virisab a écrit :Ne pas rester invisible, à mon sens, ne veut pas dire systématiquement revendiquer mon identité sexuelle, bien au contraire.
Etre visible c’est surtout vivre « normalement » dans la société, dans laquelle nous vivons tous, en couple ou pas, ne pas forcément chercher à se « ghettoïser » (parce que c’est là qu’ « on » se fait le plus de mal). C’est dire oui, je n’ai pas la même sexualité que vous, je vis avec une femme, mais je suis comme vous, et je vis comme vous, dans la même société que vous, et là, il y a pour la grand majorité acceptation, parce qu’ils se rendent compte qu’effectivement il n’y a aucune différence… Et c’est ça qui nous rend visibles…
Oui, mais d'un autre côté si tout le monde devient similaire avec la même vie, qu'est-ce qu'on va s'amuser.. : )
Je comprends que l'aspect "ghetto" puisse irriter (même s'il résulte quand même d'années de lutte pour le droit d'exister librement, tout de même ?), mais est-ce que partir dans l'extrême inverse est forcément meilleur ? Vouloir être comme vous, vivre comme vous, dans la même société que vous, mais que désigne ce
vous exactement, à part les hétérosexuels ? Vouloir les singer juste pour avoir le sentiment de s'intégrer, je ne sais pas si c'est la meilleure solution ( mais à chacun ce qui lui convient, bien sûr ! ). En plus, ce n'est pas pour dire ( mais je le dis quand même : p ) mais 2012-2014 a bien montré à quel point cette intégration a fonctionné. On l'a bien vu, le gros doigt d'honneur qui a traversé les artères de la France avec son slogan " Un papa, une maman, il n'y a pas mieux pour un enfant " ( par contre, il y a pire : p ). Tu l'as bien senti là, le respect de toutes ces personnes qui pensent que " oui tu es un peu
comme nous mais pas trop quand même alors s'il te plaît, reste à ta place " ? Pourtant, ils ne visaient pas uniquement les folles et les camionneuses du ghetto. Ils te visaient toi aussi, avec toute la normalité hétéroisante que tu pouvais leur montrer. Et ils n'étaient pas 12 dans la rue.
Je comprends le refus d'être identifié par sa sexualité, mais elle participe à nous définir un minimum malgré tout (elle influe, quelque soit le degré). Pour ma part je pense qu'il est plus sain de vivre comme on le souhaite tout simplement. De ne pas s'interdire d'aller dans des "ghettos" quand on en a l'envie, et ne pas avoir peur d'être catégorisée gay ce faisant. De ne pas s'interdire non plus de faire des choses qu'un couple hétérosexuel banal ferait. Moi j'aime bien la différence, même relative. Certains aiment les garçons, d'autres les femmes, d'autres sont petits, grands, noirs, indiens, caucasiens, ont de l'embonpoint, sont maigres comme des clous, ont des lunettes, sont cadres, employés de supermarché, artistes, enseignants, au chômage, entrepreneurs, s'habillent en saroual, toujours en tailleur, traînent pieds nus, en savates, en talons, en sneakers, cheveux longs, boule à zéro, coupe Rihanna, etc...
Mais c'est ça qui rend le tableau joli dans son ensemble. Si on adoptait tous le même mode de vie découlant de la même norme, la vie serait d'un rasoir.... ^^'