Pour Hugo, je pense que les deux termes restent positifs même en tant qu'oxymore. Ici le terme de monstre signifierait "géant". On le traiterait donc de géant sacré. Cela peut se référer à plusieurs choses. L'étendue de son oeuvre colossale (dont l'auteur parlait) ou la grandeur qu'il impose et l'admiration (pas forcement pour l'humain mais pour son oeuvre) qu'il suscite. En tout cas c'est un terme qui personnellement me donnait des frissons. L'adjectif sacré vient donner au mot monstre le respect qu'on doit à l'homme, comme s'il était intouchable. Voilà comme tu dis "on ne touche pas au sacré". C'est pour ça que je voulais le souligner avec ce terme de "monstre sacré", ça montre qu'il n'y a pas qu'une connotation négative derrière le terme "monstre". Pour moi pas en tout cas. Même dans le cas où une autre personne attire l'attention sur un côté négatif. Pourquoi ? On disait des poètes maudits qu'ils abusaient de l’absinthe et que c'est de là que leur venait leur inspiration. On disait de Van Gogh qu'il était fou, d'où son génie. Bref il y a ce genre d'histoires derrières certains "monstres" de l'Histoire. Mais je n'ai jamais vu ça comme étant négatif. Je ne pensais pas "ils ont une vie déplorable". On aurait tendance à penser "Ah, si c'est le prix à payer". Ce que je retiens, ce n'est pas leur folie qu'on essaye de mettre en avant. C'est ce qu'ils ont fait. Absinthe ou pas (et encore s'il suffisait d'abuser de certaines substances pour se transformer en Rimbaud... ) ils avaient le talent.jepassevitefait a écrit :Bonne soirée à toi également Apache
De même à toi HiddenHeda
Sinon, je tiens à revenir sur ton intervention FantasmagorieTout d'abord parce que je suis loin de penser qu'un artiste doit être positionné sur un piédestal.Fantasmagorie a écrit :Je ne trouve pas cela négatif qu'on traite l'artiste de "monstre". Au contraire. D'ailleurs dans toutes les interventions, malgré les divergences sur la définition d'un "artiste", ce qu'il en ressort pour moi, c'est que vous mettez toutes l'artiste sur un piédestal. Comme-si c'était un être à part. Que ce soit le cas ou pas, le fait même de se poser la question en est une preuve.
A partir de là, oui c'est un monstre (encore faut-il savoir ce que vous voulez dire par "monstre"). La première biographie que j'avais lu sur Hugo, disait de lui que c'était un "monstre sacré".
Au contraire j'en connais qui vraiment m'agacent et sont loin de mériter quelque admiration.
Tandis que d'autres m'indifférent totalement.
Néanmoins, ya des artistes d'exception qui illuminent nos ténèbres.
Et en cela, ils sont pour moi des êtres d'exception.
Après, tu cites qu'on disait d'Hugo qu'il était un " monstre sacré "et ceci me rappelle qu'on tend à attribuer la paternité de ce terme à Cocteau pour désigner Sarah Bernhardt, cependant qu'Hugo la nommait, lui, La Voix D'Or.
Je trouve que ce terme est mystérieux et oxymorique car l'idée de monstre ramène plutôt au surnaturel négatif par opposition au sacré qui a trait surtout au surnaturel positif.
Je pense en effet que le sacré apporte une note de respect alors que le monstre lui inspire le rejet et le dégoût, la condamnation.
On ne touche pas au sacré, on se rue sur le monstre pour le maltraiter .
On en revient ainsi à la dualité contradictoire .
En même temps, ce terme me rappelle aussi ces divinités, hindouistes et autres, réputées maléfiques mais qu'on respecte et adule par peur de leur courroux.
Pour moi, je m'intéresse surtout à la valeur originelle du terme de monstre : ce qu'on montre pour dénoter la différence par rapport à ce qui est commun.
Entre nous, qu'on me dise que tel artiste était fou, qu'il abusait de telle substance, je le retiens pour la culture, mais à part ça, ce n'est pas ce qui m'intéresse. Tant qu'il "illumine nos ténèbres" pour citer jepassevitefait, je retiendrai donc surtout son oeuvre. Je suis d'accord pour l'ensemble de ton message. J’ajouterai par rapport au piédestal... oui l'artiste est à part. Je ne sais plus qui le disait, mais un artiste perçoit les choses d'une manière différente des autres, non artistes on va dire. Même le petit artiste qui à la limite ne fait pas encore grand chose d'extraordinaire recevra de la part des personnes qui l'entourent des remarquent qui en soi le place à part. Simplement (et c'est du vécu) parce que la personne en face ne comprends pas ce que tu vis, ne perçois pas les choses comme toi (perception au niveau des sens) alors il y a une admiration qui naît. Une idéalisation.
Je crois que c'est comme cela dans chaque domaine. Il y a des êtres à part partout. En ce qui concerne les artistes oui certains vont agacer, on ne va pas tous les aimer non plus. Mais au niveau de quoi agacent-ils ? Sur le plan de leur travail ou sur la plan de la personnalité ?
""Pour moi, je m'intéresse surtout à la valeur originelle du terme de monstre : ce qu'on montre pour dénoter la différence par rapport à ce qui est commun."""
Alors c'est positif ? Parce que ce qui est commun est quelque part banal.
C'est pour cela que je vois tout ce qui est dit ici comme positif. A part peut être la manière dont l'entourage va vivre ce qu'il perçoit comme un renfermement sur soi, de la part de l'artiste.