Un Artiste est forcément un Monstre.

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jepassevitefait

Re: Un Artiste est forcément un Monstre.

Message par jepassevitefait »

Pour finir avec mes délires, je prendrai l'exemple de Daniel Darc , un mec dans lequel je me retrouve beaucoup, car il était artiste par "phobie sociale" et qu'il avait besoin de quelqu'un qui n'avait pas besoin de lui, une personne qu'il ne rencontrerait jamais
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https://youtu.be/vTBe5JkglTg
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L'artiste doit être un monstre s'il veut qu'on l'écoute puisqu'il ne parle que sa propre langue .

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apache
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Re: Un Artiste est forcément un Monstre.

Message par apache »

Dans ce que tu écris JPVF, ce sont les autres le problème, et le bilan que tu en tires c'est la solitude, l'enfermement, la disparition pour l'artiste mais en réalité ce n'est pas le côté artiste d'une personne ni son public le problème, c'est la gestion de l'ascension, le plein phare médiatique. Pour imager le truc, imagine toi gravir l'éverest en tongues, forcément au bout d'un moment tu gèles sur place ou tu tombes dans une crevasse, non c'est pas n'importe quoi ce que je dis, planter son drapeau sur le k2 c'est ce qui est demandé à l'artiste qu'il le veuille ou non, afin qu'il soit reconnu en tant que tel par le plus grand nombre.

C'est le nombre qui fait l'artiste de nos jours, il faut remplir les salles, les expos, l'audimat, se faire un nom parce qu'il est plus facile de se rappeler du nom s'il est rabâché. Le public n'y peut rien, il est sous influence non pas artistique, mais tendancielle. La relation qui s'établi entre un artiste et son public est donc perturbée parce qu'on ne laisse ni à l'un, ni à l'autre, la place, le temps de l'échange qui se produit, sans qu'il soit immédiatement relayé, snapé, tchatté, facebooké, twitté. Demande aux personnes qui font la queue pour voir n'importe quel artiste, beaucoup (pas tous) te diront qu'ils sont là parce qu'ils en ont entendu parlé et qu'il faut donc absolument voir la chose extraordinaire promise dans les feuilles de choux locales et nationales. Comme ça, ils auront un sujet de conversation pour le lundi au travail (chanson célèbre de cloclo).

Les constats que tu tires visent la cible humanité, mais qui te dit que ce n'est pas l'oeuvre qui cache l'artiste, comme l'arbre la forêt, ça expliquerait pourquoi il a tant besoin d'elle ou d'ailes pour échapper. Il y a de tellement de choses dans ce qui échappe et plus ça échappe, moins c'est reconnu en tant qu'être humain, d'où le qualificatif de monstre.

Bref, je vais aller me coucher, j'ai dû m'égarer un peu en te répondant, mais je m'auto attribue l'excuse de l'heure tardive.

jepassevitefait

Re: Un Artiste est forcément un Monstre.

Message par jepassevitefait »

Jenny

L'artiste fait rêver mais jouit d'une très mauvaise presse.
C'est ainsi.
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je crois faire partie de ces gens qui ne méritent pas le bonheur


Pour moi l'artiste sait rendre les autres heureux avec son malheur.

hiddenHeda
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Re: Un Artiste est forcément un Monstre.

Message par hiddenHeda »

Je vois très bien la difficulté de vivre avec les autres au quotidien, pour un artiste. D'arriver à se faire comprendre et à les comprendre et à manier les mêmes codes. Mais finalement, est ce qu'un artiste qui aurait conscience de tout cela, déciderait de l'accepter et de trouver son propre équilibre avec des moment de solitude et de partage, ne pourrait pas être "heureux" lui aussi, finalement? "Heureux" au sens plus serein avec lui même et ses particularités, accepter sa noirceur quand elle survient, et surtout accepter de ne pas toujours réussir à se faire comprendre. Au fond ce n'est pas toujours si grave, si?.. Je ne sais pas si je suis d'accord avec cette image de l'artiste qui est forcément malheureux pour travailler, pour être ce qu'il est. Je ne suis pas sûre... Il est vrai cependant que le besoin de créer répond en général à un manque, une incapacité, une forme de handicap presque. Mais une fois cette condition acceptée, intégrée, ne peut-elle être dépassée? N'existe t -il donc aucun artiste à peu près "heureux" comme peuvent l'être les non-artistes? C'est une vraie question que je me pose... Je ne pense pas toujours la même chose à ce sujet, je pense que ça dépend de mon degré d'optimisme :roll: :lol:

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apache
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Re: Un Artiste est forcément un Monstre.

