Et pour rester en mode bouteille à moitié vide, quand je lis :
Je penche nettement pour le non. Malgré le battage médiatique qu'on a eu localement récemment, j'en reste imaginer plus facilement que si une personne se demande ce que recouvre le terme, c'est que sa réalité a pu lui rester étrangère.Ne pas savoir ce qu'est une lesbienne, c'est plutôt positif finalement non ?
Pour revenir au propos de l'article qui a donné son nom au sujet, il me semble qu'il était question de repousser l'usage du singulier "la-lesbienne". A relire cet article aujourd'hui, dans le contexte des posts récents, cela me fait écho à ce que Monique Wittig a pu dénoncé autour de l'usage de "la-femme". Le singulier laisse toute la place à une image monolithique et stéréotypée. Le pluriel est censé laisser plus de place à la diversité.
L'article fait aussi état d'un peut d'étymologie. Aussi ai-je du mal avec "Homosexuelle Politisée". Wendy Delorme rappelle en effet que "homosexuel" est un terme issu du registre médical et d'une époque qui regardait les personnes ainsi qualifiées comme perverses, malades.
Si on se réfère à la façon dont Monique Wittig a éclairé le terme "lesbienne", je comprends tout à fait que quiconque s'en réclame quelque soit sa vie affective et/ou sexuelle.
Elle a décrit l'hétérosexualité comme un régime politique reposant entre autre sur l'exploitations des femmes. Les lesbiennes ne se soumettant pas à tout ou partie de cette oppression sexiste, elles s'échappent de la classe sociale "femmes". C'est le sens de sa déclaration la plus retentissante :
Je comprends donc fort bien que qui a le sentiment d'avoir conquis un minimum de liberté vis-à-vis du système hétérosexiste oppressant, choisisse de continuer de se réclamer d'un groupe social réfutant le "bien-fondé" de l'ordre établi.les lesbiennes ne sont pas des femmes
C'est pour cela que les expressions "lesbienne politique" ou "gouine politique" me sont autrement familières. (pour la seconde, l'article en question évoque rapidement la démarche de récupération)