Embourbée dans son train-train d'employée au MI5, Eve Polastri voit son quotidien chamboulé lorsqu'elle est recrutée par les services secrets britanniques. Sa mission, si elle l'accepte: débusquer une psychopathe qui sévit depuis deux ans, assassinant à tour de bras des figures influentes de la scène internationale. La psychopathe en question, une jeune tueuse à gage russe qui répond au doux nom de Villanelle, a rapidement vent de la traque dont elle fait l'objet, et commence à son tour à s'intéresser de près à sa poursuivante. C'est alors le début d'un jeu du chat et de la souris entre les deux femmes, qui vont développer l'une pour l'autre une obsession incontrôlable - et, on ne va pas se mentir, un peu malsaine.
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Autant être honnête dès le début : cette série est ma nouvelle addiction. Ce post est donc dénué de toute objectivité - à croire que la fascination que les deux protagonistes se vouent est contagieuse. Le duo d'actrices principales est incroyable, chacune incarne son personnage à la perfection et on n'a aucun mal à s'attacher à elles. Mention spéciale à Jodie Comer, l'interprète de Villanelle. Du haut de ses 25 ans, elle donne vie à un personnage des plus complexes, et parvient à nous faire aimer une tueuse en série, psychopathe, dénuée de tout scrupules et de tout sentiment. Franchement, c'était pas gagné! Son adversaire est interprétée par Sandra Oh, aka la géniale Cristina Yang dans Grey's Anatomy, qui prouve à nouveau son talent d'actrice en nous livrant un jeu tout en nuances et plein d'humour. Les deux femmes ont une superbe alchimie qui rend inoubliable chacune de leurs confrontations.
Les personnages secondaires ne sont pas en reste! La boss d'Eve est jouée par Fiona Shaw, notamment connue pour son rôle de la tante Petunia dans Harry Potter, et lesbienne dans la vraie vie. Dans le rôle de l'imbuvable ancien chef d'Eve, les plus observatrices reconnaîtront Darren Boyd, soit le meilleur pote macho un peu relou mais attachant dans Imagine Me and You. Tous les personnages secondaires sont dépeints avec humour et ont droit à leur part belle de répliques cinglantes.
L'humour, parlons-en! C'est ce qui fait une des plus grandes forces de la série. Avec Fleabag, Pheobe Waller-Bridge nous avait déjà habitués à ces répliques pince sans rire et ces situations absurdes dont seuls les british ont le secret, mais Killing Eve atteint des sommets dans cet art.
Bon, vous allez me dire "c'est bien gentil, mais est-ce qu'elle a sa place ici cette série?". Alors tout d'abord, notre psychopathe préférée couche avec des hommes et avec des femmes - c'est acté dès le premier épisode. Mais surtout, la relation entre Eve et Villanelle vaut le détour. Leur obsession mutuelle est très clairement sous-tendue par une attraction sexuelle, aspect qui est entièrement assumé, voire revendiqué dans la série. Cela donne lieu à des scènes d'une grande sensualité alors même que les deux personnages ne sont pas réunis. Je pense notamment à la scène où
J'arrête ici mon roman, et vous dis : foncez et ne boudez pas votre plaisir! La série a déjà été renouvelée pour une saison 2