Syrup

Marketingment parlant il vaut mieux être lesbienne

Année de Production : 2012

Réalisation : Aram Rappaport

Scénario : Aram Rappaport d’après le roman de Max Barry

Avec : Amber Heard (Six), Brittany Snow (Three), Kellan Lutz (Sneaky Pete), Shiloh Fernandez (Scat), Toby Hemingway (Narrateur), Josh Pais (Davidson)

Nationalité : Américaine

Genre : Drame

Durée : 1h 25min.

Titre Original : Syrup

Syrup : Résumé

Scat est un jeune homme diplômé en marketing qui connaît toutes les ficelles pour qu’un produit fonctionne. Un jour, il a l’idée d’une boisson énergisante qui, bien vendue, pourrait rapporter des millions de dollars. Il approche Six, une directrice marketing qui travaille pour une grande entreprise. Il réussit à lui vendre son produit mais son colocataire l’a devancé en déposant le nom au bureau des brevets.

Ruiné, Scat enchaîne alors les petits boulots. Un jour, Six dont le poste est menacé vient le chercher et lui demande d’avoir une autre idée lumineuse. Scat n’est pas prêt à laisser passer cette nouvelle chance et se met à travailler sans relâche…

Scat est un jeune homme diplômé en marketing qui connaît toutes les ficelles pour qu'un produit fonctionne. Un jour, il a l'idée d'une boisson énergisante qui, bien vendue, pourrait rapporter des millions de dollars. Il approche Six, une directrice marketing qui travaille pour une grande entreprise. Il réussit à lui vendre son produit mais son colocataire l'a devancé en déposant le nom au bureau des brevets. Ruiné, Scat enchaîne alors les petits boulots. Un jour, Six dont le poste est menacé vient le chercher et lui demande d'avoir une autre idée lumineuse. Scat n'est pas prêt à laisser passer cette…

L'avis d'Univers-L

Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité

Résumé : Une fausse lesbienne.

Note des lectrices : 2.63 ( 2 votes)
53

Syrup est clairement le genre de film indépendant à côté duquel je serais passée si je ne partageais pas ma vie avec une femme travaillant dans le marketing. Il ne me serait pas du tout venu à l’idée d’aller le regarder tant il est vendu comme un long-métrage sur le marketing justement. Heureusement, ma compagne me l’a vendu avec un « il y a l’actrice Amber Heard et d’après ce que j’ai lu elle joue une lesbienne ». Donc j’ai dit que d’accord (deux bonnes raisons en une), j’allais regarder ce film avec elle.

Grand bien m’en a pris, j’ai absolument adoré ce long-métrage. En tant que novice, j’ai réalisé à quel point l’image est primordiale dans notre société. La manière dont le produit n’a en réalité aucune importance. Ce qui va lui permettre de rencontrer le succès ou non c’est son nom, la communication qui sera faite autour et la vision marketing de ce dernier. De ce côté-là, je le reconnais bien volontiers, j’ai été de surprise en surprise. En même temps, je suis le genre de fille à être tombée des nues quand j’ai appris que les sols des hypermarchés étaient inclinés pour faire rouler les chariots dans les rayons où faire acheter les consommateurs.

L’histoire est donc très bien construite, les personnages attachants, surtout le héros et la société dans laquelle on vit en prend pour son grade. De temps en temps ce type de film fait du bien. Par contre, un petit bémol sur la post-production et les scènes qui ont dû être tournées à postériori, on s’en rend vraiment compte. Franchement, le héros n’a pas la même coupe de cheveux, les vêtements ne sont pas raccord. Bref, difficile de ne pas voir la supercherie. C’est dommage, ça gâche un peu le film du coup.

