[Film] The Hours

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Atta
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Re: [Film] The Hours

Message par Atta »

J'adore, j'aime, je vénère ce film, tout comme le livre!
Je l'ai prêté à une amie récemment qui m'a dit qu'elle n'avait pas arrêté de pleurer tout au long du film! Ce film est le meilleur que j'ai vu de toute ma vie!
Il nous touche directement, qu'on le veuille ou pas. Tout simplement magnifique, tout comme le livre, alors, n'hésitez pas, acheter le et regardez le encore et encore!! :mrgreen:
“My silences had not protected me. Your silence will not protect you.” Audre Lorde
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frag
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Re: [Film] The Hours

Message par frag »

je n'avais pas entendu parler de "The hours".
Et c'est donc, comme bien souvent depuis que je connais Univers-L, en lisant les commentaires des films sur le forum, que je découvre de superbes films!
C'est le cas pour "The hours" : je trouve que c'est un très très beau film!
Les 3 histoires sont magnifiquement interprétés par Nicole Kidman, julianne Moore et Meryl Streep (Nicole Kidman est méconnaissable!). Et le petit + : Les commentaires de Bee qui apportent un éclairage très intéressant de cette histoire.

Si vous ne l'avez pas encore vu, je vous le conseille vivement!

Chrysalide

Re: [Film] The Hours

Message par Chrysalide »

Film que j'ai vu dernièrement grâce à une discussion.

Pour partager mes impressions d'un film que je ne connaissais pas jusqu'à peu donc et sans non plus connaître à la base la vie de Virginia Woolf.

La première séquence donne le ton et est un parallèle à la scène de fin ce qui est découvert à la fin bien sûr et cette scène est encore plus poignante en donnant la note finale.
Nicole Kidman, première fois qu'elle ne me laisse pas du tout indifférente et me fascine même au point de ne plus du tout la reconnaître. Seul petit détail qui m'a par moments fait du l'oeil, c'est le maquillage au niveau de son nez, qui des fois rappelait que c'était un fake nose. Mais bon vraiment ça restait minime et ce sont plus les attitudes de l'actrice qui étaient vraiment très convaincantes avec le moyen de sentir un mal être, une réserve, un retrait, plein de choses en même temps qui semblaient traverser l'héroïne.
J'ai ensuite aimé être plongée dans le mystère de la situation de chaque héroïne qui apparaissent les unes après les autres, puis faire le lien entre chacune petit à petit.
Meryl Streep, toujours un plaisir de la retrouver et découvrir son interprétation.
D'une manière différente, même chose pour Julianne Moore.
Et j'ai trouvé intéressant le contraste entre Clarissa qui malgré son désir de tout maîtriser est plutôt speed déborde d'émotions et le côté plus passif et en retrait de Laura qui dès le départ semble plongée dans un silence dépressif, sachant par la suite ce qui les relie.
Toni Colette, idem, un réel plaisir de la retrouver, même pour te très courtes apparitions! et son rôle de Kitty, un rôle brillamment interprété entre cette transition toute en nuances du visage "tout va bien la vie est belle" et du visage inquiet "non rien ne va la fin est sur le point d'être proche". La tendresse de Laura envers Kitty et son désir de vouloir être là pour elle tout en la sentant désemparée ne pouvant pas faire grand chose, m'a totalement saisie, surtout quand après leur baiser, Kitty reprend son mensonge "tout va bien".
Tout est dans le silence, dans le détournement des apparitions, dans ce que les proches ne veulent pas entendre, notamment quand il s'agit de devoir accepter le désir d'un être aimé, de mettre fin à sa vie, et de ce que les personnes qui ne peuvent plus vivre ont besoin d'exprimer, d'affirmer. Entre fuite et affrontement tout se situe.
J'ai trouvé Virginia d'une lucidité impressionnante, et je pense justement qu'elle était tellement trop lucide pour pouvoir continuer sa vie qui n'avait aucun sens, une réelle torture même, pour elle dans les conditions dans lesquelles elle se trouvait.
Il y avait quelque chose de fort chez Virginia, en plus d'une froideur, alors que dans les rôles de Clarissa et de Laura, à travers une espèce de chaleur chez elles, je ressentais clairement plus de vulnérabilité, de faiblesse à fuir la vérité, contrairement à Virginia qui était dans le désir de faire face à la vérité, sa vérité, ce qui la rendait épatante à mes yeux.
J'ai aimé aussi la dimension de la fiction dans la fiction, laissant place à l'imagination à l'interprétation libre sur laquelle il y a moyen d'y revenir à volonté à mon avis.
La musique, celle-ci https://www.youtube.com/watch?v=e-vrNaIWPZQ,j'ai trouvé qu'elle disait ce qui ne pouvait pas être dit, elle nous accompagne dans ce sentiment d'être désemparée tout en partageant une forme d'élévation vibrante d'émotions, de vie, ce qui reste en mémoire. Je la ressens comme un voyage, proposant une continuité à la vérité finale ni obscure ni lumineuse, et un peu les deux à la fois.

