[Film] Professor Marston & the Wonder Women.

[Dennenappel]

Disons que ce qui m'embête le plus

c'est qu'ici ce sont de vraies personnes. Et qu'en quelque sorte on se fait un peu de l'argent (façon de parler, je ne pense pas que l'argent ait été le principal motif) sur le dos de leur "fausse histoire". Et au final, j'aurais quand même été prête à passer l'éponge dessus si je n'avais pas lu les interviews de la petite-fille d'Elizabeth qui a apparemment assez mal encaissé qu'on dénature la vie de sa grand-mère, avec qui elle semblait avoir une relation très forte, et je peux tout à fait comprendre. Je pense que je n'aurais pas réagi autrement si on avait fait ça avec ma propre grand-mère. C'est vraiment quand j'ai lu à quel point ça avait l'air d'avoir blessé la famille que je me suis dit "Oui non là il y a un problème". La réalisatrice ne les a apparemment même pas consultés, disant qu'elle voulait avoir "sa propre interprétation". Oui, d'accord, mais quand on le fait avec de vraies personnes, pour moi, il y a des limites. Au moins, on en discute avec la famille. C'est quand même le minimum de correction à avoir. Je me doute bien que les intentions de la réalisatrice étaient bonnes, au fond - mais rien à faire, je n'arrive pas à me dire que c'est plus excusable dans ce sens-là que dans l'autre. Et c'est vraiment très dommage, parce que sans ça, pour moi, tout le propos du film était au top.

Tant pis, le même jour j'ai aussi acheté en super promo un documentaire sur les animaux de la forêt

[greystone]

perso je suis toujours très très réticente avec les 'biopics" vrais ou faux car on parle de personnes réelles, pas de personnages fictionnels. On a le droit d'émettre des jugements de valeurs sur Nono le petit robot bouffeur de boulons, mais pas sur des êtres sensibles, voilà mon ressenti. C'est aussi mon idée sur le personnage d'Arletty dans le téléfilm éponyme. Son personnage mérite d'être jugé, mais pas la femme qui a inspiré le personnage d'autant que nul n'a vécu son histoire à sa place. Après, faut il imposer une durée nécessaire au recul temporel afin de ne blesser personne ? Un auteur peut il légitimement se croire permis d'inventer des récits épiques sur des êtres qui ont réellement existé ? Les descendants de célébrité de l'Histoire ont-ils un droit de regard légal sur les présomptions de certains sur leurs ancêtres sans preuve tangible ? Quand l'un de vos aïeux est accusé d'avoir fait décapiter une reine pour venger l'honneur de sa reine à lui, prétendue être sa maîtresse, doit-on se croire en droit de se lancer dans une croisade pour laver l'opprobre ? Ce doit être tout de même très lourd de porter le nom d'un monstre aux yeux de certains , et d'un héros aux yeux des autres, non? .
(Là, je pensais à une descendante d'un favori d'une reine qui apparemment trouve injuste toutes les allégations faites sur son ancêtre.)

[Dennenappel]

Alors au moins (selon moi) il faut avoir la précaution de ne pas présenter ça comme l' "histoire vraie", ce qu'a fait justement la réalisatrice du film et qui lui a été reproché par la petite-fille d'Elizabeth Marston. Elle (la petite-fille) disait qu'elle n'aurait eu aucun problème avec le fait que le film présente Elizabeth et Olive comme des amantes, s'il avait été clair que c'était une fiction.

Et puis dans ce genre de cas, il faut aussi voir à quel point l'histoire est récente et/ou bien documentée, et là visiblement c'était bien le cas. Donc, personnellement, je trouve qu'il aurait été plus correct de consulter la famille sachant que c'était à peine deux générations après.

