interview de l’actrice Kelly McGillis, l’interprète de Gillian Davis

Interview liée à la série The L-Word

Kelly McGillis

Interview accordée à Brandon Voss le le 21 avril 2011 pour le magazine The Advocate.com

Et même maintenant que le nid est vide, vous vivez toujours dans la petite ville de Collingswood dans le New Jersey. Y a-t-il eu des réactions négatives ?

Je suis sûre qu’il y en a eu, mais je n’y ai pas prêté attention. Je ne me suis souciée ni des négatives, ni des positives. Ce que les gens pensent de moi ne me regarde pas et ne m’intéresse pas. J’ai passé une grande partie de ma vie à me soucier de ça, et c’est une grosse perte de temps. Seule compte l’opinion que j’ai de moi et comment je mène ma vie.

Vous n’avez pas prêté attention aux lettres de soutien des fans ? Il y a forcément eu des lettres…

Je ne sais pas. Si j’en ai eu, je ne les ai pas lues. Si des courriers arrivent chez moi, je fais semblant de ne pas habiter là. Et si je reçois un mail d’une personne que je ne connais pas, je fais semblant de ne pas exister.

Mais une fois votre coming out fait, vous êtes devenue un modèle, que vous le vouliez ou non.

Ouais, mais quel terrible fardeau et quelle énorme responsabilité c’est. Écoutez, ma vie a été merdique. J’ai fait beaucoup d’erreurs et de choix stupides dans mon existence. Des choses vraiment dingues me sont arrivées, en majorité de mon propre fait. Est-ce que je veux vraiment me porter en exemple ? Je ne crois pas. La vérité c’est que, avant tout, je voudrais être vue comme un être humain faisant de son mieux avec ce qui lui a été donné, et comme quelqu’un qui s’est débrouillée et qui n’a tué personne.

Y a-t-il eu des pressions de la part de la communauté gay pour vous voir participer à une gay pride ou à une campagne pour les droits des homosexuels ?

Non. Je crois aux efforts des campagnes pour les droits de l’Homme, et j’y prends part, mais ce n’est pas comme si je montais à la tribune. Voilà mon sentiment profond : je n’ai pas le droit d’utiliser ma popularité pour pousser les gens à penser comme moi. J’ai mes idées, mes croyances et mes valeurs, mais ce sont les miennes. J’en suis arrivée à cette conclusion après avoir vécu une longue vie, à essayer différentes choses, à poser des questions et à découvrir ce qui marchait et ce qui ne marchait pas. Ce sont les conclusions que j’en ai tiré, et j’aurais dans l’espoir que les gens trouvent les leurs par eux-mêmes. Peut-être que je peux montrer l’exemple, en menant une vie droite et honnête, mais pas en disant aux gens ce qu’ils doivent croire.

Que ce soit en ayant surmonté un viol en 1982, en vous étant battue contre les dépendances, ou en ayant bataillé avec votre orientation sexuelle, votre histoire a le potentiel d’en aider et d’en inspirer un grand nombre. Avez-vous déjà songé à écrire vos mémoires ?

Écoutez, darling, je finirai sans doute par écrire mes mémoires à un moment ou à un autre, mais personne ne voudra y croire. Et je dois attendre que quelques personnes nous aient quittés d’abord.

Votre petite amie de longue date Melanie Leis et vous-même vous êtes unies civilement en septembre. Pourquoi était-ce important pour vous de franchir ce cap dans votre relation ?

Cela faisait dix ans qu’elle me le demandait. Ça n’a jamais vraiment importé, mais c’est devenu vraiment important pour elle, comme quelque chose qui la rassurerait, donc je l’ai fait. Je ne peux pas dire que c’était un acte militant. Je l’ai fait par respect pour quelqu’un que j’aime profondément.

Déclaration politique ou pas, vous avez invité le New York Times à Collingswood pour couvrir la cérémonie.

Ça n’était pas mon intention au départ, mais quand ils m’ont demandé s’ils pouvaient couvrir l’événement, c’est ce que j’ai choisi de faire parce que je crois en l’égalité pour tous.

Cette interview du Times était très révélatrice, et vous et Melanie avez été étonnamment franches au sujet de votre relation tumultueuse et de vos antécédents mutuels d’usages de drogue. Avez-vous été satisfaite du rendu ?

Je ne l’ai jamais lue. Je ne lis pas ce genre de choses, donc je ne sais pas.

Est-ce que ça signifie que vous ne lirez pas notre interview ?

Probablement. [Rires] La vie est trop courte.

Traduction Magali Pumpkin

Interview Originale sur le site The Advocate.com

Kelly McGillis

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