Un roman d’amour, enfin : Quatrième de Couverture
Ce roman est une histoire d’amour. C’est l’histoire de deux femmes qui s’aiment, qui se désirent, et qui s’aventurent à former un couple.
Ce roman est un combat. Entre le ravissement d’être aimée et la terreur de ne plus l’être, entre le plaisir et l’angoisse, entre les sentiments et les contingences quotidiennes, entre la liberté et les conventions.
Ce roman est une réflexion. Sur l’amour et ce qu’il nous fait faire, sur la passion et l’aliénation, sur l’art de dire et de ne pas dire dans un couple, sur la société et son code des passions. Le seul roman où on médite pour savoir si l’amour est plutôt une centrale ou un surgénérateur !
Ce roman est un suspens. Parce que jusqu’au bout, on se dit : « Pourvu qu’elles ne rompent pas ! » Ce roman est une histoire universelle. Si l’aimée de la narratrice change tout le temps de nom, c’est parce que ces petits moments de bonheur et de doute sont aussi les nôtres.
Ce roman est un roman comique émaillé de dialogues savoureux et hilarants.
« — Tu veux quel genre d’histoire ?
— Une histoire d’amour qui finit bien. »
Un Roman d’amour, enfin… est le dixième roman de Cy Jung, que le magazine Illico a décrit comme « incontournable dans le monde lesbien, figure militante ainsi que plume littéraire. »
Un roman d’amour, enfin : Avis Personnel
Ce roman, Un roman d’amour, enfin est le dixième livre de Cy Jung. Dixième livre sorti exactement dix ans après Once Upon A Poulette pour celles qui connaissent l’auteur et celles qui ne la connaissent toujours pas. Dix romans qui ont permis à Cy Jung de devenir une référence dans le paysage littéraire lesbien français. Parce que Cy Jung écrit des romans lesbiens… avec des lesbiennes. Parfaitement.
Un roman d’amour, enfin sonne comme une promesse. Une promesse d’histoire, une promesse d’amour. Et j’avoue que j’ai été étrangement surprise, au début, par le récit. J’attendais quelque chose de léger comme les précédents livres que j’avais lu et au lieu de cela j’ai été bluffée par cette analyse de l’état amoureux.
Parce que l’histoire commence comme beaucoup d’autres, par une rencontre, une découverte, une attirance et une liaison. Et puis ensuite il est question de tout ce qui nous passe par la tête quand on réfléchit trop au lieu de simplement vivre et de se faire confiance. Ces questions que l’on voudrait ne pas se poser mais qu’on se pose quand même. Le retour de nos peurs et de nos insécurités. Ces associations d’idées que l’on devrait taire au lieu de les partager, ces craintes sans fondements…
Personnellement j’ai adoré ces changements de prénoms de la petite amie de l’héroïne qui en fonction de celui-ci et de mon imagination passait de 25 à 50 ans devenait plus ou moins mince, plus ou moins grosse, blonde ou brune…
Un roman d’amour, enfin : Extraits
« – Raconte-moi une histoire ; je dois arrêter de penser à la douleur.
Je parle de mon ventre, bien sûr. Kyllie m’enlace.
– Tu veux quel genre d’histoire ?
– Une histoire d’amour qui finit bien
– Si l’amour finit, comment peut-il le faire bien ?
– Disons que l’on ne connaît pas la fin mais qu’on la sait heureuse.
– La fin ou la suite ?
Je suis dubitative. La douleur a changé de camp : elle s’acharne sur ma fesse, la gauche. J’y cale la bouillotte. Sacha me masse en douceur le ventre.
– On parle donc d’une histoire d’amour.
J’opine, Ingrid masse encore.
– Eh bien, si une histoire d’amour prend fin, c’est que l’amour prend fin…
– Ou que la vie rend la séparation obligatoire.
– Dans ce cas, c’est l’histoire qui prend fin et non l’amour. Et cela finit de toute façon mal puisque l’amour ne suffit pas à être heureux.
J’opine derechef. La main d’Anne ne bouge plus.
– Reprenons donc le premier postulat : l’histoire se termine car l’on ne s’aime plus. Si l’on envisage la fin, on ne peut pas imaginer qu’elle soit heureuse, sauf à considérer que c’est heureux que l’on ne s’aime plus.
– Pourquoi pas ? On peut en avoir marre, trouver salvateur de ne plus aimer l’autre. Quelqu’un que tu aimes et qui te bat ; ce peut être heureux d’arriver à ne plus l’aimer.
– Je ne crois pas ; ne plus aimer c’est toujours une perte.
– Mais rien ne dit que la perte c’est toujours du mal, au sens contraire de bien.
C’est au tour de Prune d’être dubitative. La bouillotte me soulage. Je me sens plus à même de réfléchir. » (Page 109)