The L-Word : interview de Jennifer Beals, l’interprète de Bette Porter

Interview liée à la série The L-Word

Jennifer Beals

Interview accordée à Patricia Martin pour le site internet TV8

L’inoubliable héroïne de Flashdance interprète avec brio une directrice de musée lesbienne dans The L-Word, la série culte qui débarque sur la TSR.

The L-Word (la lettre L) se déroule dans le milieu des lesbiennes bon chic, bon genre de Los Angeles. Cette série, déjà culte auprès de la communauté homosexuelle américaine, diffusée en crypté sur Canal+, prend ses quartiers sur la TSR dès le 8 janvier. The L-Word permet à Jennifer Beals de renouer avec le succès qu’elle avait connu grâce à son premier film, Flashdance. L’actrice a toujours fait ses choix au coup de coeur, renonçant notamment à un Flashdance 2, qui s’annonçait pourtant lucratif.

En acceptant de jouer Bette dans The L-Word, ne redoutiez-vous pas qu’on vous considère comme une lesbienne ?

Absolument pas ! Je n’ai pas hésité une seconde parce que le rôle était grandiose et me comblait en tant qu’actrice.

Les scènes de sexe sont difficiles à jouer, en général; est-ce encore plus délicat avec des partenaires féminines ?

Je ne les trouve pas si difficiles à interpréter. Parfois, cela peut sembler un peu bizarre, mais la plupart du temps, ce sont des scènes comme les autres. Souvent, il ne s’agit pas simplement de sexe, mais de rapports de force, de pouvoir, de solitude, de réconciliation. Ce qui est plus facile avec les actrices, c’est qu’on peut leur demander de cacher la cellulite sur certaines parties de nos corps avec leurs mains ou de soulever nos seins pour leur donner plus de volume, et inversement, bien sûr. Les femmes le font systématiquement, alors que les hommes oublient presque toujours ce genre d’instruction au moment de tourner !

On dit souvent que travailler uniquement avec des femmes, cela pose des problèmes.

Pas en ce qui me concerne ! Il y a vraiment une chouette ambiance sur le tournage. On rit sans arrêt ; et les gens sont très proches et très solidaires.

Comment votre famille, votre mari, votre beau-fils ont-ils réagi en voyant la série ?

Vous savez, de nos jours, il y a des choses beaucoup plus provocantes à la télévision, notamment sur MTV, par rapport à la guerre. Alors qu’on s’attendait à une résistance, nous n’avons eu aucun réel mouvement de protestation aux Etats-Unis. En revanche, le seul endroit où des groupes ont vraiment manifesté, c’est en Australie.

Pourquoi avez-vous demandé que votre personnage soit métis ? (Ndlr : son père était Afro-Américain.)

Parce que je n’avais jamais vu à la télévision un personnage de lesbienne métisse. J’ai pensé que cela permettrait de créer certaines tensions supplémentaires en raison de cette différence. Par exemple, cela accentue le dilemme lorsque se pose la question d’un potentiel donneur de sperme qui est de couleur.

Vous avez donc un droit de regard sur le scénario.

Ilene Chaiken, la créatrice de la série, malheureusement pour elle (rires), a invité chaque membre de l’équipe à venir dans son bureau pour lui dire ce qu’il ou elle pensait de la véracité de chaque épisode ; nous avons pu ainsi lui faire part de nos commentaires. En ce qui me concerne, je ne l’ai pas trop fait dans les deux premières saisons, car je ne suis pas écrivain, mais il y a quelques détails ou quelques répliques que j’ai demandé à modifier.

Pensez-vous que The L-Word aide la communauté lesbienne ?

Oui, les gens sont très reconnaissants à la série et pas seulement les homos ; selon moi, elle est utile à la société au sens large du terme. Le public commence à réaliser nos ressemblances, nos différences ; il découvre qu’il peut faire un lien, sympathiser avec nos personnages, les aimer. Dans ce sens, The L-Word est très utile.

Vous étiez enceinte au moment du tournage de la troisième saison, est-ce que votre grossesse a été intégrée dans la série ?

(Rires.) Vous devrez attendre pour le découvrir !

Avec l’arrivée de votre petite fille, née en novembre 2005, allez-vous poursuivre la série ?

Sans doute; cela doit être possible de m’organiser si je me base sur l’exemple de Laurel Holloman, qui joue Tina, ma compagne. Elle a eu une petite fille et l’amène sur le plateau assez régulièrement sans que cela pose problème.

Est-il vrai que vous aimeriez avoir Sarah Michelle Gellar sur le tournage ?

En fait, à vrai dire, j’adore Buffy contre les Vampires et j’ai précisé que pour moi, n’importe quel membre de l’équipe serait le bienvenu dans The L-Word.

Vous avez des origines irlandaises par votre mère, êtes-vous déjà allée en Irlande ?

Non, même si j’ai probablement encore de la famille là-bas. Cela ne s’est pas trouvé.

Et en Suisse ?

Oui, j’adore ! Une de mes meilleures amies, photographe installée à Los Angeles, est originaire de Flims, une petite station dans les Grisons. Un hiver, elle est rentrée au pays pour Nouvel An et je l’ai accompagnée avec mon mari. Nous avons traversé la forêt jusqu’à un petit chalet où nous avons soupé. Quand nous sommes ressortis, un cheval et un traîneau nous attendaient dehors. C’était féerique, le trot des chevaux, la neige, la forêt. Mais ce n’était pas mon premier séjour en Suisse. J’étais déjà venue dans les Alpes, à l’âge de 16 ans, pour faire, ne skiant pas, de la randonnée.

Interview Originale sur le Site TV8

Jennifer Beals

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A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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