Sortie : 10 juin 2022
Réalisation : Jet Wilkinson
Cast : Imani Lewis, Sarah Catherine Hook, Elizabeth Mitchell
Trailer : ici
Résumé : afin de prendre pleinement sa place au sein de sa famille de vampires, le temps est venu pour Juliette de faire sa première victime. C'est décidé : sa proie sera Calliope, fraîchement débarquée en ville. Mais Juliette découvre bientôt que Calliope est en réalité une tueuse de vampires...
Cette série est à fuir au plus vite et le plus loin possible. Voilà, on ne peut pas faire plus clair. J'ai regardé la première saison et honnêtement... Bon. Un avis plus détaillé et sans spoiler (mais je cache au cas où) :
Tout n'est pas à jeter dans First Kill, mais la série a de nombreux défauts qui la rendent difficile à suivre. First Kill passe son temps à casser sans arrêt la suspension consentie de l'incrédulité. Mais alors, la série s'y acharne de but en blanc et de plus en plus au fil des épisodes avec une férocité sans nom. Même si on essaie (et je jure que j'ai essayé au plus fort de mes muscles mentaux) d'y faire abstraction, First Kill fait tout pour qu'on s'aperçoive de ses défauts et nous laisse avec un ressenti désabusé.
L'histoire premièrement ne va pas. Pas dans le fond mais dans la forme. Elle nous est délivrée de manière alambiquée et brutale en mode fusil de Tchekhov, à savoir qu'il est fait mention de pléthore d'éléments ou de personnages dont on ne sait rien, on ne comprend donc pas ce qui se passe ni pourquoi ces éléments nous sont délivrés.
L'intrigue pour sa part n'est pas si mal : deux filles ennemies qui ont plus envie de s'aimer que de se tuer. Bon. La mythologie des vampires et des chasseurs de vampires laisse de quoi faire, d'autant que First Kill ouvre la marge à l'ensemble du folklore fantastique (zombie, goule, golem, etc). Mais malheureusement, elle souffre du problème précédent, à savoir la manière dont l'histoire est racontée (et donc l'intrigue qui va normalement avec).
Le rythme est problématique, surtout dans les premiers épisodes qui donnent l'impression de se retrouver dans un Disney boosté aux hormones adolescentes. Je m'explique : toutes les cinq minutes, une chanson pop acidulée ou teen trendy vient labourer les oreilles du spectateur pour lui raconter ce qu'il voit pourtant déjà à l'écran. Des chansons viennent sans cesse émailler les scènes (à se demander si les personnages n'auraient pas dû se mettre à chanter façon Glee pour aller plus vite). Entre les chansons et les voix off constantes, il y a un rythme assez pénible qui casse la narration et brise l'immersion.
Il y a ensuite la façon de jouer. On ne croit pas une seconde aux personnages, peut-être l'héroïne et sa sœur à la rigueur, mais pour le reste... Les personnages ont parfois des réactions incompréhensibles ou qui tombent à plat. Les dialogues quant à eux sont cheesy à souhait, ils sonnent creux. Le cheesy peut avoir son charme quand il est assumé, comme le font Lost Girl ou Buffy the vampire slayer par exemple. Mais dans ces séries-là, le cheesy laissait la place au dramatique lorsque c'était nécessaire. Ce n'est pas le cas de First Kill qui reste monocorde (et qui le fait mal).
Tous ces défauts restent assez subjectifs. Il y en a un qui pour le coup ne le sera pas : la CGI. Les effets spéciaux de First Kill font passer ceux de Lost Girl ou de Buffy pour des bijoux de technologie ray tracing avant l'heure. C'est tellement mauvais que je ne trouve même pas d'autres termes pour l'illustrer. Ça se passe de commentaires : regardez et vous verrez.
Et la relation entre les deux championnes ? Parce que c'est quand même ça l'intérêt majeur de la série. Elle est à l'image du reste. Elle souffre des mêmes défauts (histoire délivrée de façon alambiquée, rythme qui ne va pas, dialogues ultra cheesy, jeu d'actrices qui ne passe pas). Voilà.
Alors qu'est-ce qui reste pour cette série ? Pas grand-chose. First Kill va sûrement attirer avec ses deux marsouines qui se dandinent et se trémoussent en ondulant l'une contre l'autre en bande-annonce mais, lol, il y en a qui vont prendre une douche froide (je dis ça parce que j'ai été attirée pour ces mêmes raisons, soyons honnêtes).
Au final, First Kill est juste une déception de plus qui n'en est pas vraiment une, vu que les attentes n'étaient déjà pas bien hautes. Mais je dois avouer que je ne m'attendais pas à un tel désastre. Comme quoi la barre peut toujours être placée plus bas.
Quand j'ai vu le trailer, j'étais plutôt impatiente de voir la série, mais c'était en effet une grosse déception. Peut-être que d'autres personnes trouveront la série intéressante, mais perso, je n'en suis pas très fan.
Je suis d'accord. Après, la série est clairement destinée à un public très adolescent. Ça n'enlève pas les autres défauts relevés. La CGI, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, à croire que tout le budget est parti dans le générique (qui est d'ailleurs très sympa !). Il y a de l'idée, le pitch n'est pas si mal et il y a de quoi faire (Elizabeth Mitchell !!!). Mais l'exécution ne suit pas.
C'est peut-être un problème de réalisation et de direction du cast, parce que je ne sens pas du tout d'alchimie entre les deux héroïnes, par exemple (j'ai vraiment du mal avec Calliope et l'air bovin qu'elle trimballe, c'est dommage parce qu'à de rares moments, son personnage aurait pu briller dans le scénario). Et puis bon sang qu'est-ce que c'est mièvre ! Ça dégouline sur l'écran. Mais bon, il faut voir le positif, il y a au moins une série avec deux lesbiennes en lead. C'est assez rare pour être souligné. Ça repose le même débat au centre : vaut-il mieux avoir une mauvaise représentation ou pas de représentation du tout ?
Une chasseuse de vampire qui tombe amoureuse (tombée au sens quasi litéral ici, le baiser vient après à peine 10 mots) d'une vampire, bon bah on ne peut pas ne pas penser à Buffy. Et penser à Buffy, c'est repenser à ce fofo, à Willow.
Tout ce qui faisait le charme de Buffy semble étrangement absent ici. Alors certes deux lesbiennes en lead mais bon, que c'est ... ennuyeux.
Ça repose le même débat au centre : vaut-il mieux avoir une mauvaise représentation ou pas de représentation du tout ?
Je crois que ça aurait probablement été tout aussi ennuyeux avec 2 hommes ou 1 couple hétéro car le paradoxe, c'est que le fait que cette relation soit lesbienne n'a quasiment aucun impact sur l'intrigue. Et ça c'est quand même classe. Inutile mais classe. Classe mais je n'ai pas été au delà de l'épisode 3!
Je sens que je vais me refaire la saison 3 de Buffy...
J'ai rêvé, j'ai eu foi, j'ai tellement aimé
Que je ne suis plus de ce monde