Tierra de Lobos : Saison 3 : Interlude et Oraison Funèbre

Article lié à la série Tierra De Lobos

Au secours, je cherche mon envie d’écrire ? Je l’ai perdue il y a quelques temps, très exactement depuis mon visionnage de la fin de la nouvelle saison de Tierra de Lobos. Elle a pris ses jambes à son coup.
L’auriez-vous vue passer par-là chers lecteurs ?

Il fallait bien finir cette série de chroniques sur Tierra de Lobos, et, après réflexion, je me rends compte que je suis dans un déni complet de ce que j’ai vu. En toute logique s’ensuit donc le manque de vigueur, l’absence de volonté, le rejet catégorique des événements de la fin de saison et comme conséquence directe la « panne d’écriture ». En effet, comment pourrais-je écrire un article sur une fin de saison dont – pour la sauvegarde de ma santé mentale – je préfère m’imaginer qu’elle n’a jamais existé ?

Pour celles et ceux qui me connaissent un peu, vous savez que je suis philosophe à mes heures perdues, et s’il y a bien une chose que le premier de nos grands philosophes occidentaux (Socrate, dépeint à travers les écrits de Platon) a voulu nous apprendre, c’est que l’objet le plus désirable sur cette terre, celui que nous nous devons d’atteindre et pour lequel nous devons nous battre, est la vérité. Quand bien même cette vérité nous ferait souffrir, et – puis-je me permettre d’ajouter – surtout si elle nous fait souffrir. En effet, ceci est un cas de proportionnalité : la vérité est justement précieuse car difficile à atteindre, à faire face, à accepter, et à conserver durablement. Sinon il n’y aurait rien de noble à la poursuite de ce but, et la vérité ne vaudrait guère plus que la paire de chaussettes que je peux aisément aller m’acheter au supermarché du coin (quoi que ceci est un autre débat, car acheter une paire de chaussettes est une chose, mais choisir le bon modèle, surtout au supermarché, en est une autre…).

Tout ça pour vous dire que j’ai décidé d’enfiler mon courage philosophe et d’affronter la fin de la saison de Tierra de Lobos, et pourquoi pas d’en triompher en écrivant sur elle une dernière chronique qui ne sera pas aussi minable que le spectacle qu’il m’a été donné de voir. Et croyez-moi, le défi va être difficile à relever.

Mon cher lecteur, ô toi qui a l’esprit affuté, je sais que je ne te trompe pas et que tu vois bien que toutes ces digressions sont l’expression de ma peur de me lancer à l’eau.  Et pourtant, crois-moi, je suis bien décidée à dire une bonne fois pour toutes ce que j’ai sur le cœur.

Mais quand même. Il faut que j’ajoute quelque chose. Je ne sais pas si c’est une vertu, mais si c’en est une ce sera bien la seule que j’aurais pu trouver à cette fin de saison. Ça m’a permis de remettre en question les enseignements de mon maître à penser, le philosophe Nietzsche. Je pense que le fait que ça ait nourri mon esprit critique est tout de même une bonne chose.

Nietzsche disait d’abord une chose : « tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort », alors certes on peut accuser Tierra de Lobos de tentative d’assassinat à l’égard de mon envie d’écrire, de ma bonne humeur, de mon espoir, et de mon romantisme déjà pas très développé, mais on peut aussi saluer le fait que je vais m’en relever, et que, si j’en crois Nietzsche, je devrais m’en sortir plus forte.

La deuxième chose : Nietzsche insistait beaucoup sur la place de l’art dans notre société et allait jusqu’à dire qu’il était vital. Vital. Nécessaire, présent pour palier la bien souvent misérable condition de notre existence. Comme un baume, un élément salvateur, un truc qui vient par là pour nous faire du bien quoi. Alors jusqu’à maintenant j’étais plutôt d’accord, et ce n’est pas mon fanatisme pour le visionnage et l’analyse des représentations lesbiennes dans les médias (qui sont, accordons-nous là-dessus, une forme d’art à part entière) qui viendra prouver le contraire. Et pourtant, ça y est, Tierra de Lobos a tué cette vertu de l’art. En quoi pouvons-nous être réconfortés après avoir visionné cette dernière saison ?

Désolée Nietzsche, si tu me vois d’en haut, tu ne dois certainement pas apprécier que toutes tes découvertes soient aujourd’hui remises en cause par une espèce de soap opéra espagnol, mais que veux-tu ? Ce n’est pas de ma faute.

Pour celles et ceux qui découvrent la série au fil de mon écriture et qui ne sont pas au courant de la fin, j’ai volontairement choisi de ne pas citer des exemples précis car je ne veux rien dévoiler avant l’heure. Mais sachez une chose, même si ma critique paraît dure et vous semble manquer de références précises venant prouver ce que je dis, vous comprendrez bientôt. Pour celles et ceux qui connaissent déjà l’issue du show, je sais que je n’ai pas besoin de citer d’exemples pour que vous voyiez de quoi je parle.

Après ce petit entracte venant justifier un silence de plusieurs mois, je vous promets solennellement que je vais finir ma chronique. Avec ce retour, je vais prendre ma revanche sur les scénaristes car je ferais preuve de plus de professionnalisme que ce qu’il nous a été donné de voir à l’écran.

Il ne reste plus qu’une chose à ajouter, mon titre est « interlude et oraison funèbre ». Interlude, cela correspond à l’objet de ce texte, une explication de mon silence avant de revenir, très prochainement, à nos moutons.

Oraison funèbre, parce que j’ai bien peur que nous ne venions d’assister aux obsèques de Tierra de Lobos, et ceci aura été mon dernier discours.

Comment bien finir une oraison funèbre ? En vous souhaitant bien du courage à tous, il va falloir s’accrocher et être forts, le plus dur reste à venir.

Que Dieu garde le contenu lesbien de Tierra de Lobos.

Ou pas.

rip

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A propos de Edwine Morin

Relectrice et Chroniqueuse Occasionnelle. Passionnée par les séries télévisées, elle en dévore depuis des années dans tous les thèmes possibles et ses préférences sont si hétéroclites qu'il est difficile d’en trouver les limites. Romantique dans l’âme, elle a succombé au charme d’I Can’t Think Straight et de Loving Annabelle tout en étant fan du travail de Quentin Tarantino.

2 commentaires

  1. Je suis arrêtée bien avant la fin et si j’en crois ce que j’en lis , j’ai eu bien raison !!!
    RIP à Tierra de lobos !!!

    Sinon je suis fan de ton interlude et oraison funèbre !!! j’ai rie ce qui permet de dédramatisé cet fin de saison !!!

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