Soleil Cou Coupé de Bénédicte Heim

Soleil Cou Coupé de Bénédicte Heim

Titre Français : Soleil Cou Coupé

Titre Original : Soleil Cou Coupé

Auteur : Bénédicte Heim

Date de Sortie : 21 Avril 2001

Nationalité : Française

Genre : Roman Contemporain

Nombre de Pages : 261 pages

Éditeur : Baleine

ISBN : 2-84219-343-1

Soleil Cou Coupé : Quatrième de Couverture

Elle a 14 ans. Elle tombe follement amoureuse. Jusqu’ici, tout va bien. Mais c’est d’une femme. Elle a 32 ans. Elle est prof. Comment faire pour vivre avec cet amour-monstre ? Comment attirer l’attention de l’aimée qui ne soupçonne rien de ce qu’elle a déclenché ? Comment s’en sortir quand l’amour dont on ignorait tout, le tout premier amour, se mue en passion dévorante et coupable puisqu’il s’adresse à une figure interdite qui n’entend pas donner son consentement ? Existe-t-il une autre voie que de se laisser mourir, de jouer avec sa propre vie jusqu’à éveiller enfin l’intérêt de la seule personne qui importe au monde ? Peut-on trouver une issue quand on heurte l’impossible de plein fouet ?

Soleil Cou Coupé : Avis Personnel

Ce roman de Bénédicte Heim, Soleil Cou Coupé est sorti en 2001. Rapidement épuisé aux éditions Baleine, il a ensuite été racheté par Les Contrebandiers éditeurs qui l’ont réédité. J’avoue que personnellement, j’ai beaucoup de mal à comprendre cela vu que je n’ai pas du tout aimé cet ouvrage.

C’est cruel à dire mais c’est la vérité. J’ai trouvé le texte trop travaillé, trop intellectualisé. On ne croit pas une seule minute qu’une adolescente de 14 ans puisse écrire cela. Les mots s’enchaînent, changent. Une phrase est suivie d’une autre qui veut dire exactement la même chose, mais avec un vocabulaire différent et, pendant des pages et des pages, on n’avance pas, on s’enlise comme l’adolescente dans une pensée confuse et lourde.

J’ai eu l’impression de faire du surplace en lisant ce livre comme l’héroïne fait elle-même du surplace en vivant passionnément cet amour dévorant. Parce que l’histoire c’est cela. Une adolescente de 14 ans qui va idéaliser une femme et se mettre à l’adorer, à l’aduler plus que de raison. Ce n’est pas de l’amour pour moi, c’est typiquement la définition de cette maladie psychiatrique, l’érotomanie.

Malheureusement, une fois que j’avais identifié cette maladie, plutôt que de me laisser happer par l’histoire, je me suis amusée à chercher toutes les autres raisons de traiter cette adolescente en hôpital psychiatrique. La dépression, l’anorexie, la boulimie, l’aboulie… J’ai revu mes cours de l’école d’infirmière défiler dans ma tête même si c’était la matière que j’aimais le moins…

Bien évidemment, ce roman n’est pas un roman lesbien. Il se trouve que l’objet de cette sacralisation est une femme mais à aucun moment l’adolescente ne va se dire que « probablement, peut-être qu’avec un peu de chance, il se pourrait que… » elle soit lesbienne. Non, jamais. Second sujet d’énervement après l’écriture trop prise de tête à mon goût.

Le troisième sujet d’énervement a été l’apparition de cette tumeur cérébrale. Un kyste bénin certes mais qui aurait été, d’après l’adolescente, créé à cause de cette passion dévorante. Et là je me suis dit que n’importe quelle jeune lesbienne influençable qui tombe là-dessus aurait envie de se pendre après avoir lu ça (même si la pendaison est plutôt un truc d’homme…) En clair, c’est totalement déprimant et à la limite de l’inconscience d’écrire quelque chose dans le genre.

D’après ce que j’ai cru comprendre au cours de mes petites recherches, cette histoire serait très proche du vécu de l’auteure. Je l’entends. Pour autant, j’ai du mal à comprendre le succès du livre et surtout le besoin d’analyser à tout prix et mal je pense quelque chose qui dépasse l’entendement.

Un livre qui n’a rien de lesbien et que je ne recommande pas. Maintenant à vous de voir.

Soleil Cou Coupé : Extraits

« Vous avez 32 ans, j’en avais 14. Ces chiffres dansent encore devant mes yeux comme les lueurs malignes qui président aux envoûtements. Votre existence me fut un coup de poing, un jet d’acide qui m’a défigurée. A présent, je suis sauvée, du moins en apparence, et si j’écris, c’est pour me débarrasser de vous mais aussi de moi, de celle que je fus sous votre regard blanc.
Un jour, j’ai pu vivre à nouveau, délivrée de ce poids qui me broyait. Vous vous êtes éloignée toujours davantage. Pourtant j’ai su dès le début de votre mort que je n’en avais pas fini avec vous, que ma liberté était conditionnelle, que mon insouciance de vous dissimulait la tâche qui m’attendait : parler de nous, de cette entité que nous n’avons jamais formée. Longtemps, je me suis dérobée à cette exigence qui me tenaillait. La perspective de me replonger dans cet univers sans nom m’épouvantait. Aujourd’hui, le moment est venu. Je me sens moins désarmée, moins démunie. Il m’aura fallu attendre dix ans pour pouvoir vous évoquer sans être aussitôt la proie d’un cataclysme. Le premier sentiment qui me vient est la colère. Cette histoire est celle d’un crime dont vous avez aussi été la victime. Ma mémoire ne me restitue que la pellicule superficielle du cauchemar, elle ne me renvoie qu’un écho assourdi de la violence traversée et me donne à voir une image édulcorée du charnier. Mais j’ai beau avoir accumulé les couches protectrices et éprouvé l’art de la fugue, je sais encore qui vous étiez pour moi, je sais à quoi vous m’avez, à votre corps défendant, réduite. » (Pages 7-8)

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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