[Film] Mulholland Drive

[Chrysalide]

Je voulais te demander, tu fais partie de ces personnes qui aiment analyser le film à fond? ou tu es plus le genre à aimer te laisser transporter avant tout?

ça dépend des films. "Carol" par exemple, j'aime bien l'analyser, enfin analyser les personnages surtout, je vais donc me poser des questions sur quand, pourquoi ces mots, ces gestes, ces réactions, que se passe t-il dans la tête des personnages.
Pour "Mullholland drive',

je trouve important de comprendre qu'il s'agit d'un rêve, celui de Diane, et qu'ensuite, lorsqu'elle se réveille on revient à la réalité, du moins la sienne, avec des moments de flash back. De savoir ça, ça permet de ne pas trop se perdre. Ensuite, il y a tellement de moments space dans ce film, j'aime bien essayer de comprendre ce que Lynch a voulu faire, et c'est intéressant dans ce film, d'essayer de comprendre, il se peut que d'une vision à l'autre, on comprenne des choses nouvelles, on se contredise aussi. Après sur ce film, il y a quand même l'atmosphère si particulier, cette musique, la mélancolie qui en émane, la tristesse qui est présente (la scène du théatre), tous les mystères, c'est vraiment fascinant et très riche. Donc ce film transporte et je pense qu'il n'est pas forcément utile de tout comprendre, il faut se laisser bercer.

Je t'avais posé cette question parce que j'ai pu me rendre compte au fil du temps, qu'il existe un bon paquet d'analyses très approfondies très détaillées mises en ligne sur le net encore et encore, sur des blogs perso, des sites de ciné, sur youtube,... je me suis même aperçue par hasard en cherchant des photos, qu'il y a des personnes qui se laissent prendre au jeu de regarder des images à la loupe! ce que j'ai trouvé assez amusant au passage.
Comme exemple je te laisse ce lien :

http://dugpa.com/2002/04/09/mulholland-drive-mystery/

Peut-être que tu regarderas autrement ce passage la prochaine fois! :p

Ensuite, de la même manière, j'ai suis également tombée sur des explications de décors, comme ici :

http://www.iamnotastalker.com/2011/10/2 ... olland-dr/

Et personnellement de mon côté, m'apercevoir de cette quête de la précision, pouvant aller jusqu'à grossir un détail qui tue lors d'un arrêt sur image, c'est trop, ça me sort du spirit du film. Je ne sous-entends pas que c'est une erreur de la part des personnes qui le font, juste que je ne suis pas dans cet état d'esprit d'analyse au millimètre près. Je suis plus comme toi, d'une structure (un repère?), je me laisse porter par l'ambiance intrigante déroutante voire hallucinatoire et mes observations en prime peuvent varier. J'ai même tendance à éviter l'utilisation du terme "comprendre" pour ce film, mais préférer "ressentir". : )
Par contre, pour les présentations de décor, à la limite, le petit côté behind the scenes, ça peut avoir un côté technique ludique pour avoir un aperçu d'un travail de réalisation. Mais je préfère éviter de trop en voir en même temps, je crois que j'appréhende de ne plus pouvoir m'évader dans le film à force en ayant trop en tête l'apparence du lieu avant transformation pour la fiction.

Sinon, j'ai trouvé des affiches plutôt bien fichues, en mode fanart et je souhaite en partager :














Plus ces deux en surimpression :





Côté images du film, j'aime bcp celle-ci faisant ressortir toute la détresse du moment à limite devenir oppressante, en constants mouvements :



A chaque fois que je revois le film, j'ai un réel coup de coeur pour cette vue et l'atmosphère qu'elle dégage et là en la revoyant, j'entends presque distinctement le bruit des talons au loin quand la brune court... ya quelque chose de super apaisant :



Bon le moment qui suit je l'aime bcp, mais cet arrêt sur image me plaît particulièrement, j'y aime la tension dans le cou, l'approche, la retenue, avant qu'elles ne se laissent vraiment aller à s'embrasser intensément, en plus d'y aimer le clair-obscur et la texture des peaux :



Tu avais dit côté 'Carol'

Je trouve dans cette scène, et alors que les deux films sont bien différents, des rappels de Mullohand drive. Vraiment. Cet effet de flou, de ralenti, les gros plans sur les mains, la bouche, les yeux de Carol, Thérèse qui est heureuse, on le sent, ces lumières, la musique...

en parlant de la scène du tunnel. Et même si je ne peux pas toujours visualiser le tunnel en lui-même, mais que je situe une séquence dans le voyage d'images flous, etc ce que tu décris, je repense à cette photo que j'avais laissée du côté 'Carol' :



qui me rappelle dans un jeu de longueur de champ, avec les visages autant parallèles que perpendiculaires, côté 'Mulholland Drive' , celle-ci :



Alors je ne sais pas si tu pensais à ce genre de rappel, mais c'est ce qui me vient.

