[Série] The L-Word

[cricridhumour]

Ne pas s'être mariée avec Carmen, c'était le plus cadeau que Shane pouvait lui faire, selon la leçon paternelle.

[JainaSolo]

Visiblement, pour le reboot, l'idée serait d'oublier complètement ce qui s'est passé dans la dernière saison. Elles voudraient aussi représenter des générations plus jeunes. Et apparement tout le casting serait de retour et/ou intéressé par ce reboot.
http://www.indiewire.com/2017/08/the-l- ... 201864786/

[Marta]

Voici la dernière interview en anglais http://people.com/peopletv/video/bs/000 ... d53bc0000/

[jepassevitefait]

Un fait m'interroge, apparemment deux personnages ne font pas l'unanimité, plutôt si, mais de manière négative: Shane et Jenny .
Un couple bricolé sur la fin, comme pour se saborder ensemble.
Je ne retiens pas de réels personnages attachants quant à moi, car je ne m'identifie à aucune des figures de ce monde qui n'est pas le mien , à part justement ces deux-là.
Et ma préférence va vers la plus obscure, celle qui de toute évidence était réellement haïe des fans de la série.
Sincèrement, je ne comprends pas pourquoi les gens se croisent presque en la rencontrant comme si elle était l'antéchrist .
Biensûr, elle fait des choix aberrants d'apparence et ne connaît aucune limite, mais ferait elle peur justement parce qu'elle ose ?
D'autant qu'elle saura s'imposer comme la justicière contre les hypocrisies de ce monde qui la dégoûte.

https://youtu.be/NmxlKh7eU6U
On la juge souvent, mais à bien y réfléchir , ce petit monde clos auquel elle se greffe, n'est pas si accueillant que ça et des trahisons elle va en connaître plus d'une : Marina, Carmen, Max, Niki, et Shane , qui devient sa petite amie rien que pour calmer le jeu hypocritement.

[hiddenHeda]

J'avoue que je suis moi aussi malgré tout attachée au personnage de Jenny. Mais j'ai été en colère contre les scénaristes de la série à l'époque, d'avoir sacrifié ce personnage pourtant si intéressant au départ... Jenny a subit des trahisons oui, en a commis aussi plusieurs, elle se perd à répétition, est excessive, fait confiance aux mauvaises personnes et trahit celles qui pourraient réellement l'aimer ou l'aider. Mais personnellement je n'ai pas trop compris la "phase" où elle devient vraiment imbuvable, avec son chien et son assistante et sa grosse tête. Pourquoi en avoir fait une telle caricature à l'opposé du personnage de départ qui est assailli de doutes et de questions... Pourquoi est-elle apparue d'un coup si futile et si vide?.. Le délire est allé trop loin pour que ce soit vraiment réaliste je trouve, elle aurait pu avoir une période insupportable où elle se serait cherchée dans un narcissisme et un ego surdimensionnés sans que ça aille aussi loin... Dans la série j'ai eu l'impression de voir un personnage radicalement différent qui d'un coup n'en a plus rien à cirer des gens autour d'elle et de ce qu'ils ressentent, c'est un peu absurde. Même si on essaye de faire une psychanalyse du personnage à la va vite et qu'on se dit que c'est une protection et une réaction aux trahisons qu'elle a subit (Marina et Niki, pour Max je suis plus mitigée car pour moi si leur histoire s'est terminée c'est qu'elle y est pour beaucoup, dans mes souvenirs elle veut tout contrôler jusqu'au pourquoi du comment de sa transition alors que c'est son histoire à lui), ses provocations sont tellement énormes qu'elles ne sont plus crédibles. Sa souffrance pendant cette période là n'est jamais vraiment montrée, du coup on ne comprend pas pourquoi elle se comporte d'un coup avec les gens comme s'ils étaient tous ses larbins c'est très bizarre... Pour moi l'écriture du personnage de Jenny a été vraiment ratée. Son évolution n'a aucun sens, alors que dans les premières saisons au contraire je trouvais que c'était très bien montré, cette façon de se perdre, de ne pas savoir ce qu'elle voulait alors d'essayer tellement de choses (l'histoire des lamantins me revient en mémoire là, aussi son rapport compliqué à sa mère et à sa culture juive, à l'écriture et à la création). Jenny se perd dans des images d'elle-même à force d'essayer de se trouver, de comprendre qui elle est. Mais à un moment donné elle est parti tellement loin de la personne qu'elle était quand elle est arrivée à LA , que c'est devenu n'importe quoi... Bref, dommage, j'ai le sentiment d'un immense gâchi avec ce personnage

[apache]

Salut Hidden,

Tu as le sentiment que le personnage de Jenny s’est éloigné de celle qu’elle était au début de la série, moi je pense qu’elle est la même et que son nouvel environnement lui a juste permis de se montrer. Ses interactions avec les autres ont été des catalyseurs, avant elle vivait en vase clos avec pour référence le modèle de "normalité", mais chacune des femmes qui sont entrées dans sa vie lui ont fourni des occasions à s’explorer.

