She Hate Me

Une question d'éthique

Année de Production : 2004

Date de Sortie : 17 Novembre 2004

Réalisation : Spike Lee

Scénario : Michael Genet, Spike Lee

Avec : Anthony Mackie (John Henry “Jack” Armstrong), Kerry Washington (Fatima Goodrich), Ellen Barkin (Margo Chadwick), Monica Bellucci (Simona Bonasera), Jim Brown (Geronimo Armstrong), Sarita Choudhury (Song), Ossie Davis (le juge Buchanan), Brian Dennehy (le président Church), Woody Harrelson (Leland Powell), Bai Ling (Oni), Lonette McKee (Lottie Armstrong), Paula Jai Parker (Evelyn), John Turturro (Don Angelo Bonasera)

Nationalité : Américaine

Genre : Drame

Durée : 2h 18min.

Titre Original : She Hate Me

She Hate Me : Résumé

She Hate Me est un film de Spike Lee, sur un scénario de Michael Genet et Spike Lee, sorti en 2004.

John Henry Armstrong surnommé Jack est cadre supérieur dans une entreprise de biotechnologie. Dès sa sortie de Harvard il a trouvé du travail et n’a jamais connu le chômage jusqu’au jour où il découvre les malversations financières de ses patrons. Ceux-ci ont truqué les résultats pour la Commission des Opérations de la Bourse. Jack les dénonce à la commission d’éthique et se fait renvoyer.

Sans aucun revenu, aux abois, il est contacté par son ex-femme, Fatima, une brillante femme d’affaires. Cette dernière, aujourd’hui lesbienne et en couple avec Alex, lui propose d’être le père biologique de leur enfant en échange d’une forte somme d’argent. Fatima, Alex et Jack découvrent rapidement que ce commerce de spermatozoïdes peut leur rapporter beaucoup d’argent. Ils organisent des rendez-vous à 10 000 $ qui font rapidement le succès de Jack.

Toutes les lesbiennes en mal d’enfant se retrouvent chez Jack en quête de sperme. Elles veulent être fécondées. La reconversion douteuse de cet ancien cadre et l’acharnement de son ancien patron pour le faire tomber amènent bientôt la justice à s’intéresser au jeune homme. Il est arrêté.

She Hate Me est un film de Spike Lee, sur un scénario de Michael Genet et Spike Lee, sorti en 2004. John Henry Armstrong surnommé Jack est cadre supérieur dans une entreprise de biotechnologie. Dès sa sortie de Harvard il a trouvé du travail et n'a jamais connu le chômage jusqu'au jour où il découvre les malversations financières de ses patrons. Ceux-ci ont truqué les résultats pour la Commission des Opérations de la Bourse. Jack les dénonce à la commission d'éthique et se fait renvoyer. Sans aucun revenu, aux abois, il est contacté par son ex-femme, Fatima, une brillante femme d'affaires.…

L'avis d'Univers-L

Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité

Résumé : Des lesbiennes veulent un enfant...

Note des lectrices : Soyez la première !
50

She Hate Me est la dernière œuvre de Spike Lee. Comme chacun de ses films, il a été très controversé à sa sortie. Le problème, c’est que Spike Lee est un réalisateur engagé qui a fait énormément pour la minorité afro-américaine. Depuis ses débuts, il dénonce une Amérique qui a élu la discrimination au rang de loi sociale et se bat contre le politiquement correct dans chacun de ses longs métrages. Comment dire dans ce cas-là que She Hate Me est un film raté véhiculant de nombreux stéréotypes sur les lesbiennes ? Comment dire que pour rester un réalisateur engagé, Spike Lee aurait justement dû combattre ces clichés et non pas les aligner pendant plus de 2 heures ?

Dès les premières images, il est clair que ce film s’adresse avant tout aux téléspectateurs masculins. Le fait que plusieurs lesbiennes couchent ensuite avec un homme en est la preuve flagrante. N’est-ce pas le fantasme numéro 1 de tout mâle ? Toutes ces femmes n’étaient pas obligées d’avoir des relations sexuelles avec Jack pour être enceintes, elles auraient pu se contenter de l’insémination “artisanale”. Mais non, elles ont choisi de procréer ainsi d’où ce second cliché sur le désir secret de toute lesbienne : coucher avec un homme. Horrible cliché renforcé par le fait qu’Alex, la seule ayant choisi l’insémination artificielle ne parvient pas à tomber enceinte et qu’elle y arrive seulement après une « nuit d’amour » avec Jack.

Les reproches que l’on peut faire à She Hate Me sont encore nombreux. En particulier cette fin. Je n’ai rien contre les familles originales et hors du commun mais le ménage à trois qu’acceptent Alex et Fatima, m’a réellement déplu. Elles sont toutes les deux lesbiennes, heureuses ensemble et le jour où elles choisissent d’avoir un enfant tout bascule. Jack les a aidées à réaliser leur rêve, un rêve inaccessible à deux femmes. Mais pourquoi cela remet-il tout en question ? Qu’il entre dans leur vie pour jouer son rôle de père, d’accord. Qu’il entre dans le lit pour jouer le rôle d’amant masculin manquant, non !

