Sœur Sourire

Quand une jeune fille pleine de rêves voit toutes ses illusions tomber à l´eau

Année de Production : 2008

Date de Sortie : 04 Novembre 2009

Réalisation : Stijn Coninx

Scénario : Chris Vander Stappen, Ariane Fert, Stijn Coninx

Avec : Cécile de France (Jeanine Deckers / Sœur Sourire), Sandrine Blancke (Annie), Chris Lomme (la Mère supérieure), Marie Kremer (Françoise), Jo Deseure (Gabrielle Deckers), Jan Decleir (Lucien Deckers), Johan Leysen (Père Jean), Filip Peeters (Brusson), Christelle Cornil (Sœur Christine), Tsilla Chelton (la Doyenne)

Nationalité : Franco-Belge

Genre : Drame

Durée : 2 heures

Titre Original : Sœur Sourire

Sœur Sourire : Résumé

La fin des années 50… Environs de Bruxelles. Comme tous les jeunes gens de son époque, Jeanine Deckers a soif de liberté et de découverte. Il n’est pas question de se résigner au choix que ses parents ont fait pour elle : choisir un mari et reprendre la boulangerie familiale. Elle aspire à une autre vie. Partir. Aller vers les autres. D’abord tentée par les études de dessin, elle entre au couvent. Jeanine découvre qu’être une Dominicaine est une vocation difficile. Il faut renoncer à soi et surtout à la musique. Cela, elle n’y est pas prête. Malgré l’incompréhension des autres sœurs, mais aussi avec la bienveillance de la mère supérieure, elle va tenir bon et composer un « tube », Dominique. Pour le grand public du monde entier, Jeanine va devenir « Sœur Sourire ». Elle va connaître la gloire et vendre des millions d’exemplaires de ses disques. Son succès sera comparé à celui d’Elvis Presley.

Le film raconte l’histoire singulière et bouleversante de cette jeune fille qui n’a jamais renoncé.

La fin des années 50… Environs de Bruxelles. Comme tous les jeunes gens de son époque, Jeanine Deckers a soif de liberté et de découverte. Il n’est pas question de se résigner au choix que ses parents ont fait pour elle : choisir un mari et reprendre la boulangerie familiale. Elle aspire à une autre vie. Partir. Aller vers les autres. D’abord tentée par les études de dessin, elle entre au couvent. Jeanine découvre qu’être une Dominicaine est une vocation difficile. Il faut renoncer à soi et surtout à la musique. Cela, elle n’y est pas prête. Malgré l’incompréhension des autres…

L'avis d'Univers-L

Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité

Résumé : L'aspect lesbien a été liquidé.

Note des lectrices : Soyez la première !
45

Sœur Sourire est un film inégal, plein de promesses, comme cette alléchante présentation proposée par la production lors de la sortie, mais qui peine à les mettre en œuvre. Le film m’a laissé une impression plutôt mitigée. Autant j’ai été subjuguée par Cécile de France, qui illumine tout bonnement le film, autant j’ai trouvé le reste de la distribution carrément lisse, le film plat, long et manquant de rythme avec en prime des dialogues parfois totalement téléphonés.

C’est incontestablement Cécile de France qui tient le film sur ses épaules, elle devient Sœur Sourire devant nos yeux ébahis. Elle est très touchante et joue juste du début à la fin. On y croit et on ne peut s’empêcher d’être touché par l’histoire de cette jeune fille, pleine de rêves et d’étoiles dans les yeux, qui fait constamment les mauvais choix et finit par toucher le fond. J’ai adoré la spontanéité, la franchise et le dynamisme qui se dégageaient d’elle.

