Je ne trouve pas de topique sur ce film dramatique indo-canadien, réalisé par Deepa Mehta, sorti en 1996, qui fait partie d'une trilogie des éléments (Earth et Water pour les deux suivants).
Il s'agit d'une adaptation du roman d'Ismat Chughtai, Le Quilt, écrit en 1941.
À New Delhi, Radha (Shabana Azmi), mariée à Ashok (Kulbhushan Kharbanda), doit s'occuper de sa belle-mère handicapée, Biji (Kushal Rekhi). Mais Ashok décide de renoncer à toute vie sexuelle et ne touche plus Radha.
Le frère d'Ashok, Justin (Jaaved Jaaferi), épouse la jeune et moderne Sita (Nandita Das) lors d'un mariage arrangé, mais il aime en secret une Chinoise-Indienne, Julie (Alice Poon). Délaissées par leurs époux, Radha et Sita se rapprochent de plus en plus.
Shabana Azmi
Nandita Das
Dès le début du film, la dichotomie vestimentaire entre les deux personnages Justin et Sita s'impose à l'esprit.
Le premier est en costume. La seconde est habillée de façon traditionnelle.
Peut-être est-ce la désinvolture du premier et l'attente de la seconde envers le premier qui m'ont fait penser assez vite à l'enfermement de la femme dans les traditions.
Ce sentiment se voit conforté dans une des scènes un peu plus loin au cours de laquelle on voit une Sita se transformer littéralement vestimentairement.
Le rapprochement des deux personnages féminins m'a paru quelque peu soudain.
Sita s'enfuit dans sa chambre et pleure à gros bouillons. On croit à de l'amertume envers Justin parce que ce dernier la délaisse ouvertement pour une autre femme.
Mais non. On comprend quand elle embrasse Rhada, qu'elle en est tombée amoureuse.
Rien ne laisse pourtant présager avant cette scène un rapprochement amoureux de ces deux personnages.
On sent tout au long du film, le poids des traditions et ce poids fait trembler plus d'une fois pour les deux femmes.
Comment vont-elles partager ce désir l'une de l'autre dans cette micro-société qui les bride tant ?
J'ai retrouvé le même étouffement (ici bien plus passager) que dans "En secret" de Maryam Keshavarz.
Flagrantes inégalités entre les hommes et les femmes.
Quelle réaction aurait Justin si Sita aimait ouvertement un autre homme ?
Quelle serait la réaction de Ashok si Rhada avait décidé d'être sexuellement abstinente ?
Je reviens ici sur cette phrase de Christiane Taubira dans l'émission visionnée récemment "On n'est pas couché" du 09 juin 2018 et qui m'est venue à l'esprit à plusieurs reprises ces derniers temps.
Elle s'interroge sur le sexisme et utilise cette expression que j'ai bcp aimée, pour expliquer où il prend sa racine : elle parle d'"un fait de nature".
Parce que je suis née avec un certain corps (fait sur lequel je n'ai aucune forme de pouvoir) je vais subir tout un ensemble de discriminations au cours de ma vie.
Ça paraît assez fou vu sous cet angle.
Le scénario n'a ici rien de bien original.
La force du film réside peut-être, comme récemment vu dans Disobedience de Sebastian Lelio, dans la détermination du personnage de Rhada qui rompt, ici au péril de sa vie, l'enfermement qu'elle subit pour vivre ses émotions.
Ce que ne réussit pas à faire le personnage de Shirin dans "En secret".
L'alchimie entre les deux actrices a pas mal fonctionné me concernant.
C'est assez intéressant de voir la timide, réservée, presqu'impassible Rhada s'ouvrir à l'impétuosité de la jeunesse de Sita.
Je dois dire que mon avis est beaucoup plus tranché que le tien sur ce film. Je l'avais noté dans un autre topic alors je le copie colle ici :
Okay j'ai vu le film proposé par Kennedy. Les spoilers ne sont à lire que lorsque vous aurez vu le film (vraiment!)
Je tiens à préciser que c'est mon avis personnel bien sur
Ce film entre directement dans mon top 10
des films les plus mal joué/mal cadré/mal scénarisé de tous les temps.
Je vous le conseille
surtout si vous voulez avoir le mal de mer! Cette façon de filmer, c'était pire que tout!
A vrai dire je m'attendais un peu à un film dans la veine de Fire ou nina's heavenly delight
mais pas du tout. Le jeu des actrices est étrange. Un sentiment global de malaise m'a accompagné pendant tout le visionnage du film. Tout est surjoué ou mal-joué. Sans parler du sexe
L'idée de départ était peut-être bonne mais pfff... C'est long. C'est mou. c'est incohérent.
Mon passage préféré
c'est lorsque le film s'est terminé
Bref, je peux le mettre dans ma liste des films vus
mais que je ne reverrais jamais. Merci Kennedy!
“My silences had not protected me. Your silence will not protect you.” Audre Lorde
"Disrespect invites disrespect. Violence incites violence. When the powerful use their position to bully others, we all lose." Meryl Streep
Disons que je replace ce film dans son contexte...1996.
Y a-t-il bcp de films mettant en scène deux femmes qui tombent amoureuses plus libre que celui-ci à cette époque ?
Je trouve que les films reflètent assez souvent le contexte social de l'époque à laquelle ils sont créés...c'est assez rare je trouve qu'ils la devancent. Parce qu'aussi le degré de censure évolue avec le contexte social.
Je te rejoins cependant entièrement sur le surjoué des scènes intimes.
C'est d'ailleurs assez frappant de voir la façon dont est filmé le baiser à pleine bouche que Justin adresse à son amante Julie (qui m'a qque peu mise mal à l'aise dans son côté conquistador) et la façon dont sont filmés ces timides baisers entre Sita et Rahda qui n'ont rien de spontanés, de passionnés et d'amoureux justement.
On sent une sacrée retenue voire une gêne qui font sortir des scènes.
Rien à voir avec des films bcp plus récents tels que Below your mouth, Desobedience, Room in Rome, Professor Marston and the wonder women, Zwei mütter...
Je parlais plutôt d'une alchimie avec les personnages indépendamment l'un de l'autre, dans leur évolution.
En quoi ce scénario t'a-t-il paru "incohérent" Atta ?
Oui, c'est sur, 1996, et cinéma indien. C'est un film qui a d'ailleurs fait beaucoup de bruit à sa sortie en Inde .
Mais…
il y a pour moi, certains films qui ont été réalisé en meme temps ou meme avant où la gène est vraiment moins palpable. Du moins explicite (beignet de tomates vertes) au plus explicite (Claire of the moon) par exemple
Mais bon le contexte est différent c'est sur.
Niveau incohérence je t'avoue que je ne me souviens plus car j'ai vu le film il y a quelque mois et ma mémoire de poisson rouge fait des siennes. Ce qui est d'ailleurs un très très bon signe que je n'ai pas particulièrement été marqué par ce film. La seule chose dont je me souviens c'est vraiment ce mouvement de caméra qui "flotte".
Mais ceci dit je suis contente d'avoir un autre avis Désolée de ne pas pouvoir répondre à ta question,
“My silences had not protected me. Your silence will not protect you.” Audre Lorde
"Disrespect invites disrespect. Violence incites violence. When the powerful use their position to bully others, we all lose." Meryl Streep