On adore internet et le foyer que notre programme a trouvé sur le web. Néanmoins, on a toujours cru en notre série et en sa capacité à passer d’une websérie à une comédie format 30 minutes. On a complètement pensé à proposer notre série aux chaînes TV alentours et on est actuellement en train de mettre au point un pitch.

Travaillez-vous chacune sur d’autres projets actuellement ? Une saison 3 ?

RENEE OLBERT : Tout comme Rosemary, terminer le reste de la saison 2 n’est pas seulement ma plus grande passion, c’est aussi ma priorité absolue. En termes de créativité, ça a été l’expérience la plus gratifiante de ma vie et je suis vraiment fière de ce que nous avons été capables d’accomplir. Je suis désolée de devoir vous annoncer que mes autres projets professionnels les plus récents ne peuvent être vus qu’ici, au Canada. Mais à la minute où nos amis américains y auront accès, je vous le ferai savoir !

ROSE ROWE : Seeking Simone est la seule et unique websérie dans mon cœur, donc diffuser le reste de la saison 2 est tout en haut de ma liste de priorités. Mes autres projets ces derniers temps se font hors caméra et en costumes. Mon ouvrage faussement académique “Anne, de la maison aux pignons verts(*), m’a rendue lesbienne : Anne et Diana le faisaient sans l’ombre d’un doute”, sera publié cet automne, et je mets tout juste la touche finale à une pièce parlant de trois femmes pendant la ruée vers l’or du Yukon, en 1898. Et oui – l’une d’entre elles est secrètement lesbienne ! Chuuut…

(*) En VO : Anne of Green Gables, roman écrit par l’auteure canadienne Lucy Maud Montgomery en 1908.

Traduction Magali Pumpkin

Interview Originale sur le Site SheWired.com

Seeking Simone

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