Ça c’était l’appréciation générale. Pour la visibilité et la représentation lesbienne, je suis par contre restée sur le c*l comme on le dit couramment. Six se présente donc comme lesbienne. Très bien. Elle est soi-disant en couple avec une femme. Sauf que quelques minutes plus tard on découvre qu’elle vit seule. D’accord, c’est un petit mensonge. Que celle qui ne l’a jamais tenté jette la première pierre. Par contre quand on regarde sa bibliothèque, on découvre qu’elle lit un livre sur les « lipsticks lesbians ». Et même si j’en ai des kilos de livres lesbiens, celui-ci ne fait pas partie de ma bibliothèque. Scat n’est pas dupe non plus et il lui fait bien comprendre qu’il sait qu’elle n’est pas lesbienne. Elle se fait passer pour une lesbienne. Parce que professionnellement, c’est mieux. Elle gagne en crédibilité, devient inaccessible pour les hommes etc etc…

Franchement, je ne pensais pas que marketingment parlant c’était mieux d’être lesbienne. Il est tellement difficile déjà d’être ‘out’ dans la vie courante et d’être ensuite ‘out’ au travail que penser qu’il y a des personnes qui font croire que c’est le cas alors que ça ne l’est pas pour gravir les échelons cela m’a laissée sans voix. Mais quelque part il est intéressant de noter cette évolution. Après avoir été un obstacle et un moyen d’ostraciser, l’homosexualité dans certaines professions peut-être un atout et une force. Très peu ont osé dire cela malgré certaines études qui tendraient à le prouver, non ?

J’aime l’idée de cette évolution et surtout j’aime la manière dont cela est montré dans ce long-métrage qui traite des apparences. Franchement, même si Six se révèle hétérosexuelle et amoureuse du héros, ce long-métrage est à voir pour cette réflexion sur l’image.

À découvrir.

Syrup : Extraits

SCAT : Okay. Je dois le dire, bravo. Vous avez le truc sur le sexe, vous avez le truc sur le luxe, vous avez totalement le truc mystérieux.
SIX : Vous pensez que c’est une image ?
SCAT : Vous avez raison, ne détruisez pas la magie.

SIX : Les hommes classent les femmes selon quatre catégories : les mères, les vierges, les putes et les salopes. Bien sûr, aucune de ces quatre catégories n’est souhaitable pour femme d’affaire moderne. Mais vous pouvez créer votre propre image en choisissant des parties de chaque archétype qui fonctionne pour vous. Par exemple, « l’attraction sexuelle de la pute », la « sagesse de la mère », « l’intégrité de la vierge » et « l’indépendance de la salope ». Cela rend les hommes confus et les empêche de vous cataloguer. Ce qu’ils doivent faire à la place c’est vous prendre au sérieux.

SCAT : Pourquoi six ?
SIX : Quoi ?
SCAT : Pourquoi vous avez choisi « six » ? Pourquoi pas, vous savez, « five » ?
SIX : Je ne l’ai pas choisi. C’est mon vrai nom.
SCAT : Aucun parent ne donne des noms anormalement cool. Ils ne donnent que des noms réguliers et embarrassants. J’ai été à l’école avec un garçon nommé Petal pour l’amour de Dieu.
SIX : J’adorerais confirmer votre théorie mais j’ai été appelée Six par mes parents. Pas au tout début. Quand je suis née j’ai été appelée Zéro. Quand j’ai eu un an, j’ai été renommée « One ». J’étais en fait assez touchée d’avoir mon nom qui désignait mon âge sur mon gâteau dans un glaçage bleu.
SCAT : Même si je pouvais croire que vous vous souveniez de votre premier anniversaire, ce que je ne crois pas. Qu’est-il arrivé à sept ans ?
SIX : Quand j’avais six ans mes parents sont morts dans un accident d’avion.

SCAT : Je suis amoureux. Elle est comme une rose plongée dans le poison. Elle se vend mieux que personne que j’aie jamais rencontré. Je pense qu’il y avait une sorte de tension sexuelle. J’ai toujours voulu de la tension sexuelle.

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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