Au canada, à Manitoba, Lisa est une fille de fermier dont la ferme est saisie par la banque, obligeant la famille à vivre en mobilhome et Lisa, à travailler pour une ferme moderne du nom d'agritech tenue par des immigrés palestiniens.
Alors qu'une de ses collègues se blesse, Lisa va s'expliquer avec sa patronne Dalia. Le ton monte, les préjugés aussi et Lisa se fait renvoyer.
Mais comme elle a besoin de ce travail (et qu'elle s'en veut aussi), elle revient quelques jours plus tard pour s'excuser auprès de Dalia.
Une amitié va alors naître entre les deux jeunes femmes...
J'ai aimé le choc des deux cultures, les incompréhensions, les malentendus.
La réaction des parents face à la découverte des sentiments de leur fille pour une autre fille est bien traitée. D'un côté, l'intolérance et l'incompréhension du père, de l'autre l'intolérance et l'incompréhension de la mère (non, il n'y a pas une famille pour racheter l'autre).
J'ai aussi apprécié les personnages. Lisa, obligée de rester forte, s'effaçant au profit de ce qu'on attend d'elle et Dalia, plus sûre d'elle en apparence (d'ailleurs, le fait que ce soit elle qui dise à Lisa qu'il n'y a rien de honteux à aimer une fille est très intéressant. Elle connait un peu plus le monde que Lisa qui n'a jamais vraiment quitter la petite ville où elle demeure), une Dalia donc plus sûre mais qui, en même temps, n'osera pas avouer ses sentiments pour Lisa à sa famille afin de ne pas épouser Omar.
J'ai trouvé que leur histoire était finement développée, elles s'encouragent, se comprennent, se plaisent au fond dès le début, et si Dalia n'était pas fiancée...
La scène où Dalia fait tout pour ne pas partir en ville avec Lisa, et que c'est son propre père qui la lui met dans les pattes prétextant qu'elle ne peut pas partir avec un homme et dormir en ville avec lui (même dans un hôtel avec deux chambres séparées) est assez bien amenée. C'est une dynamique sympa, de rapprocher de cette façon deux êtres par le biais d'un tiers.
Il y a aussi une réplique au début du film qui m'a amusé, c'est celle dit par l'épicier qui quand il voit le pick up de Lisa passer dit à ses clients pakistanais en le désignant du menton "redneck" (qui veut dire plouc en anglais), parce que contrairement à ce qu'on pourrait croire les palestiniens s'en sortent mieux avec leur ferme alliant la science et la technologie que beaucoup de fermiers canadiens.
C'est un film qui m'a un peu fait penser à Just a kiss de ken Loach, il possède une simplicité touchante.