Mais si Cécile de France est impeccable, pour le reste du casting, c’est une toute autre histoire. Je les ai trouvés tellement fades que j’avais presque l’impression parfois qu’elle évoluait dans un univers en papier mâché, en deux dimensions. Pire, non seulement ils n’ont aucune consistance, mais en plus bon nombre des acteurs (mis à part Marie Kremer) surjouent ou semblent à côté… Et c’est dommage, car du coup on peine à s’attacher aux personnages et ainsi à accrocher avec l’histoire…

Même chose pour ce qui est du scénario et de la mise en scène. L’ensemble manque de vigueur et semble ne pas vouloir aborder les choses en profondeur. On aurait voulu en savoir plus sur les rapports conflictuels entre l’Église et Jeanine, sur la manière dont elle s’est servie de la jeune fille, l’a instrumentalisée avant de lui tourner le dos sans ménagement quand celle-ci en avait besoin. Si on voulait faire un mauvais jeu de mots, on pourrait dire qu’elle lui claque la porte au nez après qu’elle ait pris la clef des champs et soit sortie du placard. On aurait voulu en savoir plus sur la manière dont Jeanine a vécu son homosexualité, etc. On a presque l’impression que les auteurs ont voulu rester politiquement corrects : surtout ne blesser personne et rester soft, au détriment de l’histoire et de ce qui s’est réellement passé. Du coup, il en résulte un film en demi-teinte qui reste constamment à la surface.

Mais pourquoi donc parler d’un film racontant la vie d’une nonne sur un site traitant de la visibilité lesbienne allez-vous me demander ? Eh bien tout simplement car nous sommes ici en présence d’une sœur défroquée qui a eu une relation particulière avec une femme vous répondrais-je ! La relation entre Jeanine et Annie, comme le reste du film reste très superficielle, on n’arrive pas à y croire vraiment… La faute aux remaniements de l’histoire pour gommer certains aspects dérangeants de la personnalité de Jeanine peut-être ? Sans aucun doute.

Leur interaction met plutôt mal à l’aise pendant presque tout le film, puisqu’on nous la présente comme à sens unique : seule Annie aurait des sentiments (à certains moments ça frise d’ailleurs l’obsession maladive…!) et Jeanine n’a de cesse de la repousser et de lui dire qu’elle ne l’aime pas. Il y a une sorte de relation amour-haine qui s’instaure et qui en fait une représentation lesbienne pas franchement positive. D’autant qu’on ne nous montre ici presque que des conséquences négatives de leur relation : perte de travail, les on-dit des gens qui les isolent, etc.

Heureusement en s’accrochant et en poursuivant le visionnage, cela s’atténue et leurs rapports évoluent pour aboutir à une sorte d’évidence : elles seront toujours là l’une pour l’autre et ne peuvent justement vivre l’une sans l’autre. On a même droit à quelques jolies scènes de tendresse. Mais pourquoi si tard ?…

En résumé Sœur Sourire est loin de nous proposer la représentation lesbienne de l’année ni de révolutionner le genre du biopic. Cependant si vous appréciez Cécile de France, ne passez pas à côté de ce film, qu’elle porte sur ses épaules.

Sœur Sourire : Critiques Presse et Récompenses

« Cécile de France incarne avec bonheur la star éphémère. » (Elle)

« Sœur Sourire est un film sympathique. […] Cécile de France incarne miraculeusement Deckers : lui faisant don de son corps, sans surjeu, elle la présente réellement au lieu de la représenter. » (Libération)

« Le film n’est pas mauvais en soi. Simplement il n’arrive pas à la hauteur d’illustres prédécesseurs dans le même genre, et se retrouve donc ici sauvé par son interprète principale. » (DVDrama)

« Il y a du tragique dans cette histoire-là. Un parcours déconcertant, une époque bousculée, des rêves brisés. » (La Croix)

« Stinj Coninx fait des choix stylistiques à la fois intéressants et déroutants. […] Mais dans ce monde en deux dimensions, Cécile de France introduit un portrait richement incarné. » (Le Figaroscope)

« Sœur Sourire est donc là, fable insolite, propre, kitsch, mais un peu lisse aec son ambiance fifties et son couvent pour décor. » (Le Journal du Dimanche)

« Cécile de France fait merveille dans son interprétation. Hélas, sauf à de rares moments et malgré la rigueur travaillée des cadres, le réalisateur illustre plutôt platementun destin qui ne le fut pas. » (L’Humanité)

« Un film modeste et sincère » (Marianne)

« Biopic touchant. […] Cécile la [Sœur Sourire] campe de manière très physique, brutalisant ceux qui lui barrent la route, et tous les seconds rôles sont aussi intenses et justes qu’elle. » (Metro)