Heureusement, les actrices sont exceptionnelles et sauvent le film de la noyade. Et il faut bien avouer que les lesbiennes qui se succèdent sont très différentes les unes des autres et qu’elles s’imposent par leur force et leur caractère malgré le peu de temps qui leur est dévolu. Seulement c’est insuffisant pour faire un film.

Voilà pour l’aspect lesbien. Une dernière critique concernant le scénario. En voulant entremêler trois histoires différentes : un délit d’initié, un vaccin contre le sida inaccessible aux plus pauvres et une histoire de mères lesbiennes, Spike Lee se perd dans les méandres d’un film long et ennuyeux. Et en plus il nous ressert cette histoire de mères lesbiennes qui commence à devenir réellement lassante.

À vous de voir.

She Hate Me : Critiques Presse et Récompenses

« Spike Lee n’a pas son pareil pour fabriquer des outsiders modernes à coups de références éthiques et cinématographiques. Tout cela sent la glue sentimentale mais la mayonnaise prend à force de décalages, d’inscription dans le vécu africain-américain, de musique et d’esbroufe. (…) Cela dure plus de deux heures et on ne s’ennuie jamais. Au contraire, on est sans arrêt bluffé par l’habilité de Lee et son audace. Si son message peut paraître un peu décalé et superficiel à des Européens, She Hate Me reste un excellent divertissement et un vrai plaisir de cinéma. » Olivier Barlet (Africultures.com)

« Passé la pesanteur des thèmes, la spontanéité des acteurs et l’audace du sujet l’emportent. Mais Spike Lee n’évitera sûrement pas l’incompréhension: trop de sujets partiellement abordés, une fin réductrice et une intrigue difficile. » Véronique Le Bris (Zurban)

« (Pour) Un film bluffant, souvent drôle, émouvant, où il affiche ses idéaux, politiques et humanistes. Avec la même énergie, le même sens de l’outrance et du socialement incorrect qu’à ses débuts, le réalisateur nous pousse dans nos retranchements, teste les limites de notre tolérance, en nous confrontant à des clichés discriminatoires. » Patrick Fabre (Studio Magazine)

« Rarement rigoureux, il est vrai, sur le scénario, Spike Lee livre sur un sujet par ailleurs passionnant une oeuvre transgressive mais brouillonne et fourre-tout. » François-Guillaume Lorrain (Le Point)

« Lee et son scénariste (…) trouvent le joint entre l’étalon embrouillé (…) et le chevalier blanc du grand capital. (…) Chez quel autre cinéaste pourrait-on voir John Turturro, en Brando d’occasion, imiter sa tirade préférée du Parrain ? » François Gorin (Télérama)

« Spike Lee jongle entre thriller politique et Comédie de moeurs avec un bonheur inégal. » Bijan Anquetil (TéléCinéObs)

« Quel rapport entre un vaccin contre le sida, un délit d’initiés et un mâle reproducteur? La cupidité, l’hypocrisie et l’ambition. Les trois visages de l’Amérique, selon Spike Lee, qui, dans un film fourre-tout, balance, dénonce ou salue. » Christophe Carrière (L’Express)

« Si Spike Lee est sans conteste un cinéaste talentueux, ses films sont quant à eux malheureusement très inégaux. Après sa remarquable 25e heure, on espérait que Spike Lee avait enfin amorcé le virage de la maturité. Quelle déception ! Si le réalisateur de Malcolm X a toujours la rage, son combat ressemble cette fois-ci plus à un pot-pourri qu’à une véritable prise de position. » Rania Hoballah (aVoir-aLire.com)

« En voulant dénoncer la perte de repères éthiques et la prédominance de l’argent sur les valeurs morales, Lee ne parvient pourtant pas à convaincre tout à fait. Car le pan financier de son film est vite abandonné, puis ressorti arbitrairement vers la fin, comme un vulgaire gadget. Dès lors, la consistance du héros pâtit de cette ambivalence narrative peu maîtrisée. » Aurélien Allin (MCinéma.com)

« Le cinéaste propose une étude des moeurs et de la recomposition des familles, dont l’analyse demeure parallèle à la dénonciation des patrons voyous. C’est le principal défaut d’un scénario qui n’a pas réussi à tracer un véritable fil conducteur (…). Ce manque d’unité se retrouve également dans la forme, où alternent les séquences les moins heureuses (…) et un vrai talent rythmique. » Pierre Eisenreich (Positif)

« (Contre) Ce n’est pas un, mais trois films que Spike Lee a voulu faire ! Du coup, il n’en réussit aucun. D’abord, il y a le brûlot politique (…). La démonstration est intéressante, même si le cinéaste grossit le trait. Puis il y a le pamphlet philosophique, où les héros s’interrogent sur l’éthique, de son nouveau job (…). C’est l’aspect le plus original de She Hate Me, et il nous réserve des scènes de Comédie savoureuses, quoique répétitives. » Sophie Benamon (Studio Magazine)