Ce personnage poursuit une quête intérieure qui l’a poussée à aller vers les autres pour ensuite les repousser en les faisant valser à sa guise, c’est elle qui donne le ton à la série. J’aime autant ses côtés absente, recluse, que ses côtés extravagants, malicieux, destructeurs.

Je trouve qu’elle offre à réfléchir sur la supposée connaissance qu’on se dit avoir des personnes qui nous sont proches, supposée connaissance qui enferme dans un rôle donné, gare à elles si elles en sortent. L’issue fatale dans laquelle elle plonge entraîne avec elle la fin de la série, c’est pas pour rien.

Ce type de personnage montre à quel point il est difficile de comprendre un être humain qui s’exprime et s’expose à sa manière, sans tomber dans un besoin de qualificatifs (psychotique, manipulation, perversion, folie), dans la série, ils sont néanmoins partis du besoin de trouver un fait qui guide la personne dans ce genre de conduite (maltraitance, traumatisme, parents abuseurs). Je pense que c’est ça qui abîme et provoque le gâchis parce que finalement, on ne va retenir que ça de la personne, pire on va lui enlever ce qu’elle est pour la « soigner », et comme c’est une incurable, ce prétendu soin, finit par faire en sorte qu’elle se tue. On parle systématiquement de désespoir, de mal de vivre quand on évoque le suicide, personnellement, je penche plutôt vers l'incompréhension et les pressions qu'elle pose sur les épaules de quelqu'un.

[jepassevitefait]

Salut Hidden,

Tu as le sentiment que le personnage de Jenny s’est éloigné de celle qu’elle était au début de la série, moi je pense qu’elle est la même et que son nouvel environnement lui a juste permis de se montrer. Ses interactions avec les autres ont été des catalyseurs, avant elle vivait en vase clos avec pour référence le modèle de "normalité", mais chacune des femmes qui sont entrées dans sa vie lui ont fourni des occasions à s’explorer.

Ce personnage poursuit une quête intérieure qui l’a poussée à aller vers les autres pour ensuite les repousser en les faisant valser à sa guise, c’est elle qui donne le ton à la série. J’aime autant ses côtés absente, recluse, que ses côtés extravagants, malicieux, destructeurs.

Je trouve qu’elle offre à réfléchir sur la supposée connaissance qu’on se dit avoir des personnes qui nous sont proches, supposée connaissance qui enferme dans un rôle donné, gare à elles si elles en sortent. L’issue fatale dans laquelle elle plonge entraîne avec elle la fin de la série, c’est pas pour rien.

Ce type de personnage montre à quel point il est difficile de comprendre un être humain qui s’exprime et s’expose à sa manière, sans tomber dans un besoin de qualificatifs (psychotique, manipulation, perversion, folie), dans la série, ils sont néanmoins partis du besoin de trouver un fait qui guide la personne dans ce genre de conduite (maltraitance, traumatisme, parents abuseurs). Je pense que c’est ça qui abîme et provoque le gâchis parce que finalement, on ne va retenir que ça de la personne, pire on va lui enlever ce qu’elle est pour la « soigner », et comme c’est une incurable, ce prétendu soin, finit par faire en sorte qu’elle se tue. On parle systématiquement de désespoir, de mal de vivre quand on évoque le suicide, personnellement, je penche plutôt vers l'incompréhension et les pressions qu'elle pose sur les épaules de quelqu'un.

Une réflexion que je trouve juste .
( Même si ce n'était pas à moi de répondre )

Jenny , à plusieurs reprises dans la série, est réduite à ses troubles mentaux et instabilité émotionnelle .
C'est facile.
A chaque fois qu'elle fait quelque chose , émettant un souhait, on le ramène à son enfance malheureuse.
Mais qui se demande si au fond elle n'a pas tout simplement raison de vouloir envoyer tout valser ?
Prenons Moira , Elle veut devenir Il en la personne de Max, sans se préoccuper si sa petite amie, Jenny , veut d'un homme.
On me dira que ça ne le regarde pas.
Sans doute, chacun fait ce qu'il veut de son corps.
Toutefois, pour moi , la façon d'agir de Moira/Max est irrespectueuse envers elle.
Et comme on parle de respect, qu'en est il du jeu Shane/Carmen , dans son dos, alors que l'autre connard de colocataire-vidéaste les filme en caméra cachée ?
Et tous ceux qui méprisent son talent? Qui veulent la broyer, quand ce n'est pas directement usurper sa place?
Et cette Nikki qui couche avec son collègue acteur pour cacher son homosexualité et suivre les recommandations, avant de la tromper à nouveau , mais cette fois dans le rôle de la maîtresse de la petite amie actuelle, qui n'est autre que la meilleure amie, qui n'a rien trouver de mieux que de coucher avec elle pour qu'elle lui pardonne sa trahison avec cette même Nikki .
Mais bien sûr : l'apothéose de tout, qui est à la fois genèse et épilogue de son histoire, puis qu'entre le début de la série et la fin Jenny ne sera que sa propre observatrice de sa dégradation, la manipulation de Celle qui lui a révélé son être profond : Marina .
A un moment, Bette , cette grande dame de convictions qui revendique son lesbianisme mais renie sa négritude, juge tout le monde, et trompe sa femme, puis sa nouvelle petite amie avec son ex, affirme que Jenny psychote dès qu'elle n'a plus de neuroleptiques , mais qui tiendrait la distance nerveusement avec tout ce beau monde?
Pas besoin d'avoir été violée dans son enfance pour vouloir mettre la clé sous la porte.
Seulement, du moment qu'on a vécu une situation innommable, on réduit tout notre être , toutes nos pensées et actions à cette tragédie .
Encore une fois, trop simple.
En outre, le traumatisme de Jenny, volontairement nébuleux selon le souhait de la réalisatrice, laisse le spectateur dans l'interrogation : et si Jenny l'Étrangère (the Alien) n'avait connu ce traumatisme que dans son esprit malade ?