Message par apache »

Il y a deux choses qui me viennent dans la tête qui pourraient expliquer différemment les choses, d'abord, et si la noirceur était une addiction ? Que le shoot soit puissant au départ et toujours recherché ensuite en allant de plus en plus loin, en s'aidant de substance (drogues, alcool) et de comportement (destruction) ce qui serait le moyen de la conserver.

Et deuxième chose, et si la noirceur était un état, mais pas vue comme un trouble du comportement ou une maladie, comme quelque chose qui est donné, un trait de caractère en somme qui permettrait aux émotions de sortir et d'en faire un tableau, un texte, une musique, etc.. Perso, je pencherais pour la deuxième parce que je sais tout autant y plonger et m'y sentir bien et en sortir et me sentir mal, le lâché sonne comme abandon de parties de soi, d'instants que je ne retrouverai jamais.

Pour celles qui écrivent, je ne sais pas si vous avez cette sensation d'être incapables de réécrire avec l'intensité initiale, et d'être incapables de vous relire. Moi j'écris sur l'instant et en réaction, sans brouillon et je ne retravaille pas mes textes, j'ai essayé, ça m'énerve et ça me coupe.

Bref, il faut changer d'heure.

Bon week end à toutes.

jepassevitefait

Re: Un Artiste est forcément un Monstre.

Message par jepassevitefait »

Rien n'est linéaire chez qui que ce soit, et l'artiste n'échappe pas à la règle.
Même le plus désespéré d'entre eux connaît des moments de folles récréations euphoriques.
Mais comme l'artiste est frappé d'hypersensibilité, de sensiblerie pour les mauvaises langues, chez lui, les périodes d'accablement, et de liesse sont si marquées qu'il en devient désespérant et peu fiable.
D'autant qu'elles se succèdent allégrement sans transition, voire s'entremêlent.
Il est une oeuvre baroque parfois déconcertante.
Pourtant, ses sentiments, pour être exubérants, sont sincères, eux.

Sinon, puisqu'on parle souvent de double standard ou différence de traitement, je suis estomaquée devant la disparité évidente entre la façon de juger pénalement un artiste par rapport à un non artiste.
Soit on se montre plus indulgent à son endroit, comme s'il était pénalement irresponsable, ou au contraire, on ne lui pardonne rien comme si son statut l'astreignait à une quelconque obligation d'irréprochabilité.

Aussi, pour moi le cas le plus marquant demeure celui de Bertrand Cantat qui est devenu le symbole de la violence conjugale funeste .
Je ne me permettrai pas d'émettre un quelconque jugement, seulement, j'ai noté que si certains ont jugé sa peine trop faible, d'autres ont pensé qu'au contraire on s'en était servi d'exemple et du fait, il n'avait pas du tout bénéficié de traitement de faveur.
La triste réalité est que ce genre de crimes n'est pas souvent puni comme il devrait l'être, et quel que soit le titre du criminel, surtout sur fond de jalousie masculine, d'alcool...
En outre, des manifestations se sont multipliées pour l'empêcher de reprendre son métier, sa peine légalement purgée.
Mais s'il s'agissait d'un carrossier ou d'un boulanger, comment serait perçu un quelconque empêchement de reprendre leur profession ?

Et puis il y a aussi cette dissociation que font certains entre l'humain et l'artiste.
Aussi, combien de fois a-t-on entendu :
Même si c'est un salopard, j'admire l'artiste. ?

Pour l'idée de noirceur qui est un Shoot , ( comme dans POI :D ) je suis persuadée que cet état d'esprit génère une sorte d'adrénaline à l'instar de la peur .
Et c'est à mon sens une sensation instantanée qui est unique.
C'est comme le fait de rêver : on ne fait jamais exactement le même rêve.

Enfin, remerciant ceux qui m'ont lue, ( pour être parfois rude, je sais rester courtoise ) une vidéo qui m'a marquée sur un artiste syrien réfugié qui veut amener chacun à se mettre à la place de son antipode car nous ne sommes pas des monstres
Réflexion qui m'interroge car à première vue, Dino désigne par "les monstres " comment son peuple est perçu par le reste du monde , mais ces "monstres " ne seraient ils pas aussi les artistes ou tout simplement ce qui n'est pas soi?
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https://youtu.be/9vXaYm20uxA
Modifié en dernier par jepassevitefait le sam. 28 oct. 2017 23:33, modifié 1 fois.

jepassevitefait

Re: Un Artiste est forcément un Monstre.

