Play boy par Constance Debré.

Magazines, Bandes Dessinées, Mangas, Romans…
ladydauvrecy

Play boy par Constance Debré.

Message par ladydauvrecy »

Image
Comme l'auteur, avocate de formation, le dit dans la vidéo qui suit , il s'agit d'une narration à la première personne qui revient sur la problématique de la famille , du genre, et la sexualité, dont homosexualité.
Si on peut rapprocher ce récit à de l'autobiographie, l'écrivain s'en défend, et assimile le travail d'écriture au métier même d'avocate : il faut savoir prendre de la distance. Quand l'avocat met sa robe sur son jean troué en tripotant sa bavette, il est le défenseur de tel ou tel accusé et rien d'autre . Pareil pour l'écrivain, même si l'artiste, selon elle, dit je, il ne faut rien voir d'autre que l'écrivain qui raconte une histoire .
( pas d'accord quant à moi.)
On revient au principe du masque.
Pourtant, il est dans ce livre facile de tomber dans le piège de l'identification de l'auteur à son personnage, quand Constance regrette que feu son grand-père ne puisse pas savoir qu'elle est homo, rien que pour l'Enquiquiner .
https://youtu.be/aWNjmNFNL24

ladydauvrecy

Re: Play boy par Constance Debré.

Message par ladydauvrecy »

Image
https://youtu.be/bdhCppjaZdk

Une interview qui m'a marquée :
C.A toujours encline à dénigrer est sous le charme :o
Ou alors, comme l'autre C. l'admet, elle aime à écraser le plus pauvre et s'en empare?
Et cette fois sa proie est celle qui se plaît d'habitude à mépriser , d'une morgue monumentale.
L'auteur à la plume empoisonnée, au sujet de sa mère, qu'elle méprise d'ailleurs pour cette soumission, lui reproche d'avoir laissé son père jouir de l'omnipotence vicieuse du riche par rapport au pauvre.
Or, il me semble qu'ici Christine tombe dans ce piège tendu par Constance .

ladydauvrecy

Re: Play boy par Constance Debré.

Message par ladydauvrecy »

Non pas que j'éprouve une quelconque jalousie vis-à-vis de l'intérêt que cet écrivain amateur peut provoquer chez Dame Angot , hypnotisée, mais c'est écoeurant cet éloge !
Ce livre est un pamphlet contre la lesbienne !
On voit que Christine a trouvé son maître ! Et qu'elle n'est pas homo.
Ici , l'homosexualité, pour les non-invertis, sonne comme un caprice, un palliatif à l'ennui à l'instar de tout paradis artificiel.
Le pire, ce qui provoque une jouissance non dissimulée chez Angot , c'est cette idée que ce qui attire la narratrice c'est l'ossature frêle de la femme qui la fait flasher .
Non mais c'est de la prédation, là !
On voit une proie dont la carcasse sera tendre sous la dent, rien d'autre.
Et cette allusion à la Vie d'Adèle : NAVRANT .
Je croyais Christine Angot intelligente, mais elle est stupide, ou amoureuse ( ce serait une bonne excuse ), et ce livre m'a ouvert les yeux.

ladydauvrecy

Re: Play boy par Constance Debré.

Message par ladydauvrecy »

Un autre fait qui me tape justement sur le système : l'idée qu'il est dommage que le patriarche est mort sans connaître l'homosexualité de la narratrice ( qui n'est pas l'auteur, attention :idea: :!: ; qu'elle est prétentieuse La Constance ! :roll: ).
On ne choisit pas d'être gay pour ennuyer les autres, jeter l'opprobre sur la maison ! Et même si on peut lancer, sous le coup de la colère, "et en plus je suis homo! ", non pas pour défier ou provoquer mais juste pour dire "quitte à tout déballer, je vais parler de ma sexualité atypique, elle, aussi.", en aucune manière nous sommes sur ce point différents pour nous démarquer ou narguer.
Le fait d'être LGBT n'est pas, pour la plupart, une lubie ou prise de position. On est né comme ça, c'est tout et si ce n'est pas une gloire, ce n'est pas une maladie ni une honte non plus .

ladydauvrecy

Re: Play boy par Constance Debré.

Message par ladydauvrecy »

Un passage qui m'attère:

J'ai même pas osé mettre la langue , la première fois que j'ai embrassé une fille. C'était après Laurent. Avant je savais mais c'était théorique. J'ai fait un effort pour la deuxième. Je lui ai roulé une vraie pelle. Ça m'avait flattée comme un mec qu'elle soit mannequin. On progressait. J'avais toujours peur, mais moins. Sauf qu'à chaque fois on en était resté là. Plutôt elles en étaient restées là. Des hétéros qui se posaient vaguement la question, et qui avaient calé. Des filles plus jeunes que moi, mais des filles comme moi.

