Trouée de Marion Jean

Trouée de Marion Jean

Titre Français : Trouée

Titre Original : Trouée

Auteur : Marion Jean

Date de Sortie : 24 Août 1999

Nationalité : Française

Genre : Roman Contemporain

Nombre de Pages : 172 pages

Éditeur : Balland

ISBN : 2-7158-1226-4

Trouée : Quatrième de Couverture

Julie s’installe sur le grand lit, pose la tête rousse sur les cuisses de Dorothée, demande : tu me caresses les bras, elle tend les poignets, là et là et puis là, indique les endroits où c’est bon, elle aime, Dorothée caresse du bout des doigts. Marie est assise dans le fauteuil profond, le suis à côté d’elle sur l’accoudoir d’où je regarde Dorothée, j’ai envie d’être un homme, toutes les femmes il paraît ont envie, les hommes et leur désir, ils ont de la chance, eux, d’avoir les femmes, pas toutes les femmes, mais les femmes, les femmes qui sont des femmes, Dorothée est l’incarnation de ça, de ce que les femmes provoquent, ce désir, celui d’un homme pour un visage et pour un cul, un désir qui ne s’embarrasse pas.

Marion Jean est née à Aix-en-Provence. Trouée est son premier roman.

Trouée : Avis Personnel

Pas facile de donner mon avis sur ce livre. Je dois avouer que je n’ai pas tellement bien compris où souhaitait en venir l’auteure. C’est-à-dire qu’on se retrouve face à l’histoire d’une femme, qui parle à la première personne et qui raconte une partie de sa vie, ses crises d’agoraphobie, sa jalousie face à l’adolescente de son amie qu’elle « garde » et qui la considère comme quoi au juste, comme une grande sœur ? Sa relation si particulière avec l’ancienne petite amie de son mari qui la fascine et lui plaît mais avec laquelle rien n’est possible.
Un week-end pour assister à une corrida est l’occasion de réunir tous ces personnages, de parler de la corrida, de ce qui est beau et fort et de ce qui ne l’est pas, mais qu’est-ce que ça vient faire là ? Est-ce là le propos du livre, la corrida, ou bien est-ce la complexité du désir ? J’avoue, on ne comprend pas trop son détachement de son mari qu’elle aime visiblement toujours et cette relation avec l’ex de celui-ci devenue la meilleure amie de notre héroïne. Y a-t-il vraiment du désir ou est-ce de la jalousie ? De la jalousie pour l’enfant qu’elle attend et pour la liberté qu’elle représente ?
Pareil pour Dorothée, on a l’impression que parce qu’elle n’est pas un homme, l’héroïne ne peut rien tenter, ne peut rien explorer, ne peut pas vivre.

J’ai eu des difficultés à cerner ce roman et je reconnais que je ne l’aurais pas mis dans la catégorie livre lesbien tant l’héroïne est restée sur la phase où « c’est impossible pour une femme d’aimer une autre femme ». Nous on sait qu’au fond d’elle elle est lesbienne mais elle, visiblement, elle ne l’acceptera jamais.

Je vous laisse juger par vous-même. Ce livre édité en 1999 peut être trouvé d’occasion pour moins d’un euro sur les sites spécialisés de vente en ligne. Comme quoi je ne dois pas être la seule à être restée imperméable à cette histoire.

Trouée : Extraits

« La fatigue s’abattait sur nous, on n’en pouvait plus, on avait besoin de se retirer du monde, de faire la sieste. Dorothée Julie Marie et moi avons squatté la chambre de l’hôtel Eden, volet mi-clos sur le jardin lumineux, calme.
Julie s’installe sur le grand lit, pose la tête rousse sur les cuisses de Dorothée, demande : tu me caresses les bras, elle tend les poignets, là et là et puis là, indique les endroits où c’est bon, elle aime, Dorothée, caresse du bout des doigts. Marie est assise dans le fauteuil profond, je suis à côté d’elle sur l’accoudoir d’où je regarde Dorothée, j’ai envie d’être un homme, toutes les femmes il paraît ont envie, les hommes et leur désir, ils ont de la chance, eux, d’avoir les femmes, pas toutes les femmes, mais les femmes, les femmes qui sont des femmes, Dorothée est l’incarnation de ça, de ce que les femmes provoquent, ce désir, celui d’un homme pour un visage et pour un cul, un désir qui ne s’embarrasse pas, Dorothée, je ne peux pas embrasser Dorothée, je peux, bien sûr, je peux me forcer mais je n’ai pas le désir de le faire, par contre je peux la regarder, ça je peux, la regarder pendant des heures, chercher à comprendre ce que je ne comprends pas, que je cherche à comprendre du monde est là, recueilli dans ce visage, à force de regarder je vais comprendre, peut-être, plus sûrement peut-être pas, ça ne fait rien, c’est une réserve inépuisable de trouble, d’avoir une Dorothée sous les yeux, mais il manque le désir, ce qu’est le désir d’un homme, ce visage entre les mains, avec les mains, écarter les cheveux, prendre. » (Pages 127-128)

A propos de Isabelle B. Price

Créatrice du site et Rédactrice en Chef. Née en Auvergne, elle s’est rapidement passionnée pour les séries télévisées. Dès l’enfance elle considérait déjà Bioman comme une série culte. Elle a ensuite regardé avec assiduité Alerte à Malibu et Les Dessous de Palm Beach avant l’arrivée de séries inoubliables telles X-Files, Urgences et Buffy contre les Vampires.

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