Et même s'il est toujours étrange de pouvoir voir des images du film avec une autre musique que la BO, je trouve cette vidéo plutôt bien faite et limite planante, émouvante, en plus de savoir faire ressortir le vertige éprouvé et oppressant entre fantasme et cauchemar :

https://www.youtube.com/watch?v=SjSh5w0BdsA

Tu m'as demandé du côté de 'Carol' :

Et je ne t'ai pas demandé : qu'as tu vu de D. Lynch ?

En plus de 'Mulholland Drive', j'ai vu 'Twin Peaks' le film et des bouts de la série... j'ai vu 'Eraserhead', 'Inland Empire', 'Une histoire vraie'... je réfléchis, j'espère ne rien oublier.
Mon grand favori reste 'Mulholland Drive'.
Et dans le genre séquence super super marquante et wow pour moi il y a celle-ci dans 'Twin Peaks' le film : https://www.youtube.com/watch?v=67iwT2C8kMA

J'aime aussi écouter des morceaux qu'il compose.
Je pourrais en laisser plein, mais pour ne pas trop m'écarter du sujet principal, juste envie de laisser celui-ci pour l'instant :
> https://www.youtube.com/watch?v=IugOfDBWcGc
car ce morceau la première fois que je l'avais entendu, il ne m'avait pas forcément accroché et finalement, en le réécoutant et en percevant un double sens, je l'ai ressenti et pris autrement, il m'a plus intéressé.

J'ai vu 'Mullholand drive " au cinema ; )

Tu as dû en prendre plein la vue! plein les sens même! la chance! :p tu n'étais pas trop déroutée à la fin de la séance?
J'aimerais bien qu'il puisse être diffusé dans un ciné d'art et d'essai pas loin de chez moi, je peux toujours espérer!

Pour une petite déviation hs de ma part, > j'aime bcp savoir que tu aimes aussi 'In the mood for love', et je suis d'accord dans ce que tu dis du côté de 'Carol', des choses entre les deux peuvent se rappeler. Et franchement, sur la musique 'Yumeji's Theme' dans 'In the mood for love', j'y verrais très bien des images de 'Carol'! en tout cas, ça ne me choquerait pas plus que ça.

D'ailleurs, je te dis à la prochaine du côté de 'Carol' pour une prochaine tartine de ma part! la passion m'anime mais le temps me rappelle à l'ordre! :p

[Chrysalide]

J'ai oublié, je voulais poster aussi ce "tableau" que je trouve excellent!
Je le laisse en format original car il faut vraiment le voir en grand :


Il suffit de cliquer sur la vignette pour l'agrandir.
On y retrouve la plupart des personnages, même des figurants! il faut farfouiller.

Ca m'a rappelé un style de peintures de Frida Kahlo en pensant à des représentations de scènes, en plus de me ramener à ce que je peux aimer chez Bosch dans "Le Jardin des délices", ce côté foisonnant entre mélange de situations, de symboles...

[Griottesurlegateau]

J'ai donc visionné Mulholland Drive.

Je dois dire que la puissance que dégagent les deux actrices reste centrale pour moi dans ce film.

Et je me suis étonnée à être vraiment subjuguée par le jeu de Naomi Watts.
Je serais, en général, davantage touchée par les beautés brunes.
Là, son visage dégage quelque chose d'exceptionnel que je ne saurais définir...de la candeur à l'état pur, un équilibre, une épaisseur vraiment jamais ressentis dans d'autres personnages au cinéma, un rayonnement simple et solaire.

La scène où elle passe un casting m'a vraiment emportée. Je me suis dit "mais comment fait-elle pour paraitre aussi naturelle ?".

Le thème de l'amnésie m'a bcp plu.
J'ai vu dans la clef bleue, le moyen de retrouver cette mémoire oubliée, qui débouche sur un passé très différent du présent.

