Tout L’Amour Que J’Ai Pour Toi

Le parcours du combattant véridique de lesbiennes françaises pour devenir mamans

Affiche : Tout L’Amour Que J’Ai Pour Toi

Année de Production : 2010

Réalisation : Hélène Fabre

Scénario : Hélène Fabre

Avec : Hélène Fabre (elle-même), Caroline (elle-même)

Nationalité : Française

Genre : Documentaire

Durée : 26: 00 minutes

Titre Original : Tout l’amour que j’ai pour toi

Tout L’Amour Que J’Ai Pour Toi : Résumé

Hélène et Caroline sont en couple depuis de nombreuses années. Cela fait quelques temps déjà qu’elles souhaitent avoir un enfant et ont entamé des démarches en ce sens : inséminations à Barcelone et suivi médical par des médecins à Paris.

Comme souvent, la première tentative n’est pas la bonne et le traitement est long. Mais Caroline et Hélène tiennent bon et continuent d’y croire. Jusqu’à ce que Caroline tombe enfin enceinte.

Hélène et Caroline sont en couple depuis de nombreuses années. Cela fait quelques temps déjà qu’elles souhaitent avoir un enfant et ont entamé des démarches en ce sens : inséminations à Barcelone et suivi médical par des médecins à Paris. Comme souvent, la première tentative n’est pas la bonne et le traitement est long. Mais Caroline et Hélène tiennent bon et continuent d’y croire. Jusqu’à ce que Caroline tombe enfin enceinte.

L'avis d'Univers-L

Scénario/Réalisation
Casting
Lez/Bi Quantité
Lez/Bi Qualité

Résumé : Devenir mères pour des lesbiennes...

Note des lectrices : Soyez la première !
73

Tout l’amour que j’ai pour toi est un documentaire réellement émouvant qui relate les difficultés rencontrées par deux femmes pour devenir mères ; les mêmes difficultés que rencontre tout couple homosexuel en France pour avoir un enfant.

La loi française interdit en effet aux couples de même sexe d’adopter ou même d’avoir recours à l’insémination artificielle. Il y a quelques mois, l’Assemblée a d’ailleurs encore une fois rejeté un texte qui proposait de modifier l’article en question (il en a été de même pour le projet de légaliser le mariage homosexuel…). Hélène et Caroline (comme beaucoup d’autres femmes) ont donc été obligées de faire appel à une clinique barcelonaise, afin de pouvoir avoir recours à l’insémination artificielle et avoir ainsi une chance de devenir parents.

On les suit du début à la fin dans leur « projet » de devenir mamans. La plupart des plans sont centrées sur elles deux : elles nous expliquent leur envie d’être mères ensemble, puis filment étape par étape toutes les démarches et moments forts de l’aventure. Il faut tout d’abord prendre rendez-vous dans une clinique espagnole pour l’insémination, puis suivre un traitement lourd afin de stimuler l’ovulation et favoriser l’implantation des embryons, etc. On est témoins de leurs espoirs, leurs déceptions et leurs joies, qui se succèdent au fil des mois.

C’est là la force de ce court-métrage documentaire, et c’est d’ailleurs ce qu’a expliqué Hélène Fabre juste avant la diffusion de son film au Festival Cineffable, elle voulait « donner une image plus personnelle et intime que ce que l’on voit à la télé. » C’est pour cela qu’elle a choisi volontairement de se filmer, elle et sa compagne, en limitant les intervenants extérieurs (la plupart du temps, ils sont relativement cachés, soit on n’entend que leur voix, ou on ne voit qu’une partie de leurs bras, etc.). Et cela fonctionne, car au fil des minutes qui passent, une certaine proximité s’installe entre le spectateur et les deux femmes. C’est comme si on lisait leur journal intime (enfin qu’on le regardait…!). On s’attache à elles et on espère qu’elles parviendront à aller jusqu’au bout.

Il se dégage de ce film une réelle douceur et un amour de la réalisatrice à la fois pour sa femme Caroline, mais aussi pour ce bébé, Esteban (un prénom espagnol, le comble pour un bébé conçu grâce à ce pays !!), auquel elle s’adresse tout au long du documentaire. (Le titre lui est d’ailleurs adressé.) Les dernières scènes sont particulièrement émouvantes. On peut notamment citer ce moment où Hélène, pour répondre à Caroline qui lui a demandé comment elle va faire pour être une « seconde maman », explique tout de go que cela se fera naturellement, puisque c’est l’enfant qui le fera comprendre aux autres. C’est bouleversant, mais cela n’ôte pas l’interrogation du statut juridique d’Hélène vis-à-vis du bébé ; seule Caroline, qui a porté le bébé, sera en effet reconnue par l’administration comme maman d’Esteban…

Tout l’amour que j’ai pour toi, l’air de rien, jette un énorme pavé dans la mare en pointant du doigt la grande hypocrisie du système : si l’insémination en elle-même est effectuée en Espagne (puisqu’elle est interdite pour les couples homosexuels dans l’hexagone), le suivi de la grossesse, lui, ainsi que tous les examens et l’accouchement lui-même, se passent bien en France. Sans que le personnel médical ignore quoi que ce soit de la situation.

Un documentaire qui est à la fois tout autant une déclaration d’amour à son enfant et un témoignage fort et poignant sur les obstacles à franchir pour devenir maman quand on est lesbienne et en couple en France. Un film que je vous conseille vivement de visionner !

Tout L’Amour Que J’Ai Pour Toi : Extraits

(Alors qu’elle prend un rendez-vous pour une insémination artificielle dans une clinique espagnole.)
INTERLOCUTRICE : Vous avez un donneur ?
HÉLÈNE : Non, je vis avec une femme.
INTERLOCUTRICE : Ah, c’est pour ça que vous avez besoin d’un donneur.
HÉLÈNE : Exactement.

HÉLÈNE (en voix off, s’adressant à son futur enfant) : Tu n’es qu’un projet, qu’un rêve. Quand tu seras grand, tu nous questionneras sûrement. Donc j’ai décidé de filmer notre histoire.

MÉDECIN : Avant, les femmes allaient à l’étranger pour avorter. Aujourd’hui, ce sont nos familles qui se construisent à l’extérieur de nos frontières.

CAROLINE : Hélène, comment tu le sens cette fois-ci ?
HÉLÈNE : Très bien. Je trouve que tu es fin prête.

HÉLÈNE : C’est de l’impatience, mais ce n’est pas de la déception, car c’est un projet qui se construit sur le long terme. Et puis je ne doute pas qu’un jour nous serons mamans.

CAROLINE (tenant un test de grossesse à la main) : Enceinte ! Je suis enceinte ! C’est marqué là ! Viens me faire un baiser ! (Elles s’embrassent) On est enceintes !

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