Pour moi c'est un défi que la narratrice s'est lancé.
Pas d'amour, de l'abus de pouvoir par ascendance: maturité contre jeunesse, argent et oisiveté pour une généalogie écrasante contre besoin de travailler et de s'exposer faute d'être bien née .
C'est le mythe du vampire à mon sens : ce passage me rappelle le tueur en série qui ne saurait pas comment s'y prendre avec sa victime numéro un, du style la "prochaine fois, je viserai le coeur ".
Pas étonnant que l' Âme Noire de Chez Ruquier soit subjuguée : elle hait les faibles, crache sur les personnes qui pleurent, se sert de ses soi-disants amants, pour les soumettre.
Et là, elle voit son image dans le miroir, une élève improvisée qui saura très vite dépassé son maître.
Je crois que je vais écrire une pièce ou une nouvelle sur ce face-à-face par le biais de ce livre.
Biensûr je vais changer les noms.
On pourrait en faire un thriller psychologique.
Doc Gyneco était tombé dans le filet du rétiaire implacable, victime du mal des mots, à la puissance d'une drogue dure, mais ici, c'est le retiaire qui succombe.
Une simple question d'orgueil finalement : car si Christine démolissait Constance , elle se détruirait elle-même.
Christine a souffert par un homme, de surcroît son père , sur le papier, seulement, car ce genre d'hommes ne mérite pas cette appellation, un homme qui de plus rabaissait sa mère au rang de la mésalliance dont il se rendait coupable avec elle.
Donc, celle qui longtemps se nomma Schwartz , du nom de sa mère, qui a connu sans doute la pire des trahisons du fait du caractère monstrueux de ce géniteur, s'est construit une carapace avant de broyer et humilier les autres à son tour.
Et devant elle, se plante son sosie plus jeune, qui elle aussi veut se venger de sa famille, certes pour d'autres motifs à mon sens beaucoup moins graves, mais il n'y a pas, c'est vrai, de notation possible dans l'échelle de la gravité , quand on est en souffrance, une âme vengeresse qui veut soumettre les plus faibles elle aussi, ceux et celles qu'elle tient dans sa main.
Une oeuvre magnifique s'est écrite dans cette émission de Ruquier grâce à ce livre qui n'est en rien une visibilité positive pour l'homosexualité .

ladydauvrecy

Re: Play boy par Constance Debré.

Message par ladydauvrecy »

une autre vision que la mienne sur ce bouquin; en même temps, comment je me permets de juger un génie, moi, qui suis si insignifiante :!: :?:
Justement, ce sont des abrutis comme moi qui formons la masse et faut se mettre à notre niveau les intellectuels ! Cessez d'être au dessus !

Avatar du membre
Lapiequichante
Messages : 126
Enregistré le : mer. 25 mai 2016 18:18
Localisation : Yvelines

Re: Play boy par Constance Debré.

Message par Lapiequichante »

Je viens de finir le bouquin à l'instant. :mrgreen: (190 pages, ça se lit vite et facilement)

Et j'avoue que je ne sais pas trop quoi en penser, je ne dois pas être le public visé...

Pour moi, l'homosexualité de la narratrice est plutôt secondaire dans ce récit. Ce qui me marque plus, c'est la description de cette classe sociale qui à tout, et qui méprise les autres (elle sait qu'elle fait parti de la plus haute) : pour moi qui vient d'une classe populaire je le prends comme une gifle. Et qui s'ennuie à mourir, ne s'intéresse à rien ni personne. Bon sang, ce qu'elle s'emmerde dans la vie ! :mrgreen: C'est d'une tristesse, elle n'attends rien de la vie et n'aura rien... :|

Le coté prédateur, comme tu dis ladydauvrecy, m'a aussi frappé. Elle consomme les femmes. :roll: Et elle est très dure avec ses conquêtes, elle les utilise pour son plaisir et les jette, ouais comme un kleenex, y'a pas d'autres mots. :| (je les imagine lire le bouquin et se reconnaitre... :| )

Et puis, est-ce que j'ai tout compris : elle explique qu'elle est le père de son fils pas sa mère, elle parle des femmes comme si elle n'en était pas une, elle prends le kit de la parfaite petite lesbienne (sérieusement ?) : je vois quelqu'un qui se voit comme un homme (et encore, plutôt un cliché d'homme).

Et elle fait des généralités sur LA femme ("t'as pas l'impression que tout le monde rentre pas dans le même moule ? Nan ?" :mrgreen: )

La fin abrupte me laisse perplexe aussi.

En résumé, ce livre parle de quelqu'un qui s'emmerde et qui consomme des femmes pour se divertir.
"Constance, ce n'est pas possible entre nous, je vais vite retourner lire Virginie. Nous n'avons pas les mêmes valeurs, tu comprends ?" :mrgreen:

Dennenappel
Messages : 85
Enregistré le : sam. 5 mars 2016 14:18

Re: Play boy par Constance Debré.

Message par Dennenappel »

Ça ne me tentait déjà pas, mais là encore moins...
"Mate es tallen speele ghoet."
"La mesure, en toute chose, fait bonne figure."

Avatar du membre
Mira2012
Messages : 2007
Enregistré le : dim. 4 nov. 2012 19:42
Localisation : Paris

Re: Play boy par Constance Debré.

Message par Mira2012 »

idem... Deja, la narration a la premiere personne me crispe. Il me serait impossible de rentrer dans l'histoire.
Pour le reste... les posts ci-dessus sont très informatifs et édifiants. Merci et... courage, fuyons! ;)

Avatar du membre
Mira2012
Messages : 2007
Enregistré le : dim. 4 nov. 2012 19:42
Localisation : Paris

Re: Play boy par Constance Debré.

Message par Mira2012 »

ladydauvrecy a écrit :une autre vision que la mienne sur ce bouquin; en même temps, comment je me permets de juger un génie, moi, qui suis si insignifiante :!: :?:
Justement, ce sont des abrutis comme moi qui formons la masse et faut se mettre à notre niveau les intellectuels ! Cessez d'être au dessus !
L'article ne dit pas grand chose... On a l'impression que c'est plus son historique familial qui intrigue, que la qualité purement littéraire de ce bouquin. " Un bras d'honneur lesté d'une Rolex" : un bon resume, hehe ;)

Répondre