L'antagonisme des deux personnages que joue Laura Harring est fascinant. Autant le personnage amnésique de Rita est sympathique à mes yeux, touchant dans sa fragilité, autant le personnage de Camilla est noir, manipulateur, cruel. Et cette balance dans le même personnage, à travers l'amnésie, est vraiment bien vue, et m'a renvoyée à la multiplicité de la nature humaine.

En revanche, la scène de rapprochement des deux personnages ne m'a pas convaincue.

La BO est vraiment géniale. Elle laisse sous tension. Tout comme la façon de filmer, comme si on entrait dans les lieux à la place du personnage.

[Chrysalide]

En revanche, la scène de rapprochement des deux personnages ne m'a pas convaincue.

Saurais-tu expliquer pourquoi? : )

Le thème de l'amnésie m'a bcp plu.

J'ai adoré, j'adore et j'adorerai certainement encore et toujours la fameuse question de Betty à Rita, lors de la scène desire, sexe and love > "Have you ever done this before? " et réaction >>> " I don't know!" ahahah j'adore, mais vraiment, je trouve cet enchaînement de répliques fantastique, limite comique. : )

[Griottesurlegateau]

Saurais-tu expliquer pourquoi? : )

J'ai réfléchi à ta question Chrys et suis allée revoir cette scène que j'avais déjà vue quelque part, sans doute dans la rubrique "Baisers".

Je crois que le jeu de Laura Harring me déconnecte de la scène.

D'abord cette nudité immédiate pour se faufiler auprès de Betty.
Même sensation que dans Carol, lorsqu'elle défait sa ceinture, dans une invitation très explicite, mais en beaucoup plus direct, avec encore plus de "mise à nu" (c'est le cas de le dire). Je me suis demandé pourquoi, à ce moment précis, dans l'évolution de leur proximité, elle se mettait nue, d'un seul coup d'un seul. Je n'ai pas bien vu le rapport.
Mais bon, à la rigueur, on peut y voir une prise de risque, un tournant dans le positionnement de Rita.

Ensuite, son genre de beauté fatale (que j'arrive à oublier lorsqu'elle dit d'un ton très enfantin "Good night sweet Betty", dans certaines de ses expressions qui semblent très candides), un peu comme Monica Belluci, assez pulpeuse, qui est à outrance exploitée dans la partie du film où elle s'incarne en Camilla (brrr...il me fait froid dans le dos ce personnage !) et qui manque à mes yeux de naturel.
Dans cette scène où ces deux femmes se désirent (burning désire ), Laura Harring garde ce côté pulpeux, surjoué, les lèvres exagérément entrouvertes, qui, je crois bien, me renvoie à cette chatte maléfique qui écorche vive sa souris dans la seconde partie.
Autant elle parvient à rester très humaine dans la première partie du film (elle provoque même de l'empathie), autant sur cette partie là, elle me renvoie quelque chose de Camilla qui me déplait complètement. Elle est constamment en équilibre, à la limite des deux rôles. C'est très étrange.

Cependant, j'ai bcp aimé la bande-son (les soupirs, les bruitages des baisers, la présence de cette musique lente et emphatique), les prises de vue tout à tour sur le visage de Rita puis sur celui de Betty; beaucoup aimé cette réplique de Betty "I met love with you", ce déshabillé de chemise de nuit par Rita et ce début de découverte de leur corps.

J'ai adoré, j'adore et j'adorerai certainement encore et toujours la fameuse question de Betty à Rita

Oui. Je te suis sur le "comique" de cette réplique. La question et la réponse qu'elle implique sont très décalées l'une par rapport à l'autre.
Et d'ailleurs, que répond Betty à Rita lorsque cette dernière lui retourne la question "Have you ?" ? Je n'arrive pas à décoder la réplique suivante de Betty.

Voilà ce que je pourrais dire de ce que me renvoie cette scène .

Je lorgne sur Blue velvet du même réalisateur avec Isabella Rosselini.
J'ai vu Elephant man assez jeune et ce film m'a beaucoup marquée à l'époque. Je l'ai d'ailleurs retrouvé en DVD, il n'y a pas si longtemps et l'ai revu, toujours avec ce même sentiment de profondeur et d'anachronisme sur l'époque traitée et le N&B utilisé.

[Griottesurlegateau]

Et ces photos qui m'ont bien plu.

[Chrysalide]

Je reviendrai rebondir correctement sur quelques trucs que tu écris.

