Arpagon a écrit :En vrai, qui peut croire que c'est une romance saphique?
Alors qu'est-ce qu'une
romance saphique? Une
love story animée par deux
femmes-femmes (c) pur jus, tout en boucles ondulantes et robes diaphanes, épilation parfaite, courbes suggestives mais classes, maquillage discret assurant le ravalement de façade indispensable, paroles douces et timbre cristallin? Qu'est-ce qu'une femme, qu'est-ce que la féminité? Une panoplie? En ce cas, pourquoi pas telle autre? Que devient la non féminité? Virginie Despentes, validée ou non? Ellen DeGeneres, Alison Bechdel, Val McDermid, Sarah Waters: poubelle, scalpel ou on garde?
Et sinon, que penses-tu de l'autre protagoniste du film, dans l'extrait que tu as posté ci-dessus? Te paraît-elle répondre
suffisamment à l'image iconique de la
femme (c) et aux canons requis? On l'homologue, elle? Pour ma part, les deux actrices m'apparaissent aussi cloches l'une que l'autre et les dialogues d'une indigence comique. Les accessoires ne sauvent pas grand-chose, en définitive...
Arpagon a écrit :C'est un film, avec des codes de réalisation, et si on traduit l'idée: il nous faut une fille, mais qui se prend pour un mec
Et quand bien même? Le vice (de forme, bien sûr), à mon sens, c'est de considérer des traits de caractère et des choix comportementaux (au hasard Balthazar, l'assurance, l'audace, la drague ouverte, la muflerie, la vulgarité, l'ascendant dans un couple, dans les finances, au lit, en société,
etc.) comme des marqueurs de genre et d'identités sexuées. Ce qui serait intéressant (sinon vital), ce serait en réalité de comprendre
pourquoi certains marqueurs sont spontanément reliés au masculin - et leurs contraires au
deuxième sexe. La petite frappe blonde contre la brune alanguie: mais quelle fascinante brochette... : )