[hiddenHeda]

Hello à vous 2!

Alors, oui je comprends vos point de vue, et je suis entièrement d'accord sur le fait que vouloir expliquer Jenny ou ses comportements par ses traumatismes ou son enfance est un peu trop simple. Mais justement c'est en ça aussi que je trouve la série pas très subtile sur Jenny... Il me semblait que le début de la série en faisait un personnage moins "tout noir ou tout blanc". Elle avait déjà des côtés énervants, obsessionnels, un peu manipulateurs, mais c'était contre balancé par une sensibilité compliqué, par une ouverture et une curiosité qui semble considérablement s'amenuiser par la suite pour en faire "juste" une personne insupportable. Par exemple, pour prendre un truc concret: pourquoi Jenny s'en prend à Tina et Alice qui sont les 2 seules personnes qui ne lui ont rien fait et auraient pu être des alliées...?? Tina croit en son talent au départ, elle la pousse et la soutient même, et Jenny la trahit et la met dans une position très compliquée (Tina se fait virer à cause d'elle et de l'histoire des négatifs si je me souviens bien, même si le producteur est un gros connard) . Si Jenny voulait donner une leçon aux producteurs et garder son film, elle aurait pu en parler à Tina qui était de son côté, encore une fois elles auraient pu s'allier ou au moins essayer avant de faire ça quoi. Pareil pour Alice, pourquoi Jenny se comporte soudainement comme une "artiste complètement imbue d'elle-même" avec Alice alors qu'à la base ces 2 persos n'avaient pas d'histoire particulièrement compliquée (ou alors j'ai oublié?..) En fait ce que je trouve pas très crédible dans l'évolution de la série, c'est qu'ils ont fait de Jenny assez soudainement un monstre d'égo, de tyrannie et de manipulation de manière assez grossière... Il me semble que la réalité est tout de même plus nuancée, et vouloir justifier ça par son statut "d'artiste torturée" justement, m'a énervé... C'est un peu cliché et surtout pas amené de manière à ce qu'on y croie vraiment. Enfin après ça reste mon avis hein

[jepassevitefait]

Salut HiddenHeda et tous lecteurs

Biensûr Jenny est un cliché, et malgré toute l'amitié que je lui porte, il faut tout de même analyser le personnage et en conclure ce qui s'impose : elle est un personnage négatif, et en fouillant, comme je l'ai dit, et effacé car cette réflexion est plus pertinente ici, elle est même pire: une critique antisémite.

[jepassevitefait]

Je reviens sur Jenny et ce qu'on suppose sur elle: elle se rapproche des autres pour les faire valser à sa guise .
Pas d'accord : tout d'abord, hormis Shane , qui certes a été trop faible avec elle au moment où Jenny avait besoin de se faire secouer les puces : lui dire qu'après tout Nikki faisait ce qu'elle voulait avec elle-même ou quelqu'un d'autre, et surtout pas céder au chantage affectif, nul ne s'est vraiment laissé approcher d'elle, ou a voulu l'aimer .
Du moins, c'est mon ressenti.
En outre, et c'est surtout là, que je trouve que le scénario est négatif, voire mortifère, tout au long de cette lutte intérieure, Jenny cherche la confrontation avec tout le monde, pour s'infliger , comme elle se scarifie d'ailleurs, une autopunition.
Elle veut se faire payer à elle-même, par l'épée d'une tierce personne , son propre malheur.
Elle se vomit elle-même d'avoir été violée, comme si elle était coupable.
Je sais que c'est un phénomène d'auto-rejet qui survient parfois chez certaines victimes , une métaphore que j'observe avec une analyse perso de Noces Barbares de Queffelec, seulement, Attention au message véhiculé ici:
Une enfance brisée n'a pas d'avenir.
Et je pense que pour toutes les petites Jenny du quotidien c'est un viol de plus , un tel message .
La victime n'est pas une coupable, et ce n'est pas en se faisant du mal qu'elle punit ses bourreaux, au contraire, c'est en brillant qu'elle les plonge, eux, dans leurs propres ténèbres.
Car ce que le violeur recherche au fond c'est d'empoisonner sa proie avec son obscurité vénéneuse, et le vaincre c'est justement rendre la lumière en l'en éclaboussant, comme le vampire qu'on ramène en plein soleil pour qu'il s'enflamme et soit transformé lui en cendres à jamais .