Comment avez-vous su pour votre homosexualité ?

[Griottesurlegateau]

En fait, je ne me suis jamais sentie à l'aise dans aucun terme qui cloisonne définitivement ma sexualité et ma sensibilité.
J'ai découvert juste ces mots : sexualité et sensibilité.
Ca me permet de ne rentrer dans aucune case, de rester libre d'être ce que je suis, et d'être sur le même pied d'égalité avec n'importe quelle personne avec laquelle je parle de ce sujet, sa sexualité, sa sensibilité et ma sexualité et ma sensibilité.

[CuninaSpesStimula]

Je suis évidemment complètement d'accord que l'on n'a pas besoin d'étiquette pour exister et être qui l'on est, tout simplement. Une chose m'interpelle néanmoins dans ton post Griotte : tu dis qu'ainsi tu es sur le même pied d'égalité que n'importe qui quand tu parles de sexualité. Donc si tu te définissais comme hétéro/homo/bie/pan/a/autre, tu te sentirais moins libre, moins légitime, de discuter de ce genre de sujets ? Qu'est-ce que cela changerait ?

[Griottesurlegateau]

Ces termes me donnent une forte sensation d'enfermement, tentant de me mettre dans une catégorie.
Je ne dis jamais à qui que ce soit "ton hétérosexualité" comme j'entends très souvent "ton homosexualité".
Ce n'est pas "mon homosexualité", c'est "ma sexualité" tout court.

N'étant pas enfermée dans une case (le terme d'"homosexualité" trimbale un tas de représentations divers et variées et reste, à mon sens, réducteur), j'ai le sentiment d'une certaine neutralité, d'une certaine liberté d'une certaine ouverture, en employant le terme de "sexualité".

Dans le terme d'"homosexualité", il y a tout un panel de sexualités finalement.
Alors de quoi parle-t-on en fin de compte ?

Il y a des homosexualité, des hétérosexualité, des bi-sexualités, des transsexualités, des échangesexualités, des trisexualités...enfin, tu vois bien CuninaSpesStimula, tu n'en finis pas d'énumérer les types de sexualité.

En abattant les cloisons, l'horizon est soudain beaucoup plus large, imprévisible, vaste, créatif.

Cette idée d'un panel de sexualités, est développée par Kinsley en 1948 et je l'ai retrouvée dans une série de dessins de Dwam, intitulé Peu importe dans le recueil de mini-BD tome II "17 Mai - Des dessins contre les LGBTPhobies". J'ai bcp aimé ces dessins.

[joker]

sans jamais avoir mis de mots, de cases dessus, j'aurais du savoir très tôy que j'aimais les filles. j'ai aimé un nombre de profs. Du CP jusqu'à la seconde, il y a eu de belles profs. mais je disais admiration. absence maternelle ou autre. je les aimais mais je ne me voyais pas amoureuse. D'ailleurs encore aujourd'hui la nuance entre ces deux sentiments se fait parfois douloureuse.

le jour de la révélation. enfin l'acceptation ou je sais pas trop comment le dire. le jour où je me suis dit "ok j'aime les filles peut-être même plus que les garçons" c'est le jour où j'ai allumé la télé et où canal plus diffusait the L word pour la première fois et grâce à wikipedia je peux vous dire que c'était le 19 juin 2005. c'était la fin de la seconde et j'allais avoir 16 ans. j'ai pleuré et écrit une bonne partie de la nuit. j'ai surtout pleuré de soulagement. après ça allait mieux et j'ai vécu ma première histoire avec une fille les mois qui ont suivi et j'ai continué à avoir des garçons parce que je trouvais ça plus facile. j'ai très vite vu que je ne voulais pas être dans une case. qu'il m’arriverait d'être attirée par des mecs voire de tomber très amoureuse de certains. mais je préfère les filles (come j'ai encore 16 ans dans ma tête j'ai du mal à dire femmes, c'est grave docteur?).

pour cette raison, the l word est une série importante pour moi et même si elle part totalement en cacahouètes dans les dernières saisons, elle représente le moment où j'ai su. ou plutôt le moment où j'ai accepté.