Ceci dit, je ne pense pas qu'il faille détester le film pour ça ; comme je l'ai dit, j'ai été très emballée par le film en tant que film. Maintenant, je le mets vraiment en parallèle avec "La Danseuse" et je me dis que je n'ai pas envie de faire deux poids deux mesures. Disons que c'est dommage, mais pas très grave, il y aura d'autres films (j'espère )

[Griottesurlegateau]

J'ai trouvé cet article.
Christie Marston

[Griottesurlegateau]

Interpellée au cours de ce second visionnage par la musique qui accompagne les moments d'intimité...deux morceaux d'anthologie que j'adore et qui viennent appuyer la dynamique des images déjà assez puissantes.
Feeling good - Nina Simone et Sing, sing, sing - Louis Prima

Les deux premières scènes de rapprochement des personnages sont tournées dans des tons chauds et feutrés orangés.




La dernière plutôt des tons rouges douceâtres et en plein lumière...une sorte de crescendo dans l'épanouissement de la tri relation peut-être.

J'ai regardé Wonder Woman incarnée par Lynda Carter au cours de mon adolescence maintenant que j'y repense.
Depuis, le personnage était totalement sorti de ma sphère d'intérêt.
Avec ce film, je pourrais avoir envie de le revisiter en BD, grâce à ce que son créateur a voulu visiblement lui insuffler.

Je trouve ici un charme propre à chaque acteur.rice. L'alchimie entre eux fonctionne bien me concernant.

Rebecca Hall a déjà une voix assez grave envoûtante. Elle développe toutes une série d'expressions du visage qui m'ont déroutée et m'ont emmenée loin avec elle. Son jeu est très varié je trouve.
L'évolution de son personnage arrive à son point culminant lorsqu'elle verbalise ses sentiments à Olive et fait preuve d'humilité...un exploit pour elle. La scène est bien jouée.




Bella Heathcote fait elle aussi corps avec son personnage. Peut-être avec un panel moins grand d'expressions que ne le fait Rebecca Hall avec le sien mais elle incarne à merveille la spontanéité, la fraîcheur et la jeunesse qui n'excluent pas qu'elle ait les pieds sur terre et qu'elle sache ce qu'elle veut.
Je lui ai trouvé une expression très touchante lorsqu'elle sourit en coin.




Luke Evans lui aussi incarne un Bill au même niveau que les deux autres personnages. Je n'ai pas ressenti de domination masculine. Lui aussi peut avoir des expressions assez touchantes.




J'ai bcp aimé la scène où Olive est soumise au détecteur de vérité. En somme, en disant l'inverse de ce qu'elle ressent, elle avoue ses sentiments.

Ces trois regards se croisent se mêlent, s'enlassent, se répondent, se propulsent sur un chemin qu'ils écrivent ensemble.




Une incohérence dans le scénario : quand Olive court après Elisabeth qui vient d'entendre que son mari est amoureux de son assistante, elle lui dit que ce n'est pas lui qu'elle aime mais elle.
Or dans la scène du détecteur de vérité, elle avoue les aimer lui et elle.
Pas bien compris.

J'ai bcp aimé la qualité de la lumière, l'image.

A savoir tout de même que la réalisatrice, Angelina Robinson, n'est pas novice en terme de sensibilité LGBTQI+.
Sa compagne, Alexandra Kondracke est elle aussi une actrice, productrice, réalisatrice et scénariste américaine.


Sans vouloir relancer le sujet, mon DVD indique au dos : "Professor Marston and the Wonder Women is based on the extraordinary true story (...)".

[Atta]

Film vu aujourd'hui, j'ai vraiment adoré!!

Le seul défaut (pour moi) c'est que le début va vraiment très vite.
On arrive à "ils se côtoient depuis trois mois" en 20 minutes de film et hop on est tous amoureux
Donc un peu rapide pour moi mais ce n'est que minime

Tout le reste est vraiment beau, très bien réalisé, très bien joué. La lumière utilisée et mentionnée dans vos posts m'a marqué aussi. La tension entre les personnages, je me suis laissé emporté par cette histoire.

Et les références à Wonder woman ne gâche en rien le plaisir

Mention spéciale pour Elizabeth Martson, jouée par Rebecca Hall, qui m'époustouflé tout au long du film. Et la fin! il n'y a pas toujours de happy ending mais la ça fait plaisir à voir.

Bref je recommande!