The Big Gay Sketch Show : Interview de l’humoriste et actrice Kate McKinnon

Kate McKinnon

Interview accordée le 28 Septembre 2009 pour le site Chery Grrl

Lorsqu’elle était étudiante à la Columbia University, acquérant alors sa licence de Théâtre, Kate McKinnon s’est vue offrir un temps d’antenne sur The Big Gay Show, l’émission extrêmement populaire de sketchs gays. Les fans de l’émission – qui adorent voir Kate jouer Fitzwilliam, le petit garçon transgenre de Switchingghamshire, et d’autres personnages hilarants et créatifs – ont rapidement réalisé pourquoi Logo s’est si vite emparée d’elle. Ceux qui ne l’ont pas encore vue sur The Big Gay Sketch Show comprennent cependant de la même manière l’intérêt de suivre ses performances au Upright Citizens Brigade à NYC et de la suivre en tant que co-animatrice du Celesbian Interview Special aux côtés de sa bonne copine, Julie Goldman. Ici, Cherry Grrl parle à McKinnon du fait de faire partie de l’émission de sketchs gays la plus drôle de la TV, de son coming-out, et de ses objectifs à long terme pour sa carrière très jeune et impressionnante.

Donc, vous avez fini d’enregistrer la troisième saison de The Big Gay Sketch Show ?

Oui, nous l’avons finie en Mai et elle sortira vers Février 2010.

Que pouvez-vous partagez avec nous sur la nouvelle saison ?

Eh bien il y a quelques nouveaux personnages et c’est beaucoup plus marrant. Nous nous connaissons depuis un moment maintenant et ça balance vraiment cette année. Ça va être très très bon. Et me concernant, Fitzwilliam est de retour et « Sappho’s Lips », le duo lesbien de la saison 1, revient plus grand et meilleur que jamais. Et il y aura quelques nouvelles célébrités invitées.

Avez-vous un personnage préféré que vous jouez dans l’émission ?

Oui – Fitzwilliam le garçon anglais transgenre.

Et pourquoi lui ?

Parce que tout est mieux avec un accent anglais. C’est littéralement pour ça – tout est juste plus facile si vous le dites avec un accent anglais.

Eh bien, peut-être pour vous…

Oui, bon, c’est vrai. Pour moi, c’est plus facile.

Donc, en général – et en plus de ceux avec l’accent anglais – quels types de personnages aimez-vous le plus jouer ?

Juste quelque chose de banal. Je n’aime pas être la jolie fille… J’aime être quelqu’un avec un souci (rires).

En regardant l’émission, on dirait juste que vous vous amusez tous tellement à faire ça. Qu’est-ce qui est pour vous le plus gratifiant dans le fait de faire partie de tout ça ?

Eh bien je pense que dans les autres émissions de sketchs il y a parfois l’esprit de compétition, mais je pense que dans cette émission ce n’est pas juste des sketchs pour faire des sketchs mais c’est aussi pour notre communauté. Donc là c’est le sentiment de travailler tous ensemble pour faire quelque chose d’important et ça rend l’émission bien meilleure. Et puis j’ai des messages MySpace et Facebook de personnes qui disent qu’elles adorent la chaîne Logo parce qu’elles n’ont aucun autre modèle homosexuel, qu’elles sont les seules personnes homosexuelles dans le village où elles vivent et que se voir à la TV est juste un moyen de se sentir mieux, de sentir qu’elles ne sont pas si bizarres et seules que ça. Donc c’est également très gratifiant de faire partie de ça.

Et un autre endroit où la communauté gay va vous voir est dans l’émission de Julie Goldman Celesbian Interviews Special, où vous co-animez. Quel a été votre invitée préférée ici ?

Eh bien je pense que mon invitée préférée (rires)… était cette star du porno appelée Nina Hartley. C’était une star du porno réellement bisexuelle, dans le début de la cinquantaine je pense, et elle m’a léché l’oreille et m’a proposé de coucher avec elle dans les toilettes – comme une séance d’éducation, si je le voulais. J’ai décliné l’invitation… (rires) mais j’étais très flattée (rires). C’était très marrant. Julie est mon mentor et je l’aime tellement que c’est tout le temps marrant.

Donc qui, pour vous, serait l’invitée rêvée à avoir ici ?

Mes idoles personnelles sont Tracey Ullman et Catherine O’Hara – qui en quelque sorte jouent des personnages. Mais si je devais me retrouver dans la même pièce qu’elles je devrais être mise sous sédatif – donc ce ne serait pas drôle.

