Tout Feu, Tout Femme de Julie Lezzie

Tout Feu Tout Femme de Julie Lezzie

Titre Français : Tout Feu, Tout Femme

Titre Original : Tout Feu, Tout Femme

Auteur : Julie Lezzie

Date de Sortie : 01 Décembre 2012

Nationalité : Française

Genre : Roman d'Amour

Nombre de Pages : 162 pages

Editeur : Éditions Gaies et Lesbiennes, La Cerisaie

ISBN : 978-2-35680-042-8

Tout Feu, Tout Femme : Quatrième de Couverture

« Elsa attrapa un surpantalon, sa veste de feu et son casque, et grimpa dans le fourgon. S’équipant durant le trajet, elle en était à la cagoule lorsqu’elle vit la lueur des flammes dans la nuit. Le feu avait pris dans une vieille maison insalubre à l’abandon, où un sans-abri avait élu domicile depuis que les températures avaient fraîchi. Personne ne l’avait vue quitter les lieux depuis que l’incendie avait été signalé au 18 par les voisins, qui n’avaient pas voulu risquer leurs vies pour un SDF. »

Ancienne sapeur-pompier volontaire, Julie Lezzie relate avec force détails et émotion les aventures d’une jeune pompière professionnelle, première femme de sa caserne. Entre le secours à victime et la lutte contre les incendies, les interventions se succèdent dans un rythme trépidant, ne laissant personne indemne.

Tout Feu, Tout Femme : Avis Personnel

Tout Feu, Tout Femme est le premier roman de Julie Lezzie que je découvre. Je dois avouer que la quatrième de couverture m’avait déjà un peu surprise par son sérieux et son absence de référence quelconque à une petite amie pour l’héroïne mais je m’étais dit qu’un bouquin sur une pompière écrit par une ancienne volontaire serait intéressant et enrichissant. Malheureusement mon avis est plus mitigé et négatif que je ne le voudrais.

Plusieurs points me dérangent dans ce livre et principalement son héroïne, Elsa. Je peux comprendre qu’il faille nous offrir un personnage captivant mais on a le sentiment qu’Elsa est trop parfaite, qu’elle a trop raison pour être réelle. Elle ne commet pas d’impair, elle ne se trompe jamais, elle n’a jamais tort… Soyons honnêtes, ça n’existe pas ce type de personne.

Ensuite, j’ai eu un problème avec la notion de vocation et ces longs paragraphes où l’héroïne nous explique qu’elle a toujours voulu venir en aide et secourir son prochain au péril de sa vie. D’accord, sauf que je pense que peu importe le professionnel de secours ou de santé dont il est question dans les livres ou romans que l’on propose, il est un peu simpliste et facile de résumer un engagement à une vocation. Elsa n’a du coup aucune profondeur. Rien. Et je dirais même plus, comme elle a toujours voulu être pompier et qu’elle a réussi, on a le droit à des jugements limites sur les médecins qui vont trop loin dans la réanimation, des personnes qui souffrent et qui meurent et des phrases toutes faites où il faut profiter de la vie. En tant qu’infirmière, je trouve toujours limite de régler ces questions d’éthiques en trois lignes comme si c’était une évidence.

Ces réflexions faciles et évidentes sur l’importance de vivre sa vie sont régulières dans le livre et ont fini par m’ennuyer et par enlever tout intérêt au roman. C’est trop simple, ce n’est pas assez réfléchi, ça manque de profondeur et du coup d’intérêt.

Oui, le tout part d’une bonne intention. Sauf que c’est trop. C’est trop à la fois dans le maladif et le morbide, je ne pense pas qu’il était nécessaire d’insister à ce point sur chaque intervention (d’ailleurs vous noterez qu’en quelques mois, Elsa réussit l’exploit de faire les interventions les plus marquantes de toute une carrière). De la même manière, l’évidence avec laquelle Elsa intègre la famille des pompiers de sa caserne est trop simple. S’il était aussi facile pour les femmes même compétentes de faire leur place dans des milieux d’hommes ça se saurait.

Enfin, l’histoire d’amour est téléphonée et convenue dès les premières lignes. Quant à la page 14 on lit qu’Elsa est « déçue de n’avoir pas pu raconter sa première garde à Steph. [Parce qu’]en dehors des fringues et de ses études de psycho, il n’y avait pas grand-chose qui l’intéressait », on aura compris qu’elles vont rompre. Pas manqué on aura raison. Pareil pour le nouvel amour de sa vie qui comprend sa vocation et son engagement…

J’aurais voulu aimer ce roman comme j’ai adoré À Cœur Perdu de Radclyffe. Force est de reconnaître que c’est loin d’être la même qualité.

Tout Feu, Tout Femme : Extraits

« De retour à la caserne, Elsa prit son sac resté sur la banquette du hall d’entrée, et se rendit dans la salle de contrôle.
– Excusez-moi… Dans quelle chambre je dépose mon sac ? Je voudrais me changer pour le sport.
Le chef de salle se retourna et la dévisagea un instant avant de répondre.
– T’as qu’à t’installer dans la cinq, au bout du couloir. C’est celle qu’utilisent les infirmières quand elles viennent en stage, y a une douche privée dedans.
Elsa la connaissait déjà. C’était là qu’elle avait passé la nuit lors de sa garde de FIA. Elle opina de la tête, balança son sac sur son épaule et monta quelques marches. Après avoir dépassé les autres chambres et les sanitaires, elle posa son sac devant la numéro cinq et jeta un coup d’œil circulaire dans la pièce. Deux lits, deux tables de chevet, une rangée de vieux casiers – l’installation était sommaire. Après tout, on ne faisait qu’y dormir, quand les circonstances le permettaient. Elsa choisit le lit près de la fenêtre, où elle jeta son sac de couchage. Elle se souvint ne pas avoir fermé l’œil de la nuit, lorsqu’elle avait effectué son stage. On n’avait pas voulu lui donner de bipeur, et elle n’était pas sûre de bien entendre les départs annoncés au haut-parleur dans le couloir. Elle s’était couchée toute habillée dans son sac de couchage, prête à sauter dans ses rangers disposées au pied du lit. L’ambulance était sortie deux fois cette nuit-là. Et à chaque fois que l’appel avait retenti, elle avait été la première dans le véhicule. Le temps que les gars enfilent leur pantalon, récupèrent la feuille de route et ouvrent le garage, elle était installée à l’arrière, sur le strapontin, prête à sauver son prochain.
Elsa ouvrit la porte de la salle d’eau. Sur le mur face à la douche était toujours placardé le poster d’une fille nue, prélevé dans un magazine pour adultes. Elsa sourit. Elle avait beau aimer les filles, elle ne partageait pas les goûts de ses collègues. » (Pages 11-12)

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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