Message par jepassevitefait »

Je fais un rajout sur une écrivaine que je connais, ( eh oui , même une abrutie comme moi peut connaître des artistes , sans pour autant les comprendre d'ailleurs ) laquelle s'étonne parfois de ses propres écrits, du style : " Je ne me rappelais pas avoir écrit ce truc. En outre, en me relisant je me demande bien ce que je voulais dire. .."
Elle est sujette aux addictions en tous genres, mais en change souvent.
Elle dit que ça l'aide dans sa production.
Je veux bien, mais comme ce n'est jamais la même substance qu'elle use , comment est ce possible ?
Parfois, sa drogue peut apparaître des plus pittoresques.
En ce moment, elle se shoote aux chips de bananes.
En même temps , ya sûrement plus nocif comme addictions.
Et d'ailleurs ce fut son cas, dont la célèbre absinthe.

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apache
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Re: Un Artiste est forcément un Monstre.

Message par apache »

Aparté avant de répondre au sujet : Rude ??? j'ai rien senti, je dois être blindée c'est pour ça. Le manque de courtoisie serait de ménager les susceptibilités, ce n'est pas un service à rendre à qui que ce soit, enfin ça c'est mon avis et il n'engage que moi.

Pour l'exemple médiatique que tu cites, tu soulèves un point important, oui c'est vrai s'il avait été boulanger, toute la france ne se serait pas levée, enfin la france des reseaux sociaux. C'est très ardu de ne pas tomber dans le jugement et très faux culs de dire qu'on en est exempts. Moi je le juge ce mec et pas en rapport avec la célébrité, l'artiste, je ne lui trouve aucune excuse, parce qu'un mec qui frappe une femme, reste un gros C...... C'est tellement facile de s'en prendre à plus faible que soit que ce soit physiquement ou psychologiquement, c'est la force des faibles, des idiots, des complexés, des frustrés. Je condamne la violence chez les mecs comme chez les nanas, d'ailleurs les lesbiennes sont loins d'être irréprochables à ce sujet (tabou).

Pour ton amie, je ne pense pas que ce soit ses addictions sucrées salées qui lui font oublier ce qu'elle écrit, ni ce qu'elle voulait exprimer, les émotions sont fugaces comme les instants que l'on vit et la relecture colle la honte (je parle pour moi).

jepassevitefait

Re: Un Artiste est forcément un Monstre.

Message par jepassevitefait »

Je reviens sur ma rudesse courtoise et m'explique : c'était juste l'une de mes références filmiques qui me font rire de moi-même, car pour ce qui est de la courtoisie, je pense que tout le monde ici connait mon indélicatesse et que personne n'y est à l'abri .
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https://youtu.be/bg_OL7OXVj8
C'était hors de propos, désolée.
Mais j'aime à citer des dialogues d'Audiard en guise d'autodérision.

Pour Cantat , je ne lui trouve aucune excuse, à la même enseigne que toute personne qui s'autorise à utiliser les autres comme des objets, pour autant qu'il soit artiste pour moi ne change rien à ses faits et gestes.
Il doit être traité comme tout le monde.

Quant à l'écrivaine que je connais ( pas mon amie, une connaissance ) , je crois que même sans substance quelconque elle semble parfois écrire sans conscience de ce qu'elle écrit .
C'est très étrange comme phénomène, comme si l'artiste était tel un somnambule quelquefois.

jepassevitefait

Re: Un Artiste est forcément un Monstre.

Message par jepassevitefait »

J'ai vu un jour une pièce de théâtre, Zelda (qui me ramène au film Persona que j'ai ailleurs cité ), montée par des amateurs ( pas dans les sens péjoratif du terme mais dans le sens de non-professionnels amoureux de l'art drama ), laquelle met en scène une jeune peintre, internée en hôpital psychiatrique, harcelée par son double, né de son imagination.
Au fur et à mesure que cette pièce avance, on comprend que la jeune personne est d'apparence schizophrène .
Peu à peu, la crainte de ce double en rébellion est de disparaître, à grand renfort de drogues administratées par une praticienne en particulier, qu'elle hait.
Il s'avère que cette femme médecin et la patiente sont amoureuses, et qu'ensemble elles luttent contre cette maladie mentale qui l'enferme dans un monde imaginaire, peuplé de fantasmes, où cette alter ego règne telle une dictatrice implacable , désireuse de se la garder pour elle seule, loin du monde réel.
Au final, la jeune malade est guérie et l'autre disparaît.
Par extension, on peut comprendre que ce sosie imaginaire était son inspiration.
Sera-t-elle plus heureuse sans son art ?
Pas sûre.

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