Unes de Martine Roffinella

Unes Martine Roffinella

Titre Français : Unes

Titre Original : Unes

Auteur : Martine Roffinella

Date de Sortie : 2005

Nationalité : Française

Genre : Roman Contemporain

Nombre de Pages : 68 Pages pages

Éditeur : Phébus

ISBN : 978-2752901101

Unes : Quatrième de Couverture

Nina, la «dominante», ne veut pas seulement séduire Doris – qui ignore encore qu’elle sera tout à l’heure la «dominée».

De leur rencontre érotique, Martine Roffinella ne dissimule rien : aucun geste, aucune parole, aucun fantasme – car les fantasmes, ces trésors par excellence cachés, inavoués, ne demandent à l’heure de l’amour qu’à être anis dans la lumière la plus crue, à se dire et à se montrer. Partage de l’inavouable. Conçu comme une lente montée vers le plaisir, Unes voudrait rappeler – Martine Roffinella y tient, quitte à choquer la bonne conscience féministe de ses sœurs – que l’acte d’amour entre deux femmes ne se différencie en rien de celui qui lie à l’ordinaire un homme et une femme. Et que la «petite mort» n’est pas le privilège des garçons.

Unes : Avis Personnel

Unes est un court texte de Martine Roffinella, racontant la passion amoureuse de deux femmes, Doris et Nina. Après avoir lu son dernier roman, Love, qui mettait en scène une relation lesbienne ayant pour théâtre les esprits – quelque peu torturés – des personnages, j’étais curieuse de savoir comment la même auteure décrirait un autre amour sur un terrain totalement différent : celui de la chair. Car l’orientation principale du roman est bien celle-ci – explorer la sensualité, la sexualité, l’attirance physique des deux personnages et leur façon de la vivre.

Le texte alterne donc entre descriptions érotiques – et vaguement poétiques – et récits intitulés «rêves» et retraçant la rencontre, réelle ou fantasmée, des protagonistes. Les deux aventures avancent donc parallèlement, le rapport sexuel entrecoupé par les souvenirs de la rencontre, jusqu’à la résolution attendue de l’une et de l’autre, orgasme et rapprochement des deux femmes.

On comprend bien évidemment à la lecture que le but du roman serait de révéler l’importance des fantasmes, l’importance de l’imaginaire dans l’accomplissement sexuel et de l’abandon dans la complicité de ces femmes que lie – il semblerait que ce soit la spécialité de l’auteure ! – un rapport de domination et de soumission.

Pourtant, le texte peine à trouver un réel intérêt et s’étiole entre descriptions métaphoriques et dialogues assez fades.

Quant à la volonté de l’auteur de «rappeler (…) que l’acte d’amour entre deux femmes ne se différencie en rien de celui qui lie à l’ordinaire un homme et une femme. Et que la “petite mort” n’est pas le privilège des garçons», je ne vois toujours pas bien sa réalisation dans le roman…

Unes : Extraits

« Doris, nichée au cœur d’une étape vierge, lâche de petits cris acidulés. Sait-elle que son nombril est aussi savoureux que l’Orient ?
Aguicheuse, venimeuse, follement avide de caresses, Nina prolonge sa morsure. Jusqu’à ce qu’elle fasse glisser son visage vers son sexe.
Elle lui demande, la supplie d’y boire.
Désaltère-toi, dit-elle. Ce n’est que le début de mes chasses victorieuses.
Car elle n’épuise pas le goût de sa conquête. Elle mord et mord encore, pour que glisse entre ses cuisses la première impatience du désir.

Dixième rêve.

– Que faisons-nous de nouveau devant le Théâtre Mogador ? Il est cinq heures du matin. J’ai envie de croissants chauds.
– Maintenant, vous devez sortir de ma vie. Allez, rentrez chez vous.
– Serait-ce parce que je représente à ce moment du jour, bien plus qu’une jolie passade ?
– On peut dire cela.
– Alors, pendant le spectacle, votre première idée était bien de me mettre dans votre lit ?
– Oui.
– Et depuis ?
– Nous avons passé la nuit ensemble non ?
– En parlant, en mangeant de mauvaises frites, en dansant. Mais où habitez-vous donc ? Vous auriez pu me proposer un bon hôtel.
– C’est toujours ainsi que je procède.
– Donc je ne m’inscris pas dans le registre de vos habitudes. Toujours ça de gagné.
– Si vous montez chez moi, je vous domine. Sinon, hélez donc ce taxi qui passe.
– Et si j’avais juste envie, moi aussi, de coucher avec vous ?
– Il faudrait que j’oublie.
– Oublier quoi ?
– Mon souhait de vieillir avec vous.
– Supporterez-vous mes rides ?
– Je les attendrai.
– Admettons que je vous croie. Dominez-moi, maintenant. »

A propos de Julia Clieuterpe

Chroniqueuse occasionnelle

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