We Will : Interview de Laura Nagy, Bianca Bradey et Madeleine Withington, la réalisatrice et scénariste et les interprètes de Claire et Rachel

We Will - Laura Nagy, Bianca Bradey, Madeleine Withington

Interview accordée à Emma Cornish, le 18 août 2015 pour le site Lotl.com

Laura, en quoi ce film est-il personnel pour vous ?

Laura : L’amour est personnel. Personne n’a à définir votre amour. Personne n’a à vous dire que votre amour est plus ou moins valide. Donc bien sûr que je le prends personnellement, je suis un être humain comme les autres et mon cœur aimera qui il aimera, je n’ai pas de contrôle là-dessus, personne ne l’a. C’est aussi personnel pour moi que ça devrait l’être pour tout le monde. C’est juste de l’empathie de base.

Pouvez-vous nous parler de la musique qui accompagne le film ?

Laura : Bec Sandridge est une auteure-compositrice-interprète australienne incroyable. Sa musique m’a toujours émue. Le mariage pour tous est un sujet qui lui tient à cœur et j’étais ravie qu’elle accepte d’être impliquée dans le film. Nous eu avons la chance de la filmer en live en train d’interpréter la chanson Stones pendant le mariage.

Pensez-vous que l’on puisse contrôler sa sexualité ?

Madeleine : Non. Non. Non. Non. Vraiment, non. Je ne comprends pas que certaines personnes puissent penser ça. J’essaie vraiment de vivre en ayant de l’empathie et en étant compréhensive, mais là ça me dépasse. Il faut deux secondes et pas beaucoup de réflexion pour comprendre ça. L’amour c’est l’amour.

Bianca : Non. Je crois que la sexualité n’a pas besoin d’être définie. Pourquoi est-ce qu’on a besoin d’étiquettes ? Gay, hétéro, lesbienne, bi… ce ne sont que des mots qui nous sont attribués pour nous cataloguer afin de ne pas perturber la société. Je crois que l’on tombe amoureux d’âmes. Et si l’on est suffisamment ouvert et honnête, on peut tomber amoureux de la personne avec laquelle notre cœur se connecte, peu importe son sexe.

Laura : Absolument pas. C’est n’importe quoi. Vous ne devriez pas tenter de contrôler votre sexualité. Ça ne mènera à rien d’autre que des chagrins d’amour. Vous ne serez heureux que lorsque vous serez vraiment vous.

À votre avis, pourquoi l’Australie est-elle si en retard sur son temps en ce qui concerne le mariage pour tous ?

Madeleine : En ce moment, l’Australie est remplie de privilégiés éhontés. Privilège, lorsque vous décomposez le mot, signifie « loi particulière ». Je crois que ça en dit long. Une loi pour nous, une loi pour vous, parce qu’on en a le pouvoir. C’est à la fois triste et terrifiant. L’Australie a un gros problème avec l’égalité, et pas seulement au regard de la communauté LGBTQIA+. Je crois que c’est culturel, c’est profondément ancré et il est temps que ça change.

Laura : Oui, exactement. Notre gouvernement est du mauvais côté de l’histoire. Les générations futures regarderont notre époque – lorsque le mariage homosexuel était illégal – avec la même honte que nous lorsque nous regardons l’illégalité du mariage interracial. Ce qui est super c’est que maintenant il y a un soutien immense pour le mariage pour tous au sein de la communauté australienne. Les statistiques montrent que les australiens sont pour le mariage pour tous. Et le soutien ne fera qu’augmenter et, au fur et à mesure, nos parlementaires seront obligés de s’adapter… particulièrement en vue des élections.

Ça semble être un court-métrage vraiment drôle et joyeux. Comment vous sentiez-vous en le tournant ?

Bianca : J’ai adoré faire ce film. C’était beau, libre et amusant. Et c’était un tel plaisir de travailler avec des personnes si géniales et talentueuses. J’ai hâte que les gens le voient. Je suis tellement fière d’en avoir fait partie.

Madeleine : Je me suis amusée comme jamais ! C’est juste formidable de travailler avec Laura et Bianca, et avec notre cadreuse Emma [Paine] et notre photographe Samantha [Heather]. C’était très spécial de travailler avec autant de femmes talentueuses et passionnées. Passionnées par l’égalité. J’ai le sentiment d’être chanceuse d’avoir pu faire partie de ça. Ce film est vraiment inspirant, ce qui est génial. Il en ressort vraiment une espèce de caractère inévitable, un peu type « C’est comme ça. Ce n’est pas une option. Vous pouvez essayer de le combattre, mais l’amour vaincra. Faites avec ».

Laura : On s’est amusés comme des petits fous en faisant ce film ! Et cela se voit vraiment à l’écran. Au final, on se bat pour l’amour. L’amour et les mariages ! Les célébrations les plus joyeuses que l’on puisse imaginer ! Le film se devait donc d’être vraiment réconfortant.

Y a-t-il eu des moments gênants ?

Bianca : Non, tout n’était que soleil, arc-en-ciel et licornes, pour être honnête !!!

Madeleine : Nope ! Ce qui est plutôt surprenant pour moi parce que je suis assez nerveuse quand je rencontre de nouvelles personnes et j’ai tendance à choisir les sujets de discussion les plus inappropriés qui soient. Après, je suis généralement normale le deuxième jour. Mais moi et Bianca avons toutes deux remarqué cette facilité que nous avions ensemble, à quel point on était à l’aise l’une avec l’autre. Ça semblait juste vraiment naturel.

Laura : Il y a eu un moment où Madeleine a été un peu trop enthousiaste en embrassant Bianca et a essayé de la soulever, mais elle a fini par lui cogner la tête contre un mur en ciment, assez violemment je dois dire… mais elles ont juste profité de ce moment et l’on transformé en une scène encore plus mignonne et marrante. C’était un vrai plaisir de voir ça.

Interview Originale sur le site Lotl.com

A propos de Lou Morin

Traductrice Anglais/Français

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