Je la ramène chez moi le soir même et la lis d'une traite, et mon amoureuse de l'époque fera de même après m'avoir vue les yeux brillants d'émotion. Et c'est cet ouvrage qui en suscitant mon émotion tant graphiquement que par son histoire, va m'amener à la BD, art dans lequel je n'arrivais pas spécialement à entrer jusque là. Et ça m'a permis de belles découvertes par la suite.
C'est donc avec impatience et curiosité que j'attendais la nouvelle création de Julie Maroh, tout en sachant que ce serait très différent, ce qui n'était pas forcément pour me déplaire. Mais je dois bien avouer ma déception...
Tazane est un jeune chanteur, véritable rock star, provocateur, mal dans sa peau, qui ira toujours plus loin dans la provocation. Mélange de plein d’icônes de la musique, de Gainsbourg à Bertrand Cantat, je n'ai personnellement pas réussi à trouver un côté attachant, humain, à ce personnage. Est-ce pour ça que je n'ai pas du tout accroché? Je pense que ça joue. On imagine bien que ce personnage a des fêlures, qui le font agir aussi violemment, mais justement, on ne peut que l'imaginer. C'est donc assez dubitative que j'ai suivi son histoire, ne trouvant ni originalité, et en même temps une violence qui personnellement m'a dérangé.
Les dernières pages, un texte de Julie Maroh reprenant moult citations sur la mythologie grecque, ont fini de m'achever. J'ai trouvé ça vraiment pompeux.
Ce qui m'a probablement le plus dérangé, et là c'est vraiment moi qui l’interprète comme ça, c'est que j'ai vraiment vu cette BD comme une façon de tourner la page après Le bleu est une couleur chaude. En parlant d'un personnage adulé et méprisant pour son public, je n'ai pas pu m'empêcher de faire un parallèle avec Julie Maroh elle-même, probablement victime de son succès. Et du coup, la violence et le mépris de ce personnage me laisse un goût un peu amer.
Une petite planche de la BD pour vous faire une idée du graphisme.