« Le résultat est épatant pour elle, qui donne toute son énergie. […] Mais l’exubérance de Sœur Sourire s’affiche en complet décalage avec la mise en scène qui relate son parcours. » (Ouest France)

« Qu’importent les moments faibles, puisqu’à chaque instant on contemple cette Comédienne qui y croit tant qu’elle nous y fait croire. » (Télérama)

« [L]a prestation nuancée [de Cécile de France] ne suffit pas à sauver ce biopic platement filmé et d’un ennui écrasant. » (20 Minutes)

« Sur la longueur, le manque de matière du scénario joue en sa défaveur. Soeur Sourire passe à côté de son sujet principal, l’abandon complet de cette fille par l’Église vers laquelle elle s’était tournée et dévouée, ce sujet se résumant quasiment au carton écrit qui clôt le film… Dommage. » (Filmsactu)

« Rien d’exaltant donc, avec en plus un effet secondaire fâcheux : on sort de la salle avec en tête pour plusieurs heures l’un des pires numéros de l’histoire des charts américains. » (Le Monde)

« Comment associer l’humour et la délicatesse ? Ni la satire convenue à la Chatiliez, ni l’application respectueuse du biopic ne captent cette formule. » (Les Inrockuptibles)

« Malgré sa belle facture et la performance toute en énergie de Cécile de France, le film ne convainc cependant qu’à moitié. Trop lisible, trop lisse […] Coninx tenait une héroïne de feu. C’est l’eau tiède qui prévaut. » (Première)

« Cécile de France tient le rôle-titre sans faiblir. Une grande actrice pour un film pas très passionnant et bien trop long. » (Télé 7 Jours)

« Stijn Coninx en a tiré un film anodin, sans pathos mais trop sage. L`exemple même du film qui a peur de son sujet et reste à sa surface. » (TéléCinéObs)

Sœur Sourire : Extraits

ANNIE : Je m’suis fait virer.
JEANINE : J’suis sûre que le public me soutient. Les gens n’y croient pas, c’est tout. C’est ridicule enfin.
ANNIE : Je m’suis fait virer.
JEANINE : Ils seront obligés de publier un démenti ; ça je peux te l’assurer. Non mais j’vais pas m’laisser insulter comme ça quand même !
ANNIE : Mais vas-y ! Mais fais-le ton démenti ! Hein ! Défend ton honneur bafoué ! Dis-leur que ton seul tort, c’est d’avoir hébergé une fille qui aime les filles, hein, c’est ça, une dépravée. Quelle horreur ! Alors que toi tu restes la pure et la merveilleuse Sœur Sourire ! Moi j’me suis fait virer figure-toi ! Et le pire c’est qu’c’est pour rien ! T’as jamais été foutue d’avoir ne serait-ce que le moindre sentiment pour moi !

LE PRÊTRE : Je vous écoute.
JEANINE : J’ai suivi mon intuition.
LE PRÊTRE : Jeanine ?
Jeanine : Alors qu’est-ce que j’ai fait de mal ?
LE PRÊTRE : Mais c’est… mais c’est toi qui parle de mal. Les gens ont cru en toi, en ton talent, en ton énergie, à ta gaieté. Tu as eu du succès.
JEANINE : Pour ce qui en reste. D’toute façon vous êtes comme les autres. Vous vous êtes servi de moi. Puis vous m’avez laissée tomber parce que j’étais plus celle que vous aviez fabriquée. Vous vous en foutiez de mes chansons. Vous saviez vous, hein, que ça allait se terminer comme ça ?
LE PRÊTRE : Si c’est pour trouver un coupable que tu es venu ici, tu as mieux à faire.
JEANINE : Prier ? Pardonner à tous ceux qui m’ont offensée, c’est ça ? Mais j’y crois plus à vos conneries ! J’y crois plus ! Pourquoi plus personne croit encore en Sœur Sourire ? Hein ? Pourquoi on m’aime plus ?! Pourquoi j’arrive pas à aimer ?
LE PRÊTRE : Jeanine, c’est toi qui as choisi d’entrer au couvent. C’est toi qui as choisi d’en partir et de mener la vie que tu voulais. Je trouve ça fort moi. Tu as suivi ton cœur. Et maintenant, qu’est-ce qui t’empêche d’aimer ?

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