En attendant, je laisse cette interview, en vostfr, avec David Lynch et Laura E. Harring.
https://www.youtube.com/watch?v=aEyvCGL5I6c
Ya moyen de découvrir leur état d'esprit.

[Chrysalide]

D'abord cette nudité immédiate pour se faufiler auprès de Betty.
Même sensation que dans Carol, lorsqu'elle défait sa ceinture, dans une invitation très explicite, mais en beaucoup plus direct, avec encore plus de "mise à nu" (c'est le cas de le dire). Je me suis demandé pourquoi, à ce moment précis, dans l'évolution de leur proximité, elle se mettait nue, d'un seul coup d'un seul. Je n'ai pas bien vu le rapport.
Mais bon, à la rigueur, on peut y voir une prise de risque, un tournant dans le positionnement de Rita.

Je voulais commencer par rebondir sur cette idée. Je vais avouer que j'ai rigolé, en me disant que si une nana se mettait d'un coup d'un seul à poils devant toi pour éventuellement te séduire, elle aurait loupé son coup avec toi! ahah >>>>

Sinon plus sérieusement, personnellement je n'ai pas ressenti le geste de la ceinture du côté de Carol, comme ce tombage de serviette du coté de Rita.

Du côté de Carol, j'ai clairement senti une invitation explicite par désir pour Therese, ressentant pleinement le désir de Therese au travers de l'échange de regards dans le miroir, pour justement consommer leur désir mutuel. Ce geste est une forme de point de non retour, ça passe ou ça casse.

Du coté de Rita, je suis peut-être super naïve, mais j'ai ressenti ce tombage de serviette sur le moment, avant de connaitre toute l'histoire, comme une forme de naturisme super spontané, à l'aise blaise, ni plus ni moins, suite à l'invitation de Betty pour qu'elle ne dorme plus sur le canap. Ce geste n'a rien d'un point de non retour dans l'absolu. C'est plus tard que ça vient.
Bon après, quand on a vu tout le film on peut se dire que cette scène est juste la projection d'un gros fantasme et que Diane avait envie que Rita se glisse à poils direct sous les draps! ahah

Quoi qu'il en soit, de part et d'autre, au moment de l'exécution des gestes, on n'est pas dans la même configuration.

Ensuite, personnellement, j'avoue que le dénudage soudain ne m'a pas perturbé, j'ai pris comme ça venait et à chaque fois que je vois le film c'est la même chose. Je trouve à vrai dire qu'encore une fois il y a quelque chose de limite comique dès le départ de cette scène.
Quand Rita rapplique dans la chambre en serviette (après une douche je suppose) et perruque, Betty bien rangée sous sa couette en pyjam lui dit en gros qu'elle n'a pas à porter ça en se trimbalant dans la baraque, Rita regarde vers la serviette en se demandant de quoi elle parle > moi ça me fait rire.

Par la suite, quand elle rapplique, tombe sa serviette et se faufile sous les draps, la tronche de Betty un peu intimidée me fait poiler, surtout dans la position dans laquelle elle est, bien emmitouflée. Bon après, je ne rigole plus trop. Quand elles se rapprochent, se regardent dans les yeux, se désirent, s'embrassent etc, ce qui fonctionne chez moi et me trouble pas mal, c'est l'expression des émotions. Je trouve qu'il y a quelque chose de très prenant, émouvant autant chez l'une que chez l'autre qui bifurque vers l'excitant en ressentant vraiment leur l'envie réciproque de l'autre, jusqu'au point de non retour.
Puis un peu plus loin, j'ai aimé le plan sur les mains qui se tiennent.

Quand tu écris :

Laura Harring garde ce côté pulpeux, surjoué, les lèvres exagérément entrouvertes

je voulais juste noter que je suis plutôt surprise.
Je ne l'ai pas du tout ressenti ainsi, je trouve même qu'elle est dans la subtilité et l'intense douceur avant tout, avec une certaine mélancolie qui peut briller dans son regard, un regard qui a moyen de bcp me toucher.

Pour ce que tu dis au sujet de Camilla, bien évidemment chacun sa réception, mais comme ça a été écrit des posts plus en avant, il ne faut pas oublier qu'on voit l'interprétation de Diane et donc plus la subjectivité de Diane qu'autre chose, qui en prime n'a pas l'air très claire aussi. On voit des choses, mais qu'est-ce qu'on voit vraiment de la vérité?
C'est tout ce que je voulais resouligner. : )

Pour les photos, j'aime bien celle en sépia.