Voilà pour mes quelques impressions posées à l'écrit. Ce n'est pas évident de pouvoir en dire plus et de pouvoir tout bien détailler tellement plein de séquences sont prenantes...
Ce visionnage était une expérience forte en émotions.

DevotedT

Re: [Film] The Hours

Message par DevotedT »

Un film que je connais pas, ou ne voulais pas connaître, du moins avant.
Tes impressions, Chrysalide, me donnent réellement envie de le voir.
Virginia Woolf, je connais un peu, par contre: elle voulait partir en pleine lucidité, égoïstement, c'est ce qu'elle m'inspire, là tout de suite.

Griottesurlegateau

Re: [Film] The Hours

Message par Griottesurlegateau »

J'ai trouvé le début assez lent.

L'ambiance m'a fait penser à Angels in América, et ne m'a plus quittée, dès la visite de Meryl Streep à son ancien amant atteint du Sida.

Le rythme du film a pris une autre tournure, à partir du moment où les trois histoires se sont entrechoquées.

Deux points m'ont particulièrement marqués.
Le premier, c'est cette femme qui ne trouve plus de sens à sa vie et qui, plutôt que de se suicider, part très loin de sa famille et abandonne ses enfants. C'est un sujet qui est peu porté à l'écran.
Le second, c'est l'ancien amant de l'homme atteint du Sida qui explique qu'en le quittant, il a retrouvé sa liberté. Est-on immanquablement enfermé lorsque l'on vit en couple ?

J'ignore pour quelle raison, les écrits de Virginia Woolf ne m'ont jamais attirés (c'était pourtant une féministe apparemment :) mais ce film, que je ne connaissais pas, m'en a appris un peu plus sur cette écrivaine.

La mort, le suicide, les troubles psychiques accompagnent le déroulement des trois histoires avec une certaine ode à la vie malgré tout.

Nicole Kidman méconnaissable...et Meryl Streep toujours aussi déroutante.

Chrysalide

Re: [Film] The Hours

Message par Chrysalide »

DevotedT a écrit :Un film que je connais pas, ou ne voulais pas connaître, du moins avant.
Tes impressions, Chrysalide, me donnent réellement envie de le voir.
Et est-ce que tu as pu le voir depuis?
DevotedT a écrit :Virginia Woolf, je connais un peu, par contre: elle voulait partir en pleine lucidité, égoïstement, c'est ce qu'elle m'inspire, là tout de suite.
"Egoïstement" n'est personnellement pas ce qui est resté de ce que j'ai vu de son acte au travers du film. J'ai senti quelqu'un de franc avant tout, d'un peu trop franc peut-être même, à la quête d'un véritable sens, aux choses, à sa vie.
Griottesurlegateau a écrit :Nicole Kidman méconnaissable...et Meryl Streep toujours aussi déroutante.
.

c'est vrai, cependant, pour revenir sur ce que j'ai écrit plus haut, celle qui définitivement m'a le plus marquée c'est Toni Collette dans le rôle de Kitty. Son apparition est brève et pourtant c'est celle qui m'a le plus remuée d'une manière soudaine et brutale, pour les raisons que j'ai évoquées dans mon post précédent, tout en restant au final dans le non-dit subtilement joué, en plus de ne pas savoir par la suite ce qui a bien pu lui arriver, même si on comprend bien que Laura sera à jamais éloignée de Kitty malgré elle et le vivra profondément mal toute sa vie jusqu'à la fin de ses jours, comme on le découvre dans le film, en plus des conséquences, des répercutions de son mal être.

Toni Collette, actrice que j'aime bcp, dans son rôle de Kitty m'a fait l'effet de Viola Davis dans le film "Doute" où elle apparaît juste quelques minutes le temps d'une discussion forte en émotions et c'est le rôle qui fiche une claque au fond, même si bien évidemment tous les autres acteurs sont brillants et épatants tout le long.

J'ai vécu quelque chose d'étrange aussi dans un film, vraiment très déstabilisant, la fille de Clarissa, je ne sais pas pourquoi, mais j'avais le sentiment de pouvoir me voir à l'écran dans certaines de ses attitudes et ça m'a énormément fait bizarre. Pourtant je n'estime pas ressembler à l'actrice qui joue ce rôle et c'est la première fois que ça me le fait ainsi. Très étrange.

Mais je crois que ce film d'une manière ou d'une autre arrive à toucher des points sensibles chez chacun, trouve moyen de parler à la conscience de chaque spectateur sur des aspects personnels et venir la titiller, du moins ce que la mémoire peut garder en stock en soi, en se servant de l'histoire de Virginia comme plaque tournante.
Ce n'est pas qu'un biopic ce film, c'est bien plus, il élargit les horizons.

Chrysalide

Re: [Film] The Hours

Message par Chrysalide »

Correction d'une étourderie qui rend la lecture de la phrase étrange
Chrysalide a écrit :J'ai vécu quelque chose d'étrange aussi dans un film,
"dans ce film" et non "un" .
Chrysalide a écrit :c'est vrai, cependant, pour revenir sur ce que j'ai écrit plus haut, celle qui définitivement m'a le plus marquée c'est Toni Collette dans le rôle de Kitty. Son apparition est brève et pourtant c'est celle qui m'a le plus remuée d'une manière soudaine et brutale, pour les raisons que j'ai évoquées dans mon post précédent, tout en restant au final dans le non-dit subtilement joué, en plus de ne pas savoir par la suite ce qui a bien pu lui arriver, même si on comprend bien que Laura sera à jamais éloignée de Kitty malgré elle et le vivra profondément mal toute sa vie jusqu'à la fin de ses jours, comme on le découvre dans le film, en plus des conséquences, des répercutions de son mal être.
Pour illustrer, j'ai retrouvé le passage :

première partie https://www.youtube.com/watch?v=U-XEvzDp70Y

petit regret, qu'il y ait la coupure supprimant la suite pour bifurquer vers la >

seconde partie https://www.youtube.com/watch?v=hPF9nzzuMfo
Chrysalide a écrit :J'ai senti quelqu'un de franc avant tout, d'un peu trop franc peut-être même, à la quête d'un véritable sens, aux choses, à sa vie.
et j'ai envie d'ajouter, à cette phrase > à la mort et la sienne.

Petit extrait encore >

https://www.youtube.com/watch?v=Qk_tn8K0OwA

Il y a une insouciance pleine d'innocence mêlée à une curiosité chez certains enfants qui peut vraiment avoir un quelque chose de réconfortant tout en pouvant amener à se remettre en question en tant qu'adulte, je trouve.

Chrysalide

Re: [Film] The Hours

Message par Chrysalide »

J'ai eu envie de relire à l'instant ma première réaction pour ce film et j'ai perçu une erreur de ma part que je viens corriger :
Chrysalide a écrit : Tout est dans le silence, dans le détournement des apparitions, dans ce que les proches ne veulent pas entendre, notamment quand il s'agit de devoir accepter le désir d'un être aimé, de mettre fin à sa vie, et de ce que les personnes qui ne peuvent plus vivre ont besoin d'exprimer, d'affirmer. Entre fuite et affrontement tout se situe.
c'est plutôt "des apparences". : )

Je me dis que je le reverrai ce film, pas du tout de suite, mais en laissant un peu de temps s'écouler pour voir avec le recul et lors d'un second visionnage, comment je le reçois cette fois-ci.

Apesanteur

Re: [Film] The Hours

Message par Apesanteur »

fin de Virginia dans the hours
Une fin à rapprocher de la fin de T.L-Word à mon sens: il est évident que si Virginia avait vécu à notre ère du star système , le drame se serait déroulé ainsi. ( pas à dire, cette Lucy Lawless ( l'enquêtrice) , quelle femme ! :oops: )
mort de Jenny

autres documents sur Virginia

Patti Smith : a reading of Virginia
Virginia's suicide letter to Leonard

Un fait m'attire: le prénom du mari de Virginia est pratiquement l'anagramme d'Orlando, personnage énigmatique, qui traverse les siècles en tant qu'homme puis femme, souvent identifié tel un alter ego de Virginia, qui était bisexuelle.

Étrangeté des mots : "letter " se rapproche de " let her".

schpountzette

Re: [Film] The Hours

Message par schpountzette »

Chrysalide a écrit :J'ai senti quelqu'un de franc avant tout, d'un peu trop franc peut-être même, à la quête d'un véritable sens, aux choses, à sa vie et j'ai envie d'ajouter, à cette phrase > à la mort et la sienne.

Petit extrait encore >

https://www.youtube.com/watch?v=Qk_tn8K0OwA
Quand je relis ceci je ne peux m'empêcher de penser à la réflexion de Penriver au sujet de Vita & Virginia , les deux V.
Deux V pour former un W comme pour Woolf , dont la graphie me rappelle 2 yeux ( deux o ) , interrogatifs, entourés de choses qui resserrent l'étau inexorable .
Et bientôt la cécité, l'obscurité totale, au fond de l'eau, pierres dans les poches car jamais la lucidité n'a été plus aveuglante.
Fait ironique, pour beaucoup d' anglosaxons le W ce dit Double U qui résone en moi comme Double de Toi .

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