Je pensais que vous diriez Gillian Anderson. Vous aviez revendiqué son rôle lors de la première découverte de votre homosexualité, lors de ses années X-Files.

J’ai oublié ! Eh bien, non… ça je ne pourrais pas. Je ne pourrais jamais. Je ne pourrais jamais.

Donc quel âge aviez-vous quand vous avez réalisé que votre obsession pour le Dr. Dana Scully pouvait signifier que vous étiez homosexuelle, vous amenant à faire votre coming-out ? Et comment cela s’est-il passé pour vous ?

J’avais quatorze ou quinze ans et c’était ok. Je veux dire, évidemment c’était dur – comme c’est dur pour tout le monde – et déroutant. Et vous êtes seule – j’étais la seule personne homosexuelle de mon lycée. Mais j’avais le soutien de ma famille et dans l’ensemble, je pense que ça pourrait rendre n’importe quoi ok. Donc j’ai été très très chanceuse.

Et où avez-vous grandi ?

Long Island. Donc ce n’est pas exactement Hell’s Kitchen [ndlt : lieu New-Yorkais du XIX siècle fameux pour sa criminalité et sa violence], mais c’est près d’une agglomération, en gros une sorte d’endroit libéral. Donc j’ai été très chanceuse.

Qu’est-ce qui vous a conduit à la comédie ?

Eh bien j’ai eu un travail dans The Big Gay Sketch Show pendant ma dernière année à l’université et je n’étais pas sûre de ce que j’allais faire. Je savais que je voulais être une comique mais je pensais que j’aimerais juste finir en tant que professeure particulière pour le SAT [ndlt : Scholastic Aptitude Test = examen d’admission à l’université], ce qui est bien – à certains moments je suis peut-être encore une prof particulière du SAT. Mais je ne pourrais juste plus jamais m’arrêter de jouer et de créer des personnages. Faire ça c’est comme une maladie… c’est juste quelque chose que j’ai besoin de faire.

Vous en avez fait beaucoup à l’Uprigh Citizens Brigade, qui est la base de votre inspiration homosexuelle. Sur quoi travaillez-vous maintenant à l’UBC Theater ?

Je suis en train de faire un spectacle là-bas appelé Best Actress, qui parle de cinq femmes qui sont toutes nominées pour un Oscar. Et aucune d’entre elles n’est gay et il n’y a pas beaucoup de contenu gay mais je pense qu’il y a visiblement une sensibilité gay et libérale à propos de ce spectacle. Dès que je suis en one-woman-show c’est entièrement sur le fait d’être gay, mais quand je joue plusieurs personnes différentes elles ne sont pas nécessairement homosexuelles.

Donc pendant votre prochaine croisière Sweet votre public peut s’attendre à un contenu gay lors de votre one-woman-show ?

Oui ! Oh je vais lâcher mes histoires lesbiennes les plus folles et les plus sales.

Super ! Et êtes-vous une fan des croisières ?

Croisières… hummm – je ne suis pas trop fêtarde, et une croisière c’est une fête sept jours sur sept dont vous ne pouvez pas vous échapper (rires). Mais je suis sûre que je trouverais plein de merveilleuses activités saines sur le bateau (rires). Mais non, je suis très excitée – je n’ai jamais été aux Caraïbes avant donc ça va être vraiment génial.

Et Dani Campbell sera à bord. Je sais que quand elle est apparue dans Celesbian Interviews Special vous sembliez un petit peu intéressée. En fait, elle a une compétition pour les rendez-vous sur le navire – pensez-vous que vous allez vous donner une seconde chance avec elle ?

Je ne sais pas si Dani Campbell veut jamais me revoir – je pense que je l’ai vraiment faite flipper (rires).

Oui peut-être. Donc vous avez décidément une actualité chargée – quelles sont les choses sur lesquelles vous travaillerez dans le futur et quels sont vos objectifs à long-terme pour votre carrière ?

J’essaye de le découvrir en ce moment. Mais je joue énormément au Upright Citizen’s Brigade Theater, qui va rapidement devenir le premier théâtre comique du pays. Ils font tout le temps un excellent travail. Je suis dans une équipe de sketch là-bas qui joue une fois par mois et j’ai aussi mon propre spectacle. Et sur le long terme mon but ultime serait d’avoir mon propre personnage de scène comme Tracey Ullman sur Showtime. Donc je pense que tout ce que je fais est dans l’objectif de ce but ultime.

Traduction Lou Morin

Interview Originale sur le Site CherryGrrl.com

A propos de Lou Morin

Traductrice Anglais/Français

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