Sinon une autre favorite :

[marie]

Je suis d'accord avec Chrysalide, pour moi aussi, le coup de la ceinture de Carol est un geste qui invite à l'amour et une prise de risque qu'elle prend et qui va provoquer un rapprochement physique ou bien choquer Thérèse.
Pour celui de Rita, j'ignore s'il s'agit de naïveté mais je l'ai moi aussi pris pour un geste naturel, elle fait confiance à Betty, et comme elle l'invite dans son lit, elle retire juste son peignoir sans qu'il y ait là une arrière pensée, elle est nature donc ; ).
C'est ensuite que le trouble vient, lorsqu'elles se rapprochent pour se souhaiter une bonne nuit et que tout s'enchaine, mais effectivement j'ai vu le fait qu'elle retire son peignoir comme un geste spontanée, et pas comme une invitation au contraire de Carol pour laquelle ce geste de la ceinture ne fait place à aucune ambiguïté.

[Griottesurlegateau]

Je vais avouer que j'ai rigolé, en me disant que si une nana se mettait d'un coup d'un seul à poils devant toi pour éventuellement te séduire, elle aurait loupé son coup avec toi! ahah

A mon tour de rire ...car ça peut dépendre du contexte. Là, je parlais du film .

j'ai ressenti ce tombage de serviette sur le moment, avant de connaitre toute l'histoire, comme une forme de naturisme super spontané,

On peut voir les choses sous cet angle mais je n'ai pas reçu la scène de cette façon. Et je viens de réaliser que c'est en effet une serviette qu'elle porte autour d'elle . J'y avais vu un peignoir .

Je ne l'ai pas du tout ressenti ainsi, je trouve même qu'elle est dans la subtilité et l'intense douceur avant tout, avec une certaine mélancolie qui peut briller dans son regard, un regard qui a moyen de bcp me toucher.

J'ai vu le trailer avant de voir le film et je crois que j'ai inconsciemment associé le personnage de Camilla à Laura Harring. Je me souviens même avoir été très déstabilisée devant ses expressions, au début du film, touchantes dans sa déroute, qui parvenaient à me rendre vraiment empatique, alors qu'elle m'était, dans le trailer, vraiment apparue anthipatique.
Et même dans ses interviews, c'est encore quelqu'un d'autre. Elle est assez étonnante.

Dans cette scène d'amour, elle reste à mes yeux, énigmatique, dans sa façon de remercier Betty, dans sa façon de la regarder, avec ce qu'on peut percevoir en effet comme de la mélancolie ou comme de la fragilité due à son état amnésique qui a l'air de se demander "Qui suis-je ?" .
J'ai eu le sentiment qu'à tout moment, elle pouvait virer sa cuti et devenir cette femme prédatrice et destructrice. Et c'est peut-être ce sentiment là qui ne m'a pas lâchée dans cette scène, cette tension sur laquelle, je trouve, elle joue à merveille.

Je trouve qu'il y a quelque chose de très prenant, émouvant autant chez l'une que chez l'autre qui bifurque vers l'excitant en ressentant vraiment leur l'envie réciproque de l'autre, jusqu'au point de non retour.

Oui. En effet, la tension monte et en tant que spectatrice, la coupure en pleine apogée de cette tension, puis l'image sur leurs mains enlacées, très rapide, m'a frustrée. Pas aimé la brutalité de la transition.

On voit des choses, mais qu'est-ce qu'on voit vraiment de la vérité?

Je traduis juste mes ressentis à la vision des images, de leur enchaînement. Je ne crois pas avoir cherché une vérité, quelle qu'elle soit. Je ne vois pas de vérité dans ce film, ni de logique. C'est presque comme un tableau surréaliste dans lequel on navigue chacun(e) selon sa personnalité. J'y ai pris des choses et en ai laissé d'autres (tout le côté "policier" ne m'a pas du tout accrochée, ni la scène du restaurant). Je n'ai même pas cherché de sens. Ce côté onirique est d'ailleurs assez génial.

Ces photos des trois personnages (actrices et réalisateur) sont assez intenses.
Quelque chose les relient dans leur extrême différence, dans leurs particularités, dans une forme de profondeur et dans leur beauté, dans une certaine lumière propre à chacun.