[Film] Room in Rome (Habitación en Roma)

[Mira2012]

Ai essayé de regarder celui-là, mais ai vite décroché. Les longueurs, la musique surtout- atroce par moments - et l'absence d'alchimie entre les actrices m'ont fait fuir.

[Griottesurlegateau]

Parce que je viens de visionner Mademoiselle de Park Chan Wook, parce que je me pose la question de la nécessité des scènes d'amour dans les films que j'ai vus et notamment dans Carol de Todd Haynes et de la façon dont elles sont filmées, je reviens à Room in Rome, qui m'avait, à son visionnage, d'emblée plu dans le dialogue des corps nus, dans l'évolution des âmes et dans le mélange des langues (dans les deux sens du terme ).

La lumière constante d'une bonne partie du film, d'abord, m'a fait penser à des tableaux de Georges de la Tour traduisant une intimité ouatée, caressante, feutrée, chaude, sécurisante.
J'ai bcp aimé ces lumières entre chien et loup, qui appellent à la confidence.




L'évolution de l'âme et des sentiments des personnages est soutenue par une bo très particulière, à certains moments très cristalline.
Cette BO de Jocelyn POOK m'a bcp touchée. J'ai bcp accroché.

Loving strangers - Russian Red

Libera me - Jocelyn Pook

Women's Magazine Tango - Jocelyn Pook

Le mélange de l'espagnol, du russe (ouf !...Cette langue me donne des frissons !) et de l'italien suivent cette ligne mélodique musicale.
J'ai d'ailleurs projeté de revoir ce film en VO.
Je n'aime pas du tout la voix française qui double Natacha/Dacha, qui lui donne quelque chose de surfait et de peu naturel.

Je reviens un peu plus tard...

[Griottesurlegateau]

[Griottesurlegateau]

Dans l'ordre de déroulement du film, cette première scène nocturne, cadrée en plongée au dessus des personnages, et qui est reprise à la fin, mais dans une dimension diurne, m'a bcp plu dans son originalité.

Les voix dans la ruelle déserte, la façon dont Alba aborde Dacha dans un posture douce mais déterminée.

Tout au long du scénario, aux fermeture qu'assène Dacha, Alba propose des ouvertures, souvent dans le jeu.

Bcp de douceur dans la façon dont elle lui prend la main pour l'emmener dans sa chambre d'hôtel.

L'intensité érotique est d'emblée introduite par ce tango, assez spécial dans les vocalises qu'il égrène.
Belle introduction. La caméra balaie le balcon dans la pénombre.

Sur ce balcon, ouvert à la nuit romaine, très belle scène aussi, que soutiennent les pizzicatos de Libera me dans cette lenteur qui l'oppose au tango sanguin précédent.
Le temps s'étire.
On entre dans une autre dimension, celle de l'absence de temps justement, en suspension.

L'alchimie entre les deux actrices est assez forte.
La tension sensuelle se situe, là, dans les échanges de regards bien sûr, dans cette main glissée dans celle de Dacha, mais aussi dans les dialogues.
Dacha parle de son regard qui se porte pour la première fois sur une femme mais aussi du regard qu'une femme n'a jamais porté sur elle de cette façon.
J'aime bien cette idée de double regard évoquée.
Il ouvre sur une partition jouée à deux.

Dacha est confrontée à ses représentations.

Alba l'en libère sans cesse, dans une très grande simplicité au final.

-Je sens que ce n'est pas la première fois que tu regardes une femme de cette façon.
Alba s'échappe de l'endroit où voudrait l'emmener Dacha pour la conduire sur une plage...universelle...
-Mais, chaque femme est différente.

Ce vent dans les drapeaux, dans les cheveux puis sur le tissu soyeux que décline la caméra...cette tension érotique lorsque Dacha fait glisser la fermeture éclair de sa robe, cette demande directe qui s'ensuit et qui offre un choix dans le jeu : extérieur ou intérieur ?

Le début du voyage se poursuit, toujours par l'intermédiaire du vêtement, à l'intérieur, dans ce lent soulèvement du tissu, qui dévoile lentement les jambes, puis retombe.
On est toujours dans un jeu assez intense des regards.
Dacha qui invite finalement Alba à la déshabiller. La demande, là aussi, augmente la tension érotique.
Toujours ce double regard sur leurs corps nus.
Toujours de la douceur dans la façon dont Alba emmène Dacha vers le lit.

Cette scène est bien réussie je trouve.

[Griottesurlegateau]

Pas tout-à-fait bien compris ce que le barman vient faire là...
Pas bien compris ses réactions...
Ses interventions étaient-elles vraiment nécessaires au script ?
Qu'amènent-elles de plus si ce n'est un regard voyeur extérieur, qui pour ma part ne m'a pas du tout transportée...