« Quoiqu’on pense du film, de son récit décousu ou de ses malheureux choix artistiques, Spike Lee demeure un auteur intéressant. Sa direction d’acteurs est impeccable. Personne ne met en scène comme lui la tension érotique, torride et cérébrale à la fois. Enfin, son point de vue, moral et engagé, sur la société américaine surprend toujours par son aplomb et son acuité. » Christophe Narbonne (Première)

« Nous sommes dans un film de Spike Lee… Il faut que ça rappe, que ça traîne un peu dans la haine, que l’homme dévoile ses bassesses, et la femme son cul. Chez Spike Lee, la question du pouvoir est aussi sexuelle. (…) Comédie de moeurs ? Comédie politique ? Tentative d’autoportrait ? Ce nouvel héros de la communauté noire selon Spike Lee est un homme intègre, indomptable, avec un coeur en or et un sexe en argent massif. Macho ? Pensez donc… » Philippe Piazzo (Aden)

« On s’était d’abord dit qu’il vaudrait mieux, pour parler du quinzième long métrage de fiction de Spike Lee, expédier d’abord les défauts du film : la demi-douzaine de fils narratifs qui s’emmêlent plus qu’ils ne se tissent, l’outrance des propos qui se mêlent en une cacophonie indéchiffrable, les ruptures stylistiques qui font passer le fil, d’un plan à l’autre, du thriller contemporain au porno soft. Et puis on se rend compte qu’il ne sert à rien de chercher dans le désordre de She Hate Me, un éventuel bon fond qu’il faut se rendre à sa nature de film raté. » Thomas Sotinel (Le Monde)

« Ca commence bien, ça finit mâle: le nouveau Spike Lee se perd dans ses propres ambiguïtés. » Jean-Baptiste Morain (Les Inrockuptibles)

« Un film qui se veut critique et provocant dans la tradition Spike Lee, mais qui n’est qu’une pantalonnade ennuyeuse et quasiment vide de sens. » Véronique Trouillet (Ciné Live)

« Il n’est plus l’heure de se demander si Spike Lee est mal en point, mais de dresser un diagnostic précis. She Hate Me a le seul mérite de permettre l’identification de son dysfonctionnement, qui est celui de l’auteur même, et qu’on résumera d’une formule basique: le patient Lee est obsédé. (…) Si l’on était resté bloqué en 1986, on dirait que c’est du clip. Mais justement, Lee est resté bloqué en 1986. Et laisse la malaisante impression qu’il n’y est plus, qu’il se survit sans désir, qu’il aligne des plans sans conviction comme un canard décapité continue à marcher. » François Bégaudeau (Cahiers du Cinéma)

« Est-ce le joint de trop ? Le nouveau Spike Lee est un salmigondis indigeste et ennuyeux (…). A éviter. » La rédaction (Rolling Stone)

She Hate Me : Extraits

JACK  : Écoute, j’ai beaucoup de soucis en ce moment, alors ça va.
JAMAL  : Ouais, c’est ça. Dis plutôt que t’as beaucoup de souris.
JACK  : On peut savoir ce que ça veut dire ?
JAMAL  : Ça veut dire « Redescends sur terre et arrêtes de baiser comme un lapin ». Dieu aime pas les affreux.
JACK  : Ah, je suis affreux maintenant ?
JAMAL  : Mais oui, en action mon pote. Ce qui est affreux, c’est tes actes. Dans la bible, y a aucun chapitre sur Adam et Eve et Eve.
JACK  : Ça suffit, Jamal. Ca va. J’ai pas envie de me farcir tes sermons.
JAMAL  : Ah, tu préfères ceux de maman ?
JACK  : Non.
JAMAL  : Alors tu te la fermes et tu écoutes le mien. Voilà. Je suis un simple caméraman. Et j’ai pas une baguette magique à la place de la queue alors ce que je pense, tu t’en moques. Mais je vais te le dire quand même. J’ai beaucoup réfléchi. Et sur le plan spirituel et moral, ton truc est pas cool.
JACK  : Oh, lâche-moi.
JAMAL  : Non, non, non. Là, je te parle sérieusement. T’appuyer une bande de lesbiennes, c’est carrément chelou. Je t’assure ! Qu’est-ce qui se passera si elles tombent toutes enceintes ? Et ben oui, combien d’enfants tu vas avoir ?
JACK  : Douze environ.
JAMAL  : Une douzaine ? Merde ! Bill Gates, l’un des hommes les plus riches de la terre, en a qu’un. Comment tu comptes élever douze enfants ?
JACK  : J’en ai rien à foutre ! J’ai signé une renonciation en bon et due forme. J’ai rien à faire, j’ai pas à les nourrir, j’ai pas à les loger ni à payer leurs études. Rien du tout. J’ai rien à faire.

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

Répondre