Dennenappel a écrit :N'est-ce pas parce qu'elles sont en train de consommer une substance un peu hallucinogène et qu'elles veulent juste la faire pénétrer dans le sang plus facilement ?
« Sur le plan chimique, presque tous les membres de la famille végétale des solanacées sont des maîtres dans l’art de fabriquer des poisons : cocktails alcaloïdes complexes, où les effets contrastants ne sont pas rares, et dans lesquels dominent l’atropine ou la scopolamine, selon les espèces.
Lorsque la première prédomine, le fruit, les graines, les feuilles ou les racines ont un effet sédatif ; quand au contraire, comme cela arrive souvent, c’est la dernière qui prévaut, l’effet est plutôt l’agitation, le délire onirique, l’insensibilité à la douleur et même la folie…
C’est le cas de
la belladone (Atropa belladonna), la plante la plus toxique de notre flore spontanée.
Le nom commun belladone vient de ce que, depuis l’époque romaine,
les belles Italiennes l’utilisaient comme un fard à paupières, pour dilater les pupilles et endosser ce regard rêveur, vaguement ingénu, un peu flou et parfaitement inexpressif, qu’on voit souvent dans les pages des magazines de mode.
Au contraire, le nom du genre (Atropa) rappelle durement la Parque Atropos, qui dans la mythologie grecque coupait inéluctablement le fil de la vie. En fait, quelques baies suffisent pour tuer un homme, après d’horribles hallucinations.
Le datura officinal était avec la belladone, la jusquiame et la mandragore la matière première principale des philtres magiques.
Ceux-ci, préparés par des mains expertes, étaient très populaires au Moyen Âge ;
on les étalait sur les tempes, les aisselles et le creux du genou, sans oublier la vulve et l’anus, où la peau est plus fine et donc l’assimilation plus facile, ce qui assurait des sensations fortes et des "voyages avec retour".»
(Giuseppe Mazza, trad. Jean-Marc Linder, MONACO NATURE ENCYCLOPEDIA)