Pas bien compris non plus pourquoi la notion de viol est introduite dans l'histoire de Dacha.
Qu'est-ce que cet élément amène de plus au scénario ?

Par contre la lente évolution des personnages vers leur réelle histoire m'a bien plu...ce lent démêlement de l'écheveau vers leur réelle identité...ce que les deux personnages lâchent au fur-et-à-mesure de la nuit sur ce qu'ils sont...

Bcp de résonances irlandaises dans ce morceau de Jocelyn Pook.

Sans doute la harpe...
Aphrodite - Jocelyn Pook

On retrouve également la statue de la Vénus de Milo en filigrane de-ci, de-là dans le film...

surtout de dos...

Dacha (Natacha YAROVENKO) l'imite d'ailleurs assez bien en sortant de la salle-de-bain .

J'aime bien ces intrusions récurrentes de l'Histoire dans le film.

Cette inclusion dans la scène de la carte...sur la Rome des Césars, qui appelle de nouveau au jeu des doigts et de l'imagination.
- Où pourrions-nous nous perdre ?

Interview Natacha YAROVENKO
L'actrice l'explique bien dans l'interview : la connexion entre les deux personnages était essentiel à la réussite du film.
Et je la trouve assez réussie.

J'aime bcp cette aisance des deux actrices avec leur corps devant la caméra.
C'est comme un ballet, avec une esthétique certaine.
Là où dans d'autres films l'érotisme reste très frileux, je le trouve ici assez inventif et assez intelligent, parsemé de gestes tendres.
Todd Haynes, le réalisateur de Carol, disait que ces moments devaient rester dans l'intimité de chacun.
Oui et non. Ça dépend comment c'est filmé, avec quel regard.

La scène où les deux personnages se parlent dans leur langue (le russe pour Dacha et l'espagnol pour Alba) est forte émotionnellement et musicalement.
Comme si de cette façon, ils pouvaient exprimer leurs réels sentiments (Je n'ai pas pu traduire...connais pas le russe et je ne comprends pas les paroles en espagnol ).

[Griottesurlegateau]

Ce morceau figure dans la BO, au moment justement où les deux protagonistes se parlent dans leur langue respective.
Jocelyn Pook/Natacha Altas - Adam's Lullaby
Pas mal d'y avoir rajouté une troisième langue.

La pochette du CD.


Le script a été co-écrit par le réalisateur, Julio Medem et la scénariste, Katherine Fugace.

C'est un remake, à la sauce de Julio Medem, du film chilien En la cama de Matias Bize.








Le film original est en fait en anglais.

Je suis assez, comment dire, je ne sais pas si le terme est "admirative", mais c'est de cet ordre là, devant cette capacité à jouer la comédie dans des décors intérieurs qui ne reflètent pas du tout la réalité.
C'est une sacrée plongée à l'intérieur de soi.
Et jouer nue presque tout au long du film, devant une équipe de tournage, met la barre encore plus haut je trouve.

[Griottesurlegateau]

Je n'ai jamais particulièrement accroché à la symbolique de Cupidon...peut-être à cause du personnage qui n'est pas très crédible à mes yeux et qui représente un enfant. Quelque chose d'incestuel...

En revanche, la symbolique qui suit, la flèche plantée dans le coeur d'Alba, qui se vide de son sang dans la baignoire...si.
Le sentiment de mourir à l'aube de la séparation.
Et particulièrement cette couleur rouge, qui tranche sur toute cette dernière partie du film se déroulant dans l'environnement blanc de la salle-de-bain.

[AnnaHomonyme]

Je m'étonne de ne trouver aucun article ouvert sur ce film ROOM IN ROME, très beau je trouve, très sensuel mais pas uniquement.
Deux étrangères cherchent une intimité, elles acceptent de se défaire de leurs préjugés et de leurs peurs l'espace d'une nuit.
Je pense que c'est un film très féministe qui illustre la complicité que peuvent découvrir deux femmes ensemble.
A voir donc !

[keneddy]

Je comprends pas pourquoi on associe lesbianisme à féminisme surtout quand je remarque toutes ces femmes homos qui aiment à imiter des machistes.

[keneddy]

Ai essayé de regarder celui-là, mais ai vite décroché. Les longueurs, la musique surtout- atroce par moments - et l'absence d'alchimie entre les actrices m'ont fait fuir.

Complètement d'accord.
Je crois que s'est un peu du plagia du cinéma de